dimanche 27 octobre 2024

Qu'est-ce qui nous fascine ?

Taille originale : 28,4 x 21 & 29,7 x 21 cm 
« Je peux rester longtemps plongée dans le regard de l’homme de la photo. Je peux m’y perdre. Qu’y a-t-il derrière ce regard ? Qu’est-ce qui nous fascine chez les criminels, les monstres ? On pense qu’ils détiennent des éléments de réponse sur une des plus grandes énigmes de l’existence : le mal. On se dit que, puisqu’ils ont commis l’irréparable, ils ont sans doute au moins appris quelque chose. Ils savent ce que c’est que le mal, ou, en tout cas, s’ils ne peuvent connaître par leur seul méfait le mal universel, ils sont au moins censés connaître le mal particulier qu’ils ont choisi. Ils sont de l’autre côté d’une frontière qu’on ne franchira pas. Mais on est souvent déçus. Il semble y avoir au cœur du crime lui-même une banalité qui n’est pas seulement due au caractère de certains criminels, ceux qui obéissent à des pulsions, ceux qui exécutent des ordres, les moutons du mal. Même les vrais monstres, ceux qui font le choix délibéré de plonger la tête dans l’obscurité, ne répondent pas à nos attentes.
Les études sur les abuseurs d’enfants montrent qu’il n’y a pas de profil type, en dehors du fait qu’ils sont de sexe masculin dans la grande majorité des cas. Ils viennent de tous les milieux, de toutes les classes d’âge, de tous les pays. Selon certaines études cliniques, il existe deux grandes familles de prédateurs : les “fixés”, ceux qui ont des troubles liés à la dépendance et à l’évitement, caractérisés par la soumission, la passivité, l’isolement social, et les “régressés”, ceux qui ont des troubles liés au narcissisme, des tendances antisociales et psychopathiques, caractérisés par le pouvoir, la domination et la violence. Parmi les premiers il y a beaucoup de personnes immatures, qui ne comprennent même pas que leurs gestes sont inappropriés. Les seconds résolvent un problème de souffrance profonde en dominant un être plus faible, plus facile à manipuler qu’un adulte, plus apte à devenir une proie. Les pervers appartiennent plutôt à ce groupe-là, mais en plus de résoudre un conflit intérieur par le viol, ils éprouvent du plaisir dans la souffrance de leurs victimes. Ils sont manipulateurs, fabriquent un système philosophique qui justifie leurs actes à leurs yeux, se croient au-dessus de la morale et des lois, se sentent supérieurs, assument leur geste.
Ceux qui fascinent le public sont plutôt ceux-là. On pourrait croire en effet qu’ils conduisent à des personnalités plus intéressantes, car a priori plus lucides, plus à même de nous dire quelque chose sur le mal qu’ils commettent et dont ils jouissent. On sera tout aussi déçu que par les autres, qui relèvent de la maladie psychique, du manque, du malheur, du serpent qui se mord la queue. Les pervers peuvent parler d’eux-mêmes pendant des heures, analyser leur propre tragédie, même essayer de comprendre l’absence d’empathie qui les caractérise. Ils se trouvent passionnants et sont souvent contents d’avoir un auditoire, mais ils n’ont rien à dire de neuf sur ce qu’ils ont fait. »

« Les travaux de Moscovici ont montré que l’influence sociale n’est pas le seul apanage de la majorité. Une minorité peut également exercer son influence en diffusant avec un certain succès ses normes novatrices, et ce malgré le fait que par définition elle ne dispose pas de pouvoir, qu’elle voit rarement sa compétence reconnue socialement, en bref qu’elle ne bénéficie pas d’une relation de dépendance avec sa cible qui lui soit favorable, ce qui a longtemps été considéré comme la condition nécessaire de tout processus d’influence sociale.
Lorsque ce conflit, généré par la consistance des comportements dont fait preuve la minorité, est bloqué également face à la population, lorsque donc la minorité n’est pas seulement consistante mais aussi rigide, l’influence minoritaire diminue sensiblement tout le moins au niveau manifeste.
Plusieurs recherches menées dans ce domaine ont montré que ces divers styles de comportement n’ont pas de valeur en soi, mais que s’ils sont à même de moduler de manière déterminante l’issue d’un processus d’influence minoritaire, c’est essentiellement au travers de l’image de la source qu’ils génèrent, en bref de sa représentation sociale. En effet, un style de comportement n’est pas simplement lu par la population mais également, et surtout, interprété par elle. C’est ainsi que nous pouvons constater que la rigidité minoritaire, pour prendre cet exemple, amène une interprétation spécifique de la consistance dont cette même minorité fait preuve par ailleurs, en induisant chez les sujets une forte catégorisation de celle-ci en termes de dogmatisme (ce qui est de nature, on le sait, à diminuer considérablement l’impact de la source sur la population), allant même jusqu’h “contaminer” la perception de la consistance même, masquant par là le fait que la minorité propose une véritable alternative aux normes dominantes. »

« L’évaluation de la toxicité s’appuie sur des études qualitatives (non mesurables) ou quantitatives (mesurables) adéquates. Il existe plusieurs types d’études qui nous permettent d’évaluer les effets d’un toxique. On peut les classer dans quatre catégories :

  • les études épidémiologiques, qui comparent plusieurs groupes d’individus ou les études de cas;
  • les études expérimentales in vivo, qui utilisent des animaux (ex. : lapin, rat et souris);
  • les études in vitro, effectuées sur des cultures de tissus ou des cellules;
  • et les études théoriques par modélisation (ex. : structure-activité). »

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