lundi 30 juillet 2012

dure…

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Dans les toilettes du musée d'art contemporain
(montage numérique)

« J'ai su par l'haleine que je me trouvais à quelques millimètres du visage de María. Ses doigts ont parcouru mon visage, du menton jusqu'aux yeux, les refermant, comme pour m'inviter à dormir, sa main, osseuse, a baissé la fermeture éclair de mon pantalon et a cherché ma verge ; je ne sais pas pourquoi, peut-être parce que j'étais nerveux, j'ai affirmé que je n'avais pas sommeil. Ça, je le savais déjà, a dit María, moi non plus. Ensuite tout s'est transformé en une suite de faits concrets ou de noms propres ou de verbes, ou de chapitres d'un manuel d'anatomie effeuillé comme une fleur, chaotiquement reliés entre eux. J'ai exploré le corps nu de María, le splendide corps nu de María dans un silence contenu, même si j'aurais volontiers crié, célébrant chaque partie, chaque surface polie et infinie que je rencontrais. María, moins réservée que moi, a commencé à gémir au bout de peu de temps, et ses manoeuvres, au départ timides ou mesurées, se sont faites plus ouvertes (sur le moment je ne trouve pas d'autres mots), guidant ma main vers les lieux où celle-ci, par ignorance ou par négligence, ne passait pas. C'est ainsi que j'ai appris, en moins de dix minutes, où se trouvait le clitoris d'une femme, et comment il fallait le masser ou le caresser ou le presser, toujours, évidemment, ds les limites de la douceur, limites que María, d'ailleurs, transgressait sans cesse, puisque ma verge, bien traitée dans les premiers temps des ébats, a bientôt commencé à subir le martyre entre ses mains ; des mains qui, à certains moments, dans l'obscurité et l'agitation des draps, m'ont semblé des serres de faucon ou de femelle faucon tiraillant avec tant d'énergie que j'ai craint qu'elle veuille l'arracher toute entière, et à d'autres moments des gnomes chinois (ces foutus Chinois c'étaient les doigts!) inspectant et mesurant les espaces et les conduits qui reliaient mes testicules et ma verge. Ensuite (mais auparavant j'avais descendu mon pantalon jusqu'aux genoux) je me suis couché sur elle et je la lui ai mise.
- Ne jouis pas dedans, a dit Maria.
- Je vais essayer, ai-je dit.
- Comment ça tu vas essayer connard ? je t'ai dit de ne pas jouir dedans !
J'ai regardé d'un côté et de l'autre du lit, tandis que les jambes de María se nouaient et se dénouaient sur mon dos (j'aurais voulu continuer comme ça jusqu'à ce que ma mort s'ensuive). J'ai soudain senti que les lèvres de María aspiraient mon téton gauche, on aurait dit qu'elle me mordait le coeur. j'ai fait un bond et je la lui ai enfoncé toute d'un seul coup, avec l'envie de la clouer sur le lit, en même temps j'embrassais ses cheveux et le front le plus délicatement possible. J'ai joui sans même y penser. Bien sûr, j'ai réussi à me retirer, j'ai toujours eu de bons réflexes.
- Tu n'as pas joui dedans au moins ? a dit María.
Je lui ai juré que non. Pendant quelques secondes nous avons été occupés à respirer. Je lui ai demandé si elle avait eu un orgasme et sa réponse m'a laissé perplexe :
- J'ai joui deux fois, tu ne t'en es pas rendu compte ? m'a-t-elle demandé avec tout le sérieux du monde.
J'ai sincèrement dit que non, que je ne m'étais rendu compte de rien.
- Tu l'as encore dure, a dit María.
- On dirait, ai-je dit. Je peux recommencer ? »
Dans les toilettes du musée d'art contemporain
(montage numérique)

samedi 21 juillet 2012

Ressemblance visuelle

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Collage numérique
(taille des dessins originaux : 32,5 x 50 cm)

« Parmi toutes les informations qui nous sont fournies par la vue, relativement au mouvement, aux couleurs, aux formes, aux volumes, au relief, aux distances, aux proportions, aux tailles, il sera intéressant de rechercher celles qui nous permettent le mieux de reconnaître la ressemblance entre un objet et son icône. Bien entendu, ces informations ne peuvent en suppléer de non visuelles que pour ceux qui ont déjà, de l'objet, une connaissance leur permettant d'en associer tel aspect visible à telle sensation auditive, olfactive, gustative, tactile ou motrice. Toutes sortes de raisons peuvent empêcher la ressemblance visuelle de s'imposer, lorsqu'elle est seule en jeu et qu'elle est limitée par des différences de couleur, de taille, de relief, de mobilité. Les jouets, soldats de plomb, poupées, petites voitures, animaux en peluche, en bois ou en matière plastique, peuvent être considérés comme des icônes destinés à donner à l'enfant une connaissance anticipée du monde qu'ils figurent. Et, de fait, l'enfant de la ville établit un certain type d'équivalence entre la voiture de son père, qu'il connaît, et la petit auto miniature qu'il manipule; mais il a beau jouer toute une année avec “les animaux de la ferme”, il risque fort, lors de sa première sortie à la campagne et de son premier contact avec le spectacle de vaches dans un pré, de demander à sa maîtresse, ce que sont “ces grosses bêtes”, comme me le racontait une institutrice de maternelle de la région parisienne. Il semble ici que la différence de taille considérable entre vache et jouet ait empêché l'identification, tout comme cela a été le cas pour ces Africains, auprès desquels on faisait une campagne pour la vaccination contre une maladie propagée par les moustiques, en affichant partout des reproductions de moustiques à une échelle démesurée.
Les illustrations des livres d'enfants, comme celles des encyclopédies ou des jeux de cartes éducatifs, remplissent, par le dessin d'un animal ou d'une plante, un cadre donné, agrandissant ou diminuant à volonté : l'éléphant et la fourmi ont la même taille. Si on les prend dans leur ensemble, elles ne sont donc pas du tout iconiques des proportions entre objets réels. Or, pour l'enfant, il y a le “grand” et le “petit”, et des représentations qui ne rendent pas compte de ce rapport de grand à petit ont toutes chances d'être non reçues. Il semble bien, en fin de compte, que dans l'expérience globale que l'individu — même enfant — a des êtres et des choses, il dégage des caractéristiques, selon des critères qui peuvent lui être personnels. Ce que l'icone doit lui fournir, pour qu'il lui reconnaisse la ressemblance, ce sont précisément ces caractéristiques. Or, la production des icônes est sous la dépendance de contraintes matérielles; on utilise ce dont on dispose : bois à sculpter, argile à modeler, fusain, couleur, geste, cri, etc., et il est possible que la matière employée ne permette justement pas de faire apparaître ces caractéristiques. Les conditions de production amènent donc une sélection des caractéristiques, qui ne correspond pas à un choix pertinent de traits. L'émetteur croit fournir une information “objective”, laissant au récepteur le soin d'interpréter le réel à son gré, alors que certaines caractéristiques se trouvent privilégiées, tandis que sont annihilées celles précisément qui permettraient au récepteur de retrouver le réel.
Le signe iconique n'indique pas, mais présente; ne relate pas, mais participe; ne nomme pas, mais fait apparaître.  »
dessin erotique pornographique
Collage numérique
(taille des dessins originaux : 32,5 x 50 cm)

jeudi 19 juillet 2012

Le temps d'une métamorphose

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Impression numérique sur tee-shirt souillé
taille du dessin original : 42 x 29,7 cm

« La fenêtre s'est obscurcie progressivement, la chambre a sombré dans une eau de ténèbres parfumée par mes fards, mes laques, mes vernis à ongles, mes lotions, mais la seule odeur que je respirais, c'était l'exhalation de promontoire de l'amiral, son arôme de tornade qui faisait pencher sa moustache comme la cime des pins sur les dunes, ainsi que le relent des grottes cariées de ses gencives en capilotade. Me serrant tout contre lui, pressant les cordages de ses tendons sur mon cou, j'ai exploré une à une les innombrables anfractuosités de son corps en y découvrant des baies, des anses et des petits ports de pêche que je n'avais jamais rencontrés chez les innombrables marins de mon existence, en comptant les Vénitiens qui m'apportaient en guise de cadeau un silence de gondoles et de décomposition immergée de palais de doges décorés de toiles représentant des saints et des évêques sur le marbre des couloirs des sous-sols.
Dès que la nuit commença à se diluer dans la pièce en fragments de tissus arachnéens que les gaz des viscères des bacs pour Cacilhas [1] de sept heures faisaient fuir, alors que la femme [2] désespérait de parvenir à un résultat, malgré la minutie de son art de tisserande, elle s'échoua tout à coup sur l'immense mât du navigateur, inespéré et plein de superbe, qui se dressait à la verticale de son ventre, toutes voiles déployées, dans le bruit sourd de calebasse des coquillages. En parcourant, fascinée, la monumentalité nautique de ce pénis fleuronné d'insignes et d'échos, elle redouta d'être perforée par une énergie supérieure à la résistance de celle de son utérus, et qui allait la désarticuler irrémédiablement, comme dans les supplices arabes, sur les épis de maïs du matelas. Elle essaya de s'éloigner en rampant sur le drap, sidérée par cette puissance illimitée, mais les poignets de l'amiral immobilisèrent brusquement ses fesses avec la force qu'il avait eue trente ans auparavant pour dompter des roues de gouvernail déchaînées par les tempêtes, elle reçut, à quelques centimètres de son visage, un souffle de béribéri et de gnôle digérée et se retrouva enfin poignardée par un hauban démesuré qui faisait vibrer à l'intérieur de son corps des dizaines d'étendards royaux de caravelles.
Ce fut un petit matin mémorable, qui se prolongea tout au long de la matinée jusqu'à l'heure du déjeuner, indifférent aux coups frappés occasionnellement sur la porte, aux accordéons des aveugles sur la place, aux moteurs des paquebots et aux interminables bavardages des tourterelles sur les antennes de télévision plantées sur les toits. Un petit matin silencieux et persévérant malgré les bruits extérieurs que les voilages des fenêtres métamorphosaient en accords isolés d'une harmonie en délire, une tendre bataille d'ardents coups de poignard successifs qui déchiraient mon corps, une grande marée incessante qui m'obligeait à m'accrocher aux rampes du lit, jusqu'à ce qu'un dernier coup de reins m'arrache à la dunette du matelas, redresse mon torse en un formidable tourbillon, et qu'une écume bouillonnante inonde mes viscères en de successifs coups de pompe qui ont trempé le couvre-lit du jus de sa liqueur, au fur et à mesure que les pennons retombaient, que le sifflement des coquillages se taisait, alors la femme, apaisée, se retrouva en compagnie du petit vieux maigre et inoffensif des bars de l'Îsle de Loanda [3], imbibé de vin et en proie à l'obsession des tagides [4], qui la regardait du creux de l'oreiller, les cheveux en bataille, avec une expression bêtasse sur ses canines en plastique. »


1. Cacilhas est un des arrondissements d'Almada, ville située en face de Lisbonne.
2. “La femme” désigne la même personne que le “je” au paragraphe précédent.
3. Ancienne graphie de Luanda, capitale de l'Angola.
4. Chez le poète portugais Camõens, auteur des Lusiades (1572), les tagides sont des nymphes du Tage censées l'inspirer dans l'écriture de son poème épique.
dessin erotique pornographique penetration
Impression numérique sur tee-shirt souillé
taille du dessin original : 27 x 36 cm