dimanche 30 octobre 2016

Une mélodie de sentiments voilés ?

pisse sur trois femmes
taille originale 24 x 32 cm
mise en couleur numérique

« Je compris que quelque chose s'accomplissait en ce moment, se dénouait dans ma vie ; qu'une conjonction d'étoiles s'opérait sur ma tête ; que ce n'était pas vainement, ô mon Dieu, qu'à cette heure, en cet endroit réservé, trois êtres qui s'étaient manqués jusque-là, et qui sans doute ne devaient jamais se retrouver ensemble, resserraient leur cercle autour de moi. »

dimanche 23 octobre 2016

Théorie pornographique

Entrée par effraction au musée

Peter se tourna vers Mike et parla d’un ton assuré : « Non, je ne pense pas. Je ne crois pas aux arguments des féministes antipornos. Elles détestent la pornographie, mais c’est viscéral et ensuite elles cherchent des arguments contre ce genre de choses, mais c’est de la rationalisation a posteriori et qui est fausse en plus. Quand elles prétendent que les femmes sont traitées comme des objets, c’est tout le contraire : le seul sujet qui vaille, enfin je parle de la pornographie hétérosexuelle, c’est la femme qui est au centre de l’image, du cadre, et dont le spectateur scrute les émotions, que ce soit du plaisir, de la jouissance, de la souffrance, de l’humiliation ou n’importe quoi d’autre. Les hommes ne sont guère que des faire-valoir même s’ils sont bien membrés. Mais leurs émotions, leurs sentiments n’ont pas d’intérêt pour le spectateur.
— Oui, mais enfin, elles sont le plus souvent soumises au désir masculin, consentantes, humiliées comme tu le dis toi-même… Parfois même, il y a viol, peut-être viol simulé mais on ne peut jamais en être sûr.
— D’abord, ce n’est qu’une tendance. Tu trouveras plein de vidéos avec des mecs enchaînés, fouettés, soumis, enculés, et se faisant écraser les couilles à coups de pieds ! et violés aussi. Les gays, ils adorent violer un straight man et l’obliger à avouer qu’il aime ça ! Mais, bon, je reconnais que souvent, enfin il faudrait quand même mesurer ça de manière un peu plus précise, souvent les femmes sont dominées ou soumises ou obéissantes… mais en quoi est-ce mal ? Cela ne signifie pas qu’elles le sont tout le temps ou qu’elles le sont par nature… Quand je lèche une femme, je suis également soumis à son bon plaisir, je m’applique, je fais un effort, je suis son rythme pour qu’elle prenne un maximum de plaisir. Ce n’est pas pour ça que je lui suis inférieur. Là je viens de voir une vidéo d’un mec qui léchait le cul d’une bonne femme à quatre pattes, et il lui enfonçait sa langue bien profond au fond du trou, et il y allait encore et encore, et l’autre se branlait par devant… L’inégalité n’est pas mauvaise en soi : je peux être dans une situation inférieure, à certains moments. Ce qui est mauvais, c’est quand l’inégalité est imposée comme un état de fait, comme une chose en soi, comme une évidence naturelle.
Mais de toute façon, la domination, ce n’est pas une question de pornographie, ce n’est pas la pornographie qui imposerait ce modèle-là d’une soumission féminine généralisée… Ça, c’est une illusion complète… Ce sont les spectateurs masculins, mais peut-être aussi les spectatrices, je ne sais pas, mais c’est les mecs qui ont envie de voir ça, c’est eux qui font le succès de ces vidéos où les femmes sont dominées, consentantes, esclaves obéissantes, avilies, humiliées ou je ne sais quoi encore. C’est eux qui cliquent, qui cliquent encore et qui recliquent pour voir ce genre de choses. Si ça ne leur plaisait pas, si ça ne les faisait pas bander, et bien ils regarderaient autre chose… ou ils ne regarderaient rien du tout. Alors, si pour les féministes, c’est un problème, ça, ces femmes dominées, soumises, enculées et couvertes de foutre, ce problème, ce n’est pas la pornographie, le problème, c’est le désir des hommes, ou de certains hommes ou de beaucoup d’hommes, pour ne pas caricaturer les choses, ni les figer dans une opposition binaire désir masculin/désir féminin. Mais la pornographie n’est que le révélateur de ce genre de désirs. Ce qui excite les hommes ou beaucoup d’hommes ou certains hommes comme on voudra, eh bien ! c’est moins la pornographie que la soumission de jolies femmes traitées comme des chiennes ou des salopes. Ils rêvent de ça ! Ils rêvent qu’une jolie femme soit ainsi leur esclave, mais dans la réalité, pas en images ! Mais ça c’est dérangeant, c’est dérangeant pour des féministes ou certaines d’entre elles d’admettre que les hommes aient ce genre de désirs et qu’ils ne sont pas naturellement bons (ni mauvais d’ailleurs). La vraie question alors, c’est qu’est-ce qu’on fait de ce genre de désirs, comment est-ce qu’on gère ces désirs ? Par la répression, par le déni, par le refoulement ? comme à l’époque victorienne ? ou l’on trouve une autre manière de faire. Et la consommation pornographique est une manière de faire, une manière de gérer ça, uniquement entre adultes consentants, hommes et femmes. Jusqu’à preuve du contraire les actrices sont consentantes.
— Tu t’égares non ? Tu me parlais de rationalisation ? Qu’est-ce que les féministes rationalisent ?
— Les anti-porn, hein. Il y a aussi des féministes pro-porn. Ce n’est pas une question de féminisme. Beaucoup de femmes, qui ne se déclarent pas féministes, détestent la pornographie, c’est viscéral ou du moins c’est enfoui très profondément. Mais c’est souvent au nom du féminisme qu’on accuse la pornographie. Il y a donc autre chose dans ce rejet que l’accusation d’abaissement, de soumission, d’inégalité… Non la véritable raison…
— C’est la mondialisation néo-libérale !
— Arrête de te foutre de ma gueule… mais si, tu as raison. Enfin pas comme ça directement. Mais il y a une part de ça…
— Bon, explique-moi alors. Attends, on reprend une bière.
— C’est une question d’économie, d’économie sexuelle. Et comme toute économie, c’est une économie de la rareté. Le sexe des femmes est transformé en objet de rareté. Il ne se donne pas comme ça, à n’importe qui, n’importe où n’importe comment. Ce n’est pas un commun, comme disent les deux sociologues gauchistes, là, j’ai oublié leur nom. Ha, ha, non, le sexe des femmes n’est pas un bien commun, ça c’est sûr, c’est privatisé, complètement privatisé, il n’y aucun doute là-dessus ! Jardin secret, pas touche, même du bout des lèvres, même du bout des doigts. Propriété sacrée, sacralisation de la propriété. Et c’est pas demain la veille qu’il y aura une pratique ni une politique de mise en commun comme ils disent les deux comiques-là ! Je caricature un peu, mais, en fait, j’y participe à ce système de pensée, hein ! Je m’inscris dedans ! Et mon cul, c’est du poulet ? Ben non, c’est chasse gardée comme pour tout le monde ! N’importe qui ne peut pas y prendre ses aises ! Faut me le demander avec délicatesse.
— Faudrait encore que quelqu’un en veuille de ton cul !
— Ben, justement, on n’est pas tous égaux sous ce rapport. Il y a des culs plus excitants que d’autres, plus ronds, plus fermes, plus lisses… Tu vois ce que je veux dire. Le sexe des femmes est un bien précieux, mais de prix variable. Mais pour que le sexe des femmes ait de la valeur, il faut créer sa rareté. Ça c’est surtout les mères qui enseignent ça. Les pères aussi sans doute, mais je crois que c’est surtout les mères qui enseignent ça à leurs filles, de fermer les cuisses. Tu vois ? Tu as déjà vu ces photos ?
— C’est-à-dire ?
— C’est dans l’analyse de postures masculines et féminines. On montre des hommes et des femmes dans les transports publics, et l’on remarque que les hommes écartent les cuisses et prennent toute la place sur le siège alors que les femmes serrent les jambes et se mettent dans le coin…
— Oui, et donc ?
— Les féministes interprètent ça comme le signe de la domination masculine sur l’espace public, ce qui n’est à mon avis qu’un aspect de la chose. Parce que tous les hommes ne s’asseyent pas comme ça d’abord. Et puis il faut se demander pourquoi les femmes serrent les cuisses. Parce qu’elles sont naturellement dominées… Moi, je ne crois pas…Je crois que ce sont les mères qui apprennent aux gamines à serrer les cuisses pour qu’on ne voie pas leur culotte en-dessous de leur jupette, et encore moins leur sexe. Elles mettent toutes des pantalons maintenant, mais ça reste ancré très profondément : une femme ne montre pas son sexe. Elle peut être nue comme toutes les Vénus de la peinture classique, elle ne montre pas son sexe ! C’est une catastrophe si une femme se montre nue sur les réseaux sociaux à la noix !
— Tu parles du revenge porn ?
— Oui, mais pas seulement… Pour une femme, c’est une catastrophe si des images d’elle à poil circulent sur le Net… Certaines se seraient même suicidées. Mais c’est absurde, ça n’a aucun sens de se suicider pour ça. Un mec ne fera jamais ça. Enfin, si, peut-être, s’il a une petit bite… Mais non. Enfin, je veux dire que, pour une femme, son corps, l’image de son corps a une valeur en soi, qui ne doit surtout pas être dévaluée, c’est-à-dire publiée. Les filles publiques, c’est précisément celles dont le corps appartient à tout le monde ou à personne. Mais à l’inverse, pour toute autre femme, il faut préserver cette valeur, c’est-à-dire en retreindre l’accès, même en images. Pour que les femmes aient de la valeur aux yeux des hommes, il faut créer de la rareté. Même si c’est des conneries, ça imprègne la mentalité féminine, des trucs du genre, on ne couche pas le premier jour, il faut d’abord un resto, laisser passer trois soirées, sinon on est une pute… Elles en rient dans les séries américaines mais c’est profondément ancré. Au fond, la mère apprend toujours à la fille : méfie-toi des hommes, ils ne pensent qu’à ça, fais attention sinon tu vas te faire violer. La sexualité masculine est nécessairement vue ou montrée comme agressive. Et plus on entretient cette peur, plus la sexualité féminine est prudente, réservée, économe…  Les filles doivent être économes avec leur sexe !
— Tu exagères un peu là… J’en connais qui sont pas du tout économes et qui baisent beaucoup plus que moi…
— Je pense que c’est une minorité… ou bien c’est à une période de leur vie, quand elles maîtrisent mieux leurs relations… je ne sais pas… et de toute façon elles baisent pas avec toute le monde, elles baisent beaucoup mais pas avec tout le monde… Elles restreignent mais d’une autre façon. Ou alors il faut considérer que c’est seulement une tendance sociale, une tendance sociale prégnante, forte, dominante même, mais c’est comme tout dans la société, il n’y a pas de domination absolue… C’est une tendance à la rareté : créer la demande en restreignant l’offre de sexualité féminine. Pour moi, ce n’est pas la sexualité masculine qui crée la prostitution, c’est le contrôle général sur la sexualité féminine — ah oui, j’oubliais la virginité, le mariage et compagnie, ça marche encore — qui crée la demande masculine. Et surtout qui donne son prix au sexe féminin.
— C’est un peu traditionnel comme analyse, non ? On n’en est plus là…
— Si, je pense que si. L’utopie, ça a été la révolution sexuelle dans les années 60. Plus de mariage, plus de couple, la sexualité de groupe, tout le monde baise avec tout le monde, jeunes, vieux, beaux, moches, gros, minces, on baise tout le temps, facilement, sans restriction, comme on boit un verre d’eau… Mais ça n’a pas marché. Pas seulement à cause des préjugés style jalousie et compagnie. Ça s’est recomposé. Comme avec le mariage. Le nombre de divorces a augmenté, mais le mariage est resté la norme majoritaire. Même les couples libres, ça reste des couples. Des couples stables comme on dit. Je n’en connais pas beaucoup qui vivent en trio. Tu as déjà vu deux mecs installés avec une seule femme ?
— Non pas réellement. C’est juste dans les films pornos où elles se font toutes prendre en sandwich.
— Il y a un éventail de comportements ou de situations plus large qu’auparavant. Peut-être. Ou c’est juste que c’est moins caché, comme l’autre président avec sa maîtresse et sa fille cachée. Mais bon. Je te dis c’est une tendance, une tendance lourde.
— Et donc en résumé ? Je commence à être fatigué…
— Bois un coup, ça va te passer ! Tous ces mecs qui boivent, et moi aussi, c’est parce qu’ils ne baisent pas assez à mon avis, c’est ma théorie !
— Et donc ta théorie pornographique ?
— Mais tu comprends, les femmes qui détestent la pornographie ne supportent pas en fait que le sexe féminin soit ainsi donné pour rien (enfin, c’est pas pour rien, mais pour pas grand-chose), ça dévalorise leur propre sexe, leur propre corps perd de sa valeur puisque les hommes peuvent obtenir ce qu’ils souhaitent ailleurs très facilement, trop facilement. La pornographie enfreint cette économie de la rareté, elle dévalue le sexe féminin que les femmes voudraient si précieux en soi. Je vais dire quelque d’abject, mais ce sont les moches et les vieilles qui sont les plus hostiles à la pornographie, précisément parce les mecs, leurs mecs ! leurs mecs réels ou potentiels, peuvent facilement trouver ailleurs de jolies nanas pour satisfaire leurs envies, même si ce n’est qu’en images !
— Pas sûr du tout.
— Je te l’ai dit. Toutes les femmes n’ont pas la même valeur. La beauté, on peut faire semblant que ça n’existe pas, mais c’est un indice boursier ! Ha ha, oui c’est un indice de la valeur différente des femmes… On n’ose pas l’admettre parce que c’est antidémocratique, c’est contraire à tous les principes d’égalité, mais ce n’est pas demain la veille qu’on édictera une loi qui imposera aux mecs de baiser autant les vieilles et les moches que les jeunes et jolies. Là-dessus, c’est l’hypocrisie totale.
— Et pour les mecs, ça ne joue pas peut-être…
— Si, notamment chez les gays. Mais ce qui compte d’abord dans ma théorie, c’est l’économie de la rareté. Et bien entendu, comme le sexe féminin est rare, cette rareté donne encore plus de valeur à la beauté féminine…
— J’ai vraiment l’impression que tu montres les trucs de manière tordue.
— Ça explique en tout cas l’insistance à souligner que la supposée industrie de la pornographie générerait des millions ou des milliards de dollars. Ce sont des chiffres fantasmatiques, des chiffres qui masquent un fantasme : le désir masculin, la masse immense des désirs masculins vaudrait des milliards, aurait une énorme valeur, mais tous ces milliards sont dépensés là , là où il ne faut pas, dans la pornographie, dans ces lieux de mauvaise vie, alors qu’ils devraient revenir vers les femmes honnêtes, celles dont le sexe est si précieux.
— Et le porno gay ?
— Quoi, le porno gay ? C’est une autre économie, une autre logique…
— Mais il y a aussi des mecs qui détestent la pornographie…
— On n’explique pas tout.
— Bien. On va reprendre un verre. »
Mike regarda autour de lui et se dirigea vers le bar. La population était vieillissante. Il ne vit aucune jolie femme autour de lui. Aucune ne lui parut en tout cas assez séduisante pour qu’il fasse l’effort de l’aborder, d’entamer une conversation en vue de coucher avec elle. La beauté était rare effectivement. Il eut l’impression que son désir déclinait.

taille originale : 21 x 29,7

vendredi 14 octobre 2016

La bite de Louis

taille originale : 21 x 29,7 cm

Irène lui proposa à d’aller prendre un café en sortant de l’étude du notaire. Même si c’était elle qui avait pris la décision de la rupture et qui l’avait quitté brutalement, elle s’inquiétait, sans doute à cause d’un léger remords, de son état mental et moral. Elle commença :
— Et alors ? comment tu vas ? Tu as l’air en forme ? Tu t’adaptes à ta nouvelle vie ?
— Oui, ça va. J’ai trouvé quelqu’un. Je me suis remis avec quelqu’un.
— Ah bon ? Déjà ?
— Mais tu as été plus rapide que moi, répondit-il avec un léger sourire.
— Et donc ?
— Tu veux savoir ? Non, tu ne la connais pas. Je… je vais te raconter… il faut que je le raconte… mais je ne sais pas à qui… Et puis, tu as le droit de savoir, même s’il n’y a plus rien entre nous. Il faut que tu saches qui je suis vraiment. Je vis avec une femme avec une bite.
— Tu veux dire un trans ?
— Non, il ne faut pas employer ce mot. C’est réducteur et c’est faux. C’est une vraie femme, c’est une vraie femme en corps et en esprit, je ne peux pas l’expliquer plus que ça, mais elle a une bite. Et j’adore sa bite.
— Mais elle ne veut pas se faire opérer ? Elle prend des hormones ?
— Non, non, il ne faut surtout pas qu’elle se fasse opérer. Je te l’ai dit. C’est une femme avec une bite, et j’adore sa bite. Oui, elle prend des hormones. Mais tais-toi. Laisse-moi parler. Laisse-moi parler ou tu ne comprendras rien. Je suis amoureux de sa bite, j’aime sa bite et ses couilles, j’en suis fou. Je suis amoureux d’elle mais c’est sa bite dure qui me fait bander, qui me fait bander comme un âne, qui m’excite à un point inimaginable.
— …
— C’est comme ça. Je sais. C’est bizarre. Mais je suis sûr que tu peux comprendre si tu me laisses parler. J’adore la sucer et la prendre en bouche. Et lui lécher les couilles. Ses couilles sont rondes et parfaitement épilées. Et sa bite est plus grosse et plus dure que la mienne. C’est pour cela que je suis devenu sa chienne, son esclave. Je… Il faut que tu le saches. Non, je n’ai pas changé, c’est étrange, je sais, mais je suis toujours hétéro. Mais je suis devenu son esclave sexuel, et c’est, c’est… c’est ce qui me convient le mieux. C’est ce que je suis vraiment, l’esclave d’une femme avec une bite.
Irène crut qu’elle ne parviendrait pas à réprimer son petit sourire d’incrédulité ou d’incompréhension. Mais, bien qu’il la regardât directement dans les yeux, il continua sans hésitation apparente.
— Oui, j’adore quand elle me traite comme une chienne, comme son esclave, quand je deviens le véritable esclave de sa bite. J’obéis à sa bite, je ferais n’importe quoi pour la faire bander et la sentir s’enfoncer en moi. Je… tu ne comprends pas ?
— Si, un peu, mais continue, j’ai envie de savoir… Mai tu l’as rencontrée comment ?
— Je l’ai payée la première fois. Et puis, elle m’a obligé, non pas obligé, elle m’a révélé à moi-même, oui, c’est cliché, c’est ridicule … Attends, ce qui c’est passé, c’est exactement ceci : j’ai eu tellement envie d’elle, j’ai eu tellement envie de sa bite que je suis devenu instantanément sa chienne. Je parle tout le temps de sa bite, mais c’est comme cela : c’est elle qui me rend folle, non fou je veux dire.
— Et tu te définis toujours comme hétéro ?
— Oui, je te l’ai dit, c’est une femme avec des seins, de longs cheveux noirs, une peau lisse, un visage de femme, même une voix de femme, une voix grave mais une voix de femme. Elle a tout d’une femme, mais elle a une bite. Une bite grosse et dure. J’adore dire ces mots, je les répète tous les jours, quand je suis au bureau ou dans le train. Je répète silencieusement tout ce que je te dis là. Toute cette folie.
J’aime la sucer, tu n’imagines pas. Toi tu n’as jamais réellement aimé me sucer, tu le faisais juste pour me faire plaisir, mais moi j’adore ça. J’adore quand elle m’ordonne, elle ne m’ordonne pas vraiment, elle me le dit comme cela, comme une évidence : mets-toi à genoux, suce-moi. Et je le fais, je le fais immédiatement. Je me mets immédiatement à genoux devant cette femme. Et puis j’ai tellement de plaisir à prendre sa bite en bouche, à sentir sa bite s’enfoncer au fond de ma bouche. Mais je préfère quand je suis couché sur le dos, tu vois, et qu’elle vient au-dessus de moi et qu’elle enfonce sa bite dans ma bouche, quand je fais des efforts pour la sucer convenablement, pour l’avaler, jusqu’a ce que je la sente durcir, jusqu’à ce que je la sente bien dure, ça, ça me fait bander. À ce moment, quand je vais et je viens autour de sa bite, quand je m’applique pour la satisfaire, quand je la suce, quand je l’avale, quand je la suce encore et encore, c’est inimaginable à quel point ça m’excite. Je suis prête à tout.
Encore une fois, Louis venait de se féminiser, mais il ne sembla pas cette fois le remarquer, et Irène le laissa continuer sa longue tirade.
— Ensuite, elle se retourne au-dessus de moi, et je dois lui lécher le cul et embrasser profondément son trou tout en continuant à branler sa bite par devant. Elle en profite pour gifler ma bite devant elle, la tordre et la branler violemment. Elle m’a même attaché la bite et les couilles avec une corde pour me la tirer avec des petits coups secs, brutalement. Je vais d’ailleurs fixer un crochet avec une petite poulie au plafond pour qu’elle puisse plus facilement exercer une solide traction sur mes parties et m’obliger à soulever mon bas-ventre au maximum. Comme si elle allait me l’arracher. C’est elle qui l’exige, enfin, non, c’est moi, mais je veux lui appartenir totalement, je veux qu’elle fasse de moi sa chose, son esclave, qu’elle me mette à rude épreuve, à l’épreuve d’une soumission totale.
Non, je n’ai pas honte de ce que je te raconte. C’est comme ça. J’adore être sa chienne, oui, j’adore quand ensuite elle m’encule à quatre pattes, quand elle me fait mettre à quatre pattes pour me prendre par le cul. Je ne résiste pas, je ne résiste pas à l’envie de lui sucer la bite, à sucer sa bite de femme, avant qu’elle ne m’encule à sa guise.
Louis détourna le regard un instant. Irène ne put s’empêcher de penser que, oui, vraiment, il était devenu pédé, c’était pas méprisant, mais voilà, c’était un pédé, elle n’utiliserait pas ouvertement ce mot-là, mais elle le pensait. Ce n’était plus le type qu’elle avait connu, qui pensait seulement à la baiser classiquement, de préférence en levrette, mais classiquement. Là, c’était devenu un suceur de bites. Enfin c’est pas méprisant, pensa-t-elle, je ne le dirais pas directement comme ça, mais c’est ça tout de même. Déjà il il s’était remis à parler, malgré le visage silencieux d’Irène.
— Oui, enfin, c’est un détail, je ne sais pas si je devrais le dire, mais avant chaque séance, je ne sais pas si c’est le bon mot, avant chaque rencontre, je dois me faire un lavement profond, je m’excuse d’être prosaïque, pour éviter… pour qu’elle puisse m’enculer, se retirer et me la faire sucer… à plusieurs reprises, elle fait ça. Et puis il faut que mon cul soit bien ouvert. Je dois, j’ai dû m’enfoncer des plugs de plus en plus gros pour m’élargir le trou, pour qu’elle puisse me pénétrer d’un coup sec. Avec du lubrifiant, mais en un seul mouvement, tu vois, pour qu’elle ait l’impression de me prendre entièrement, violemment, pour que j’aie aussi cette impression-là, ne plus m’appartenir, n’être qu’une chienne soumise. La première fois, ça a été un peu douloureux, mais à présent je suis habitué, je suis à quatre pattes, j’écarte les fesses, elle pousse vigoureusement en me traitant de pute ou de salope, et elle me prend jusqu’aux couilles, je sens ses couilles contre mon périnée. Je sens surtout sa bite qui s’enfonce en moi, sa grosse bite bien longue, bien dure au fond de moi. Elle m’interdit de me branler, elle veut que je me concentre sur mon cul, son mon cul qui se fait défoncer, elle veut que je sente bien sa bite rentrer en moi. Puis en ressortir et replonger. C’est elle qui commande, c’est sa jouissance qui commande tout. Il faut que je sente qu’elle bande, il faut que je sente sa bite dure, je ferais n’importe quoi pour sentir sa bite gonfler et durcir et puis éjaculer. C’est pour cela que j’aime tellement la sucer parce que je suis entièrement à son service, au service de sa bite, seulement au service de sa bite. Je n’existe plus, je ne suis plus qu’une chienne, sa chienne. Dans mon cul, c’est comme une récompense, comme la récompense de l’avoir bien sucée. Je la lèche, tu n’imagine pas, quand elle sort de mon cul, je suis à genoux devant elle, elle me tient par les cheveux et je lui lèche la bite de bas en haut, je lui lèche les couilles, je lui lèche le cul, puis je la prends en bouche, je prends toute sa bite en bouche et elle m’oblige à l’avaler entièrement, à la prendre à fond jusqu’à m’étouffer, je bave, je la mouille, je la relèche.
Et puis elle jouit. Heureusement elle jouit toujours sur mon visage et dans ma bouche ouverte. C’est exquis. Ça semble ridicule comme expression mais c’est exquis de recevoir son foutre sur mon visage. J’aimerais qu’elles soient dix à me couvrir ainsi de foutre dégoulinant. Non, tu ne comprends pas ? Oui, moi non plus, je n’aurais pas compris. Ce qui compte c’est l’excitation, tu vois l’excitation qui te traverse tout le corps…

taille originale : 21 x 29,7 cm

Irène n’en pouvait plus. Elle écoutait mais elle avait envie de partir. Ce n’étaient pas les propos qui la gênaient mais ce qu’ils révélaient du plaisir de Louis, d’un plaisir totalement inconnu, d’un plaisir dont il n’avait jamais fait montre pendant leurs dix années de mariage et qui maintenant semblait atteindre les sommets de l’Himalaya ! Connard, pensa-t-elle. Va te faire enculer, tu m’as fait perdre dix années de ma vie sans même vraiment me baiser. Tu me fais chier, tu m’as fait chier pendant des années et c’est à moi que tu racontes tout ça. Elle se leva.
— Écoute, je dois y aller maintenant. Je suis contente de voir que tu vas bien, ou mieux, mais je dois y aller.
Elle partit, sans parvenir à sourire, le visage fermé. Louis pensa que c’était la crudité de ses descriptions qui l’avait choquée. Il voulut s’excuser mais se contenta d’un bref au-revoir. Mais il n’avait pas terminé sa confession. Il se rassit. Il fallait qu’il termine. Ce fut un monologue intérieur qu’il tint pendant quelques minutes en terminant sa bière.
— Enfin ce que tu ne sauras pas, c’est que, dégoulinant de foutre, je m’agite toujours d’un rêve absolu de soumission et d’humiliation qui me contraint à la supplier de se satisfaire avec moi d’une façon crue et perverse, de faire montre de son désir de m’abaisser, de me gifler avec sa bite encore dure, de m’obliger à avouer l’amour que je lui porte, l’amour que j’ai de sa bite de femme, amour infini qui me transporte dans un délire inassouvi jusqu’à ce que, m’injuriant à nouveau, elle m’ordonne d’ouvrir la bouche pour qu’elle se satisfasse obscènement dans ma bouche, me pissant d’abord sur tout le visage avant de diriger le jet entre mes lèvres jusqu’au fond de ma gorge, m’enjoignant d’avaler la liqueur de sa bite, ce que je m’empresse de faire, avant que je ne la reprenne en bouche encore molle mais prête pourtant à durcir à nouveau entre mes lèvres.
Le monde autour de lui semblait indifférent à la folie dont il se sentait habité

Le con de Casey… ou celui d'Irène ?
Taille originale : 21 x 29,7 cm