mardi 15 octobre 2024

Pas de désagréables problèmes juridiques

« Si cet homme était un véritable prophète, il saurait de quelle espèce est la femme qui le touche, et que c'est une pécheresse. »
Taille originale : 21 x 29,7 cm
« Que les trafiquants d’esclaves aient capturé de préférence des jeunes filles et des jeunes femmes reflète l’importance de la demande en concubines. Les Africains qui faisaient la chasse aux esclaves pour le compte des marchés musulmans recherchaient particulièrement ces proies qui atteignaient de plus hauts prix que les hommes. Lors des razzias qui s’abattaient sur les paisibles villages juste avant l’aube, il n’était pas rare que les Africains, souvent responsables de ces raids, tuent la plupart des hommes et des femmes âgées : ils n’avaient plus, ensuite, qu’à amener les jeunes femmes jusqu’aux points de rassemblement, points de départ du long chemin jusqu’au marché des esclaves. Ibn Battuta, un voyageur du XIVe siècle, en allant de Takedda, dans l’ouest du Soudan, à Fez, rencontra une caravane de six cents esclaves, toutes des femmes. On voyait d’ailleurs assez souvent des caravanes composées exclusivement de femmes et de jeunes filles sur les routes commerciales reliant le bilad as-Soudan à l’Afrique du Nord. Au milieu du XIXe siècle, l’érudit botaniste allemand Georg Schweinfurth rencontra ce qu’il décrit comme une petite caravane d’esclaves de cent cinquante jeunes filles. Schweinfurth, qui fut l’un des deux premiers Européens à tenter la traversée nord-sud du continent africain, a noté que beaucoup d’esclaves mouraient au cours de ces longues marches dans le désert à cause de l’imprévoyance de leurs ravisseurs qui n’emportaient pas assez d’eau ni de nourriture.
Les femmes blanches étaient presque toujours plus recherchées que les Africaines ; les Arabes étaient prêts à payer très cher pour les Circassiennes ou les Géorgiennes du Caucase et des colonies circassiennes d’Asie Mineure. Mais les Russes s’emparèrent de la Géorgie et de la Circassie au début du XIXe siècle et, en 1829, obtinrent par le traité d’Andrinople les forteresses qui contrôlaient le passage de Circassie en Turquie, et la traite des Circassiennes s’arrêta. Le résultat fut la hausse brutale de leur prix à Constantinople et au Caire. La situation se renversa au début des années 1840 quand les Russes, en échange de la promesse des Turcs de ne plus attaquer leurs forts de la rive est de la mer Noire, acceptèrent tranquillement de ne pas se mêler de la traite des esclaves. Les trafiquants ayant les mains libres, il y eut surplus sur les marchés de Constantinople et du Caire : les prix chutèrent et les Circassiennes devinrent accessibles au Turc et à l’Égyptien moyen. Dans plus d’un cas, le statut de ces femmes — esclave ou concubine — fut transformé par un mariage. Marier un de ses fils à une esclave représentait un choix plein de bon sens dans une société où se fiancer avec une femme libre entraînait souvent de grandes dépenses, en particulier sous forme d’une dot que la femme conservait en cas de divorce. En outre, une esclave était souvent plus soumise qu’une femme libre et il n’y avait pas de désagréables problèmes juridiques. »
Paroles de psy…
Taille originale : 29,7 x 21 cm

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