lundi 9 septembre 2019

À la recherche du plaisir éperdu

Ce sont les responsables de la surveillance sanitaire qui les premiers ont remarqué le phénomène. Les prescriptions de Viagra® et des produits apparentés avaient largement augmenté en quelques mois au point d’entraîner une rupture des stocks. Puis ce sont les statistiques sur les moteurs de recherche qui firent apparaître une multiplication étonnante des questions sur l’impuissance et les troubles de l’érection. Enfin, après ces premières annonces, ce sont les réseaux sociaux qui révélèrent l’ampleur du phénomène. Des femmes témoignaient en masse des problèmes rencontrés par leur mari, leur compagnon, leur amant qui se révélaient désormais incapables de bander correctement. Beaucoup décrivaient les multiples efforts entrepris pour réveiller les ardeurs masculines, mais toute tentative semblait se révéler vaine. Si, au départ, les femmes se sentirent personnellement mises en cause dans leur capacité de séduction, l’importance du phénomène impliquait que son origine était tout à fait différente, même si les médecins étaient incapables d’établir un diagnostic organique et surtout d’y porter remède. Cette impuissance généralisée gagna également les homosexuels mais cette population parut en être affectée en moindre proportion.
Différentes enquêtes commandées par les pouvoirs publics montrèrent qu’en deux ans à peine, plus de trente pour cent de la population masculine étaient affectés de troubles de l’érection, et que la courbe — contrairement aux organes dont elle rendait compte — était en élévation continue. Plus troublant était encore le fait qu’il ne s’agissait pas de simples troubles plus ou moins passagers mais d’une impuissance totale et généralisée. La presse et les médias s’emparèrent de l’affaire qui dépassait les frontières du pays, du continent, et touchait l’ensemble du globe même si l’on observait de grandes disparités régionales. Le Japon notamment restait selon ses traditions ancestrales un isolat linguistique et érectile. En revanche, les États-Unis et l’Australie se révélèrent gravement touchés par cette étrange épidémie.
Le TICE, ou Trouble Instantané du Comportement Érectile, fit l’objet de nombreuses recherches scientifiques, mais aucun virus, rétrovirus, bactérie ou autre prion ne fut trouvé, même si des IRM puis des autopsies de patients décédés (notamment des suicidés) montrèrent des altérations de la région cervicale du claustrum sans qu’on puisse en déterminer l’origine. Les débats se succédèrent. Les écologistes dénoncèrent les pesticides et les cocktails chimiques dont tous les continents étaient abreuvés. Éric Zemmour, à la tête des masculinistes, se présenta comme le prophète du malheur qui avait eu raison avant tout le monde en dénonçant le féminisme comme une grave atteinte à l’identité virile et désormais cause principale de la castration généralisée des hommes en proie au doute et à la culpabilité ! Mais, après la publication d’un premier ouvrage sur la question, La Débandaison française (Alban Marcel, 2029), sa très jeune et nouvelle épouse révéla dans une interview aux Nouvelles Valeurs actuelles mais éternelles, que lui aussi venait d’être touché par ce mal terrible, véritable fléau de Dieu, et qu’il ne pourrait donc plus contribuer au redressement démographique de la France !
Des stars témoignèrent peu à peu de ce mal honteux et passablement ridicule dont ils étaient à présent affectés. Le grand séducteur, Ryan Gossling, quinquagénaire encore fringant, avoua le premier, les larmes aux yeux, qu’il devait mettre un terme à sa carrière car il était incapable désormais d’approcher une femme, même comme acteur, sans s’effondrer devant elle. La nouvelle épouse de Liam Hemsworth se tint à ses côtés lors d’une conférence de presse mémorable pour affirmer qu’elle et ses enfants seraient toujours là pour soutenir les érections défaillantes de son mari. Puis le prince George annonça dans un bref communiqué lu par la porte-parole aux portes du palais qu’il devait renoncer à la couronne car il était désormais incapable d’assurer une progéniture royale. Et bien sûr les rumeurs se multiplièrent à l’encontre de pratiquement toutes les personnalités de la mode, des médias et du show-bizz. Cyril Hanouna dut multiplier les démentis, annonça qu’il mettrait des photos de son sexe en érection sur son site personnel (ce qu’il ne fit pas), souligna la bosse dans son pantalon lors de son émission télévisuelle, ce qui lui valut un nouvel avertissement du CTSA (Conseil Très Supérieur de l’Audiovisuel), et finalement s’empoigna avec un de ses invités qui avait fait état de rumeurs persistantes sur ses supposées défaillances…


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Moussa ne se sentit pas d’abord concerné par cette supposée épidémie. Il n’avait jamais éprouvé la moindre défaillance, et, comme toutes les personnes en bonne santé, il n’imaginait la maladie que comme une possibilité lointaine qui serait annoncée par des symptômes précurseurs, totalement absents pour l’instant. Il estimait d’ailleurs s’être grandement amélioré depuis ses premières relations sexuelles grâce à un contrôle continu de son excitation en fonction du plaisir de ses partenaires. Et, si son pénis était toujours prêt à servir, il n’était pas focalisé sur la pénétration et pratiquait différentes formes de sexualité agissant avec doigté, baisers et caresses multiples. C’était un séducteur d’une élégance naturelle, sportif, intelligent et nimbé de son origine populaire dans une cité malfamée, même s’il y avait longtemps maintenant qu’il avait quitté le quartier pour un appartement dans la banlieue chic de la capitale.
Il multipliait les rencontres même s’il détestait l’expression passéiste de conquêtes. Et il avait rapidement compris comment tirer parti de ce nouveau contexte. Il n’était plus nécessaire, pour lui qui était ingénieur informaticien, de jouer au poète refoulé ou à l’artiste mélancolique et névrosé, rongé par un sombre mal intérieur, pour intéresser puis séduire ces intellectuelles élégantes et raffinées. Quand la conversation était suffisamment engagée, il lui suffisait d’affirmer avec un sourire optimiste que, oui, oui, il se sentait « en pleine forme ! » L’expression presque figée jouait immédiatement comme un sésame pour une relation bien plus charnelle. Et toute son allure décontractée et joyeuse confirmait qu’il échappait bien à cette sombre épidémie, car d’aucuns simulaient la bonne santé dans l’espoir vain de retrouver grâce à de nouvelles expériences un pouvoir d’érection à présent disparu (et bien sûr les noms ou les photos de ces illusionnistes qui s’illusionnaient d’abord eux-mêmes étaient rapidement dénoncés sur les réseaux sociaux).
Son sexe était donc fort demandé, et il ne rechignait pas à des rencontres plus ou moins régulières avec certaines des femmes qui s’étaient montrées particulièrement actives et enthousiastes au lit. La qualité lui importait plus que la quantité, ce qui lui assurait une large popularité auprès de ses connaissances qui espéraient encore goûter au charme de sa bite érigée. Et il était dès lors régulièrement invité à des soirées où la participation féminine était désormais bien plus importante que la présence masculine.
C’est ainsi qu’il croisa un couple de lesbiennes, Stéphanie et Alexa, l’une psychologue, l’autre caissière à mi-temps, qui s’entretinrent un long moment au bar avec lui. Stéphanie en particulier lui donna l’impression de s’intéresser particulièrement à lui, l’interrogeant sur son métier, ses loisirs, ses vacances, ses revenus, ses hobbys, ses origines, son enfance, son adolescence et même ses préférences sexuelles. Elle était psychologue, ce qui justifiait à ses yeux son intérêt pour toutes les formes de sexualité. Il rit, mais répondit sans détour à ses questions. Il est vrai que c’était une très jolie femme, c’était même une singulière beauté, et même s’il n’aurait sans doute pas l’occasion de baiser avec elle puisqu’elle était apparemment lesbienne, il était tout de même très plaisant de dialoguer avec une créature aussi séduisante qui semblait s’intéresser si vivement à sa personne. Mais elles quittèrent toutes deux la soirée avant lui sans que ce premier contact ne puisse se prolonger.
D’autres opportunités se présentaient encore à lui, et il put rapidement faire son choix pour la nuit (ou plus si affinités). Sans même qu’il n’en fasse la demande, la jeune femme au décolleté plongeant, à peine rencontrée, le suça immédiatement dans l’escalier, puis dans le hall, ensuite dans le taxi qui les emmenait chez lui, puis encore dans l’ascenseur qui montait vers son appartement et enfin dans le couloir dès qu’il eut refermé la porte d’entrée, avant qu’ils ne baisent de manière assez classique dans la chambre. Le lendemain matin, elle le suça encore dans la cuisine sans tenir compte des vis-à-vis et avala son foutre dont elle voulait, dit-elle, absolument garder le souvenir toute la journée. Il s’exécuta. Il garda son numéro, vu son enthousiasme à pratiquer la fellation.
Une semaine ou deux s’écoulèrent. Il reçut un appel téléphonique de Stéphanie. Elle avait eu son numéro par l’amie organisatrice de la soirée. Elle souhaitait l’inviter chez elle un soir pour un souper intime. Elle fut directe. Elle souhaitait encore discuter avec lui et pourquoi pas ? baiser si l’envie leur en prenait. La proposition lui plut. La franchise de la jeune femme l’excitait, même si, de façon générale avec l’épidémie en cours, la durée des jeux de séduction plus ou moins hypocrite s’était singulièrement réduite. Elle lui donna l’adresse, et ils fixèrent le rendez-vous.
Il se prépara longuement, choisit notamment des sous-vêtements en un tissu filé noir transparent. Il voulait plaire. Il ne fut pas étonné quand elle l’accueillit avec une robe élégante, largement décolletée, qui la moulait de façon sensuelle. Déjà à l’époque, ces mots qui lui venaient spontanément à l’esprit lui semblaient très clichés, mais il estimait aussi qu’une bonne ambiance sexuelle devait négliger les détails triviaux et privilégier une réalité quelque peu fantasmée et idéalisée. La soirée se déroula dès lors en un instant. Les lumières étaient évidemment tamisées. Ils mangèrent, ils burent, ils échangèrent sur des sujets indifférents. Une question lui trottait en tête. Où était sa compagne Alexa ? Était-elle au courant de leur rendez-vous ? Oui, elle l’était. Elles formaient un couple libre. Ils étaient à présent assis côte à côte dans le canapé. Ils buvaient lentement un whisky.
Elle lui dit : « Viens, on va dans le chambre ». Elle le fit s’asseoir au bord du lit. Elle lui commanda : « Laisse-toi faire ». Elle s’agenouilla entre ses cuisses ouvertes. Elle ouvrit sa braguette, sortit sa bite et commença à le sucer. Elle ne l’avait même pas embrassé. Il durcit rapidement dans sa bouche. Elle avala d’abord le gland, le lécha, le reprit en bouche, elle avala toute la bite, la pompa régulièrement, reprit son souffle. Elle lui fit abaisser son pantalon sur les chevilles. Elle admira un peu ironiquement les sous-vêtements très raffinés, presque trop pour un homme. Elle le branla, lui lécha les couilles, les avala, le suça encore et encore. Il crut qu’elle allait le faire jouir dans sa bouche tellement elle le pompait activement, passionnément, avec de faibles murmures de plaisir. L’excitation montait en lui. Il avait envie d’elle, pas seulement de sa bouche, il voulait découvrir tout son corps, s’enfoncer dans tous ses trous. Elle se releva pour aller pisser dans la salle de bains à côté de la chambre. Elle lui dit de se déshabiller complètement en l’attendant. Il entendit le bruit du jet dans la cuvette. Elle revint sans sa robe, avec des sous-vêtements gris perle et des bas noirs. Moussa estima qu’elle avait un corps magnifique, un corps aux courbes voluptueuses : il se répéta silencieusement cette expression banale en la voyant s’approcher. Ses seins en particulier étaient bien gros et bien relevés par le soutien-gorge. Il avait envie de l’arracher. Elle le fit basculer en arrière, les pieds encore posés au sol. Elle reprit une nouvelle fois sa bite en bouche, puis la branla fermement. Elle saisit une capote qu’elle avait prise dans la salle de bains et l’enfila sur le membre toujours dressé. Il ne débanda pas.
Elle vint s’agenouiller au-dessus de lui, écarta sa culotte et commença à frotter le gland contre sa fente humide. Elle se releva rapidement pour enlever sa culotte, puis se rassit sur lui en guidant sa bite bien raide dans sa chatte. « Laisse-toi faire » répéta-t-elle. Le gland seul glissait au bord des lèvres, sortant et s’enfonçant à peine selon le rythme lent qu’elle lui imprimait. Agenouillée au-dessus de lui, elle le faisait aller et venir de plus en plus profondément. Elle défit enfin son soutien-gorge, et ses seins flottèrent au-dessus de Moussa. Il les caressa, les souleva, les embrassa. Elle était entièrement concentrée sur ses sensations, sur son propre plaisir, et elle gémissait de plus en plus fort. Elle lui parla distinctement en isolant chaque phrase par un bref silence : « C’est bon. Ta bite est bonne… J’aime ta bite… J’aime te baiser comme ça à mon rythme… Tu me fais du bien… » À plusieurs reprises, elle fit sortir entièrement la bite de Moussa avant de la faire à nouveau glisser jusqu’aux couilles au fond de sa chatte. Elle changea même légèrement de position, s’accroupit au-dessus de lui, les cuisses largement ouvertes pour qu’il voie bien son propre sexe apparaître et disparaître dans le corps profond de la femme qui le baisait. Elle se pencha en avant pour apercevoir elle aussi le mouvement des deux sexes en dessous d’elle.
Elle voulut après un long moment changer de position. Elle se mit à quatre pattes sur le lit et lui intima : « Baise-moi, baise-moi bien ». Moussa la prit en levrette. Elle précisa : « Va lentement d’abord ». Il s’enfonça, il la baisa longuement et doucement. Sa bite glissa bientôt au fond de la chatte ouverte. Il voyait sa bite aller et venir entre les fesses, ressortant luisante de la chatte trempée. Elle lui ajouta bientôt: « Tu peux me prendre par les cheveux », et il la saisit par ses longs cheveux noirs, il l’attira vers lui et il la baisa, il la baisa, oui, bestialement, il n’y a pas d’autre mot. Et elle aussi voulait être baisée bestialement, sauvagement. « Encule-moi ». Il suça son pouce, le mouilla de salive et il l’enfonça dans le cul offert entre les fesses qu’il s’efforçait d’écarter des deux mains. Il sentit dans le vagin les mouvements de sa propre bite contre son doigt dans l’anus. Il devina qu’elle se caressait par en-dessous, entre ses cuisses. Il sentit même à un moment ses doigts qui lui caressaient les couilles, les serraient, les saisissant même pour l’attirer plus profondément en elle. Il l’entendit murmurer : « Non, fous-moi ta bite dans le cul, je veux sentir ta bite dans mon cul, je vais ouvrir mon cul pour que tu y enfonces ta bite jusqu’aux couilles… ». Il glissa effectivement son gland au bord du trou et commença à la pénétrer. L’excitation de sa partenaire était communicative, et il sentait sa bite se raidir sans fin. Il l’encula et elle gémit. Elle gémit de plaisir. Elle voulut qu’il la traite de salope. Elle voulut qu’il dise des gros mots. « Dis-moi que tu m’encules, dis-moi que ça t’excite de m’enculer, dis-moi que tu aimes m’enculer comme une salope… ». C’était assez banal mais suffisant pour décupler leur excitation mutuelle.
Elle jouit en se branlant le clito, serrant soudainement les cuisses et glissant vers l’avant. Il resta en elle sans bouger. Après un moment d’accalmie, il recommença à aller et venir doucement en elle. Elle l’encouragea par de courts mouvements fessiers. Il l’encula encore et encore. Elle jouit une nouvelle fois couchée sur le ventre. Il l’encula à plusieurs reprises. Il ne se souvint plus exactement du nombre. Finalement, elle lui dit de se retirer.
Il se coucha ou plutôt s’affala à côté d’elle, sur le dos, le corps en sueur. Après un long moment, alors que les dernières lumières du soir s’étaient éteintes derrières les tentures, elle se pencha sur lui, enleva la capote usagée et se mit à le sucer. Elle le pompa longuement en lui caressant les couilles, en lui enfonçant un doigt dans le cul, en lui léchant par instants le gland ou en le branlant rapidement. Elle le fit jouir dans sa bouche et avala tout son foutre sans hésitation. Elle se remit à ses côtés et lui glissa à l’oreille : « Tu es bon à baiser. » Il rit : « C’est quoi cette expression ? — Eh quoi ? tu ne penses pas que je suis bonne à baiser ! Je sais que tu le penses même si tu n’oses pas le dire. Et moi, je pense que tu es bon à baiser. » Elle avait raison. Et il avait bien envie de la baiser à nouveau. Pas ce soir mais certainement dans les jours qui allaient venir. La beauté de cette femme lui revint en mémoire. Il se souvenait de son visage au-dessus de lui, de ses mouvements de tête, de ses seins qui se balançaient librement près de sa poitrine, de son regard qui soudain vacillait, de ses yeux sombres qui le regardaient, le transperçaient par instants. Oui, il fallait qu’il la baise à nouveau. Elle était trop bonne à baiser. Il n’y avait rien de meilleur que de baiser avec une femme comme elle. Il se souvint de l’étrange épidémie qui sévissait, et plaignit vaguement ceux qui en étaient les victimes.


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Elle le rappela deux ou trois semaines plus tard. Elle lui proposait de passer la soirée et la nuit avec elle et Alexa, sa compagne. Moussa fut légèrement étonné mais il accepta immédiatement. De nouveau, il soigna son apparence. Les deux jeunes femmes l’embrassèrent sur la joue à son arrivée. Le repas fut expédié. Moussa ne garda pratiquement aucun souvenir de la conversation. Il échangea cependant plusieurs fois des regards avec Alexa pour essayer de deviner ce qu’elle pensait. Elle lui sourit. Encore une fois, ce fut Stéphanie qui déclencha les événements. Elle proposa de passer dans la chambre. Elle se déshabilla immédiatement. Son corps magnifique fit immédiatement bander Moussa qui n’hésita pas à se déshabiller. Ils se retrouvèrent tous deux sur le lit. Stéphanie invita Alexa à les rejoindre. Celle-ci garda cependant ses sous-vêtements, en particulier un string rouge qui mettait en valeur la rondeur de ses fesses. Stéphanie commença à branler Moussa qui à son tour l’embrassa dans le cou, prit ses seins en main, caressa ses hanches et ses fesses. Alexa les rejoignit et se coucha à côté de Stéphanie qui se trouvait au milieu du trio.
Les deux femmes se tournèrent l’une vers l’autre et commencèrent à se caresser et à s’embrasser. Moussa se tenait derrière Stéphanie, les observant, sa bite dressée contre ses fesses. Il les entendait murmurer mais ne saisissait pas entièrement leurs propos. Il embrassait doucement les épaules de Stéphanie qui elle-même caressait les seins d’Alexa.
Puis Stéphanie se retourna, saisit la bite de Moussa, le branla un court moment, et saisissant une capote sur la tête de lit, l’enfila sur la queue dressée. Elle lui tourna le dos, fit face à Alexa, et saisissant la bite derrière elle, la dirigea entre ses fesses, directement au bord du trou de son cul. Elle tourna légèrement la tête et intima à Moussa : « Vas-y, encule-moi bien, vas-y à fond. » Il la pénétra effectivement facilement, d’un seul mouvement, jusqu’aux couilles. Elle gémit immédiatement : « c’est bon ! ». Moussa comprit plus tard qu’elle avait gardé un plug dans l’anus pendant toute la soirée pour bien le distendre et faciliter l’intromission immédiate de sa bite. Elle l’avait discrètement retiré lors de son bref passage dans la salle de bains. Glissant un doigt au bord de sa chatte, il constata que sa chatte était déjà trempée, dégoulinante même. Elle se fit bien enculer comme elle le lui répéta à plusieurs reprises en l’encourageant à la pénétrer vigoureusement. Toujours couchée sur le côté, Moussa en cuillère derrière elle, elle souleva bientôt la jambe droite, écarta les cuisses, et commença à se caresser le clito tout en suggérant à sa compagne de regarder comment, disait-elle, elle se faisait défoncer et combien elle était trempée d’excitation. Alexa se pencha effectivement pour admirer la chatte et le cul ouvert de son amante, ainsi que la bite sombre de Moussa qui s’y glissait sans relâche, et elle glissa bientôt sa main sous son propre string pour se branler à son tour.
Moussa crut que Stéphanie allait bientôt jouir, mais elle voulut changer de position et se mit à quatre pattes en lui demandant d’accompagner son mouvement et de veiller à bien garder sa bite au fond de son cul. À genoux derrière elle, il recommença à l’enculer, sortant à plusieurs reprises, comme elle le lui indiquait, sa bite de son trou avant de la renfoncer énergiquement. Stéphanie était pliée en avant, le fessier levé, la tête dans l’oreiller, et elle voulut que Moussa la saisisse une nouvelle fois par les cheveux. Alexa vint se mettre à côté de Moussa et lui murmura à l’oreille : « Dis-lui que c’est une pute, dis-lui qu’elle est une salope, une chienne en chaleur… C’est elle qui m’a dit de te le dire… » Les mots répétés distinctement par Moussa excitèrent Stéphanie qui jouit à plusieurs reprises.
Moussa se retira. Il était toujours en érection. Sa peau noire était luisante de sueur. Alexa le regarda droit dans les yeux. Elle l’embrassa, enfonçant profondément sa langue dans sa bouche. Il l’embrassa vigoureusement à son tour. Elle saisit sa bite, retira la capote usagée et sans aucune hésitation se pencha pour commencer à le sucer. Elle l’avala entièrement même si sa bouche était un peu petite pour contenir tout l’engin. Elle le suçait avec une évidente passion, aspirant le gland, le léchant, enfonçant la bite jusqu’au fond de sa gorge. Puis elle lui suggéra de se coucher devant elle. Elle recommença à le sucer, lui lécha les couilles, les avala à leur tour, branla en même temps la bite, glissant sa langue par instants jusqu’au trou de son cul avant de remonter au long de la hampe jusqu’à la pointe du gland qu’elle reprenait alors entre ses lèvres. Quand l’engin lui parut assez raide, elle enfila une nouvelle capote et vint s’asseoir au-dessus de Moussa. Elle frotta le gland contre sa chatte puis l’enfonça lentement entre ses lèvres. Elle chevaucha longuement le jeune homme, changeant parfois de rythme, enserrant la bite dans les muscles étroits de son vagin. Des vagues de plaisir se succédaient en elle sans qu’aucun orgasme ne semble l’atteindre. Après un long moment, elle parut se relâcher, se couchant à son tour sur le corps allongé de Moussa.
Quand elles eurent un peu recouvré leurs esprits, il demanda à Stéphanie s’il pouvait s’agenouiller au-dessus d’elle et satisfaire sa terrible envie d’éjaculer sur son visage qu’il estimait sublime. Elle accepta, et Alexa relécha les jets de foutre répandus sur les joues de son amante.

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Pendant deux ans environ, le trio se réunit régulièrement une ou deux fois par mois. La vie de Moussa et celle des deux femmes restaient séparées. Ils allaient parfois au restaurant ensemble, assistèrent à l’un ou l’autre concert (même si leurs goûts musicaux étaient très différents), participèrent à l’un ou l’autre événement culturel ou artistique qui faisaient encore le charme des grandes métropoles même si la dépression attristait visiblement un grand nombre de visages masculins (et féminins). Mais leurs rencontres se terminaient toujours par des séances de baise plus ou moins intenses. Ils varièrent les positions et les situations.
Certains souvenirs se sont ainsi imprimés dans la mémoire de Moussa. Des images toujours présentes.
Un soir d’été. Les deux femmes se mettent en position de 69 sur le lit, et Moussa à genoux baise Stéphanie qui lui présente ses fesses, puis il l’encule à sa demande. Il voit le visage d’Alexa sous sa bite qui va et vient dans le cul étroit de sa compagne. Quelques semaines plus tard. Moussa baise Stéphanie couchée sur le dos au bord du lit, et Alexa vient s’agenouiller au-dessus du visage de son amante qui lui lèche le clito : il pénètre la chatte ouverte et contemple le dos d’Alexa devant lui. Après un diner bien arrosé dans restaurant libanais, ils tentent une double pénétration : couchée sur le lit avec un gode-ceinture, Alexa baise Stéphanie assise sur elle pendant que Moussa à genoux derrière elle s’enfonce dans son cul. D’abord maladroits, Alexa et Moussa s’activent bientôt de façon assez synchronisée jusqu’à ce qu’enfin Moussa jouisse. Alexa lèche alors Stéphanie qui n’a pas encore joui.
Cette fois, Moussa suggère un scénario alors que d’ordinaire c’est Stéphanie qui guide les jeux. Elles acceptent de lui obéir et se mettent à genoux devant lui pour le sucer à tour de rôle, lui lécher les couilles et même le cul. Il bande extraordinairement (se souvient-il) quand Stéphanie enfonce sa langue dans le trou de son cul entre ses fesses écartées et qu’Alexa lui pompe le nœud. Il les fait mettre ensuite à quatre pattes sur le lit, côte-à-côte devant lui. Le dos bien cambré, la tête sur le matelas, elles exposent toutes deux leur cul et leur chatte aux attouchements de Moussa. Debout derrière elles, il les doigte et pense silencieusement : ces deux salopes sont extraordinairement mouillées. Puis il prend Stéphanie en levrette tout en maintenant deux doigts dans la chatte d’Alexa. Les deux visages féminins s’embrassent longuement pendant qu’il va et vient jusqu’aux couilles dans le sexe profond de Stéphanie. Puis il se retire et baise Alexa dans la même position, les doigts de sa main gauche maintenant enfoncés dans la chatte de sa compagne. Et puis il revient vers Stéphanie toujours à quatre pattes, mais cette fois pour l’enculer. Et à présent, il enfonce non seulement deux doigts dans la chatte d’Alexa mais également son pouce dans le trou de son cul. Enfin, ce sera au tour d’Alexa de bien se faire enculer par Moussa s’enfonçant à nouveau en elle jusqu’aux couilles. Il ne se souvient plus si elles ont joui, si lui-même a joui (sans doute en se branlant devant elles), mais les images se déroulent encore dans l’ordre des événement quand il rêve avant de plonger définitivement dans le sommeil.
Stéphanie était une grande adepte de la sodomie, mais elle ne voulait sans doute pas que Moussa en tire un quelconque avantage. Ou bien, plus subtilement, la sensation d’être dominée dans la sodomie lui plaisait infiniment mais devait être compensée à certains moments par le sentiment de son indépendance, par l’affirmation de sa toute-puissance. Oui, elle devait se sentir par instants toute-puissante. Ce souvenir-là est resté encore présent dans la mémoire de Moussa. Après une première baise, sans avertissement, elle saisit dans un tiroir de la garde-robe un gode-ceinture qu’elle s’attache au bas-ventre. Elle tend également à Alexa un gode astucieusement coudé dont elle pourra enfoncer une des extrémités dans sa chatte et utiliser l’autre comme instrument de pénétration. Stéphanie questionne ironiquement : « Ça te plait, les lesbiennes ? » C’est au tour de Moussa de se mettre à quatre pattes. Stéphanie s’agenouille derrière lui et enfonce l’engin lubrifié dans son cul. Ce n’est pas la première fois qu’elle l’encule avec ses doigts, et elle sait que son trou est suffisamment flexible pour accueillir le gode noir et luisant. Elle le pénètre doucement néanmoins et lui demande si ça va. « Je vais te baiser, dit-elle, je vais t’enculer, je vais te faire jouir… » Bientôt effectivement, elle pénètre entièrement en lui. Elle fait alors signe à Alexa qui a déjà ajusté son propre gode dans la chatte et qui exige à présent de Moussa qu’il en avale l’autre extrémité. Avaient-elles prémédité la chose ? Moussa ne le sut jamais, mais le scénario se déroula sans accroc ni temps mort comme dans un film bien monté. Et Moussa fut également bien monté et son cul défoncé ! C’est Stéphanie qui, en se penchant sur lui, saisit sa bite et le branla rapidement pour le faire jouir sur les draps.
Imaginer des positions à trois qui soient soutenables et effectivement jouissives n’était cependant pas aussi facile que dans la pornographie ordinaire. Généralement, la baise se faisait à deux. Moussa baisait avec l’une puis avec l’autre, sans ordre défini. Les gestes variaient, pénétration, sodomie, fellation, doigts dans tous les orifices disponibles, cunnilingus. Elles baisaient rarement ensemble devant lui et préféraient manifestement en ces occasions profiter de son corps et de sa bite à disposition, mais il supposait, il imaginait même, en son absence, des étreintes lesbiennes intenses, amoureuses et prolongées.



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Il restait une part d’hypocrisie dans les relations sexuelles, une part de mystère diraient les plus romantiques. Les premières expressions du désir passaient toujours par des regards croisés, des sourires légers, des allusions discrètes. Et l’amour y ajoutait toujours de la confusion. Moussa ne recherchait pas l’amour. Pour lui, le plaisir et surtout le plaisir partagé étaient beaucoup plus importants. Même si d’aucuns prétendaient que c’étaient des clichés, il savait que certaines femmes étaient plus « chaudes », plus enthousiastes pour la baise que d’autres. Ça dépendait peut-être du patrimoine génétique, des hormones, de l’histoire personnelle, de la période de la vie, des rencontres, des partenaires, de l’humeur ou des phases de la lune, mais il recherchait des femmes qui aimaient baiser encore et encore, toute la nuit, toute la journée, indéfiniment même si le principe de réalité reprenait toujours à un moment ou l’autre le dessus. Oui, il aimait celles qui étaient autant salopes que lui était obsédé par leur cul, leur chatte, tout leur corps baisable et à baiser. Il n’y avait évidemment pas de signe visible, indubitable qui lui permettait de deviner qu’une femme rencontrée répondrait bien à ses attentes, et il devait se contenter d’impressions légères, parfois trompeuses. Lorsqu’il fit connaissance avec Muriel, une nouvelle collègue du service des ressources humaines, il fut immédiatement séduit par ce petit corps nerveux, musclé, au fessier ferme et aux seins potelés bien visibles sous le chemisier. Mais il fut sans doute surtout sensible à ses origines italiennes, à cet air méditerranéen dans le visage, dans l’allure comme dans la gestuelle. Ça aussi c’était cliché, mais il était lassé de cette sempiternelle dénonciation des stéréotypes humains. Après tout, il bénéficiait de la réputation générique d’être bien monté. Ce qui n’était pas faux mais peut-être un peu surfait.
Après quelques rencontres anodines dans les couloirs, à la cafétéria, dans un local de réunion, après quelques rires et sourires, il pressentit qu’elle devait avoir un comportement enthousiaste (enthousiaste ? ou bien passionné, enflammé, ardent, flamboyant, débridé… les qualificatifs sont les mots les plus imparfaits, il le savait depuis longtemps) au lit. Elle n’était sans doute pas d’une beauté exceptionnelle qui accrochait immédiatement le regard, mais elle était suffisamment jolie, suffisamment charmante, suffisamment rieuse pour susciter le désir de Moussa. Il était persuadé que l’affaire serait rapidement emballée (encore un poncif !). Il l’invita à prendre un verre après le travail. La questionna sur sa vie privée. Elle n’avait pas d’enfants. Avec son compagnon, c’était compliqué (la formule qui désignait auparavant les partenaires infidèles signifiait à présent qu’il était très certainement frappé par l’épidémie en cours). Oui, Moussa se sentait en pleine forme. Non, ce soir, elle ne pourrait pas rester, mais après-demain ils pourraient aller au restaurant, c’était une très bonne idée. Il y avait longtemps qu’elle n’était plus sortie, dit-elle en lui touchant l’avant-bras. Le geste fit immédiatement bander Moussa. Même s’il devinait déjà la tournure évidemment sexuelle que prendrait bientôt leur relation, il y avait toujours une incertitude qui suspendait son propre désir à la réaction non pas seulement attendue mais intensément requise de la femme dont un geste minime traduirait alors l’acquiescement essentiel, provoquant en retour ce trouble délicieux d’une érection presque involontaire.
Elle le quitta en l’embrassant sur la joue. Il réserva un restaurant. Elle confirma sa venue. Quand elle arriva, il remarqua immédiatement combien elle s’était apprêtée, maquillage parfait et vêtements moulants. Ils échangèrent des banalités même si elles avaient un caractère personnel. La nourriture et l’alcool favorisent toujours le rapprochement. À fin du repas, il lui toucha la main du bout des doigts. Elle les saisit. Il lui dit simplement : « Où va-t-on ? — Chez toi ! Chez moi, ce n’est pas possible. » Ils partirent en taxi. Elle lui mit immédiatement la main entre les cuisses. Se pencha vers lui. Il l’embrassa. Elle remonta sa main vers son sexe. Elle saisit sa bite dure à travers le tissu léger du pantalon.
À l’appartement, ils se dirigèrent immédiatement vers le sofa. Moussa proposa un dernier verre. Il versa du vin, puis s’assit à côté de Muriel. Elle se rapprocha de lui, se pencha souplement (les adverbes en français sont également éculés) vers lui, glissa sur lui comme une vague montante de désir. Moussa s’en rendit compte. Il se rendit compte qu’elle était entièrement envahie par le désir, qu’elle débordait même d’un désir mouillé, chaud, humide comme l’intérieur de ses cuisses, mais cette vague ne s’écoulait plus vers lui, il ne sentait pas le désir de Muriel glisser en lui, le pénétrer, l’envahir, l’inonder, l’exciter sans retenue. Il se sentit complètement vide comme une grosse bonbonne de verre bien bouchonnée sous les intempéries. Il se rendit compte qu’il était complètement vide d’émotion, de sentiment, de mouvement. Et il observait son propre vide. Il était devenu l’observateur de sa propre vie et de son impuissance. Il ne bandait plus. Le désir semblait s’être complètement absenté de son âme. Puis il se rendit compte que son corps, son cœur en particulier était envahi, enserré même par l’angoisse. Une peur panique l’empêchait de parler, d’agir, de réagir. Muriel se rendit compte immédiatement de son changement. Pour Moussa, la soirée fut un désastre, même si elle affirma que ce n’était pas grave, qu’il n’était pas responsable, que ça pouvait arriver à n’importe qui… Elle ne voulut pas s’attarder.
Resté seul, Moussa retrouva un peu de calme mais sentait toujours l’angoisse tapie au fond de ses entrailles. Un rien la ferait ressurgir. Il n’avait jamais pris de tranquillisant ni d’anxiolytique. Il se contenta d’alcool et il s’endormit rapidement d’un sommeil qui fut évidemment agité.
Les jours suivants furent épouvantables. Il craignait de croiser Muriel et il s’enferma dans son bureau. Reclus dans son appartement, il essaya les remèdes les plus évidents : il regarda des films pornos qui lui semblèrent aussi étranges ou indifférents que les mouvements des poissons rouges dans leur aquarium. Les corps s’agitaient devant ses yeux, mais loin de lui, derrière un écran effectivement impénétrable. Il se fit prescrire du Viagra®, il essaya de se branler en se souvenant de baises particulièrement mémorables. Mais sa bite restait complètement molle et il eut même l’impression qu’elle rapetissait quand il essayait de se caresser. Il lut un maximum d’articles sur la question, mais tous se résumaient au final à des témoignages désespérés sur un mal sans remède. La dépression le guettait comme elle guettait des millions d’autres hommes dans le pays.

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Quelques semaines plus tard, il reçut un appel de Stéphanie qui l’invitait à une nouvelle rencontre sexuelle. Il répondit que ce n’était pas possible, qu’il était malade. Elle lui demanda si c’était grave, et il avoua assez rapidement le mal dont il souffrait. Ça n’avait pas de sens de se voir. Elle insista. Elle était sûre qu’il était possible de trouver une solution. La pénétration, ce n’était pas indispensable, c’était un truc de mecs, ça. Il ne se laissait pas convaincre. Elle l’invita à boire un verre dans un bar proche le lendemain. Là, ils discutèrent longuement. « Tu ne vas pas te suicider, tout de même. — Non, bien sûr, mais tout ça manque de sens… oui, toute cette histoire manque de sens. » Finalement, il accepta de l’accompagner chez elle.
Après le repas, ils se dirigèrent tous les trois vers la chambre. Les deux femmes répétèrent des paroles rassurantes : détends-toi, laisse-toi faire, ne pense à rien… Elles le caressèrent, l’embrassèrent, lui touchèrent légèrement la bite, la branlèrent doucement. Alexa la prit même à plusieurs reprises en bouche mais sans résultat. Elles se retournèrent l’une vers l’autre, commencèrent à se caresser, s’embrasser, se lécher. Stéphanie invita bientôt Moussa à lui enfoncer une doigt dans la chatte. Il suivit ses indications, glissant seulement une phalange entre les lèvres entrouvertes, allant et venant lentement au bord de la chatte. Il se laissait guider par les paroles, par les mouvements, par les légers soubresauts du corps de la jeune femme. Il savait bien que les lesbiennes n’ont pas de techniques spéciales, qu’elles ne sont pas plus douées que quiconque pour caresser, embrasser, lécher ou même faire jouir leur partenaire. Tout est question de sensation, d’attention au plaisir de l’autre, à l’excitation, aux montées progressives et fragiles du trouble dans le corps offert, ouvert… Mais cette fois, il était seulement attentif au corps tremblant, gémissant, pantelant (ah, la banalité décevante des adverbes !) de sa partenaire sans se soucier, sans se souvenir même de l’érection à présent absente de sa bite.
Les deux jeunes femmes refusèrent de dramatiser la situation mais elles voyaient bien que Moussa était profondément affecté par cette impuissance inexpliquée et surtout insurmontable. Elles l’invitèrent à plusieurs reprises dans les jours et les semaines qui suivirent. Elles le caressèrent à nouveau, le léchèrent, le sodomisèrent deux ou trois fois et en différentes positions, mais sans résultat visible ni tangible. S’il se révéla de plus en plus habile dans les gestes de la stimulation clitoridienne, vaginale et même anale par un doigté habile comme par un léchage soutenu ou encore une succion délicate, aucun effort de Stéphanie comme d’Alexa ne permit de réanimer son pénis flapi. À la moindre approche, il se sentait d’ailleurs tétanisé par la peur, envahi par une angoisse qui lui faisait percevoir son corps et sa bite en particulier comme des objets étrangers. Ce n’est que lorsqu’il était entièrement au service buccal ou digital de l’une ou l’autre femme que cette angoisse s’évacuait lentement laissant seulement à la place la sensation d’un vide intérieur.
À l’issue d’une baise, Stéphanie, toujours inquiète du moral de Moussa, s’enquit auprès de lui de ses fantasmes anciens : avait-il ou se souvenait-il de ces fantasmes que l’on tient par devers soi comme des secrets honteux ? Avait-il envie de l’attacher et de la violer brutalement par exemple ? Non, la soumettre tout au plus, exiger sa soumission, mais cela, c’était quand sa bite était dure et qu’il la considérait comme une espèce de sceptre royal (et à présent il ne percevait plus que le ridicule de la formule comme du fantasme). Finalement, il suggéra qu’il avait rêvé de se faire pisser dessus et même de pisser sur l’une ou l’autre de ses maîtresses. Elles rirent.
Mais Stéphanie l’emmena dans la salle de bains. Elle était redevenue sérieuse. Je n’ai pas envie que tu me pisses dessus, mais dis-moi comment tu veux que je le fasse sur toi. Rappelle-toi exactement comment tu voyais la scène. Prends ton temps et décris-moi comment tu veux que je m’exécute. Il lui expliqua la position, les gestes, la gradation, les expressions à employer. Alexa se joignit à eux et accepta elle aussi de jouer dans ce qui n’était plus qu’un théâtre d’ombres pour un fantasme désormais impuissant. Moussa se sentit presque obligé de jouer à ce jeu qu’il avait initié mais qu’il percevait comme futile et ridicule. Il fallut préalablement boire beaucoup d’eau ou de bière pour celles qui en avaient le goût. Puis la scène se mit en place et se déroula en plusieurs étapes.
Quand Moussa, le corps dégoulinant, sentit les deux jets de pisse lui remplir la bouche, il fut submergé par une brusque montée d’excitation qui l’obligea à avaler ce nectar aussi délicieux que dégoûtant. Un trouble jouissif l’avait envahi, isolé, sans même la notion de sa cause. Il lui avait rendu le malheur de sa vie indifférent, son désastre inoffensif, sa fatalité illusoire, de la même façon qu’avaient opéré ces deux femmes en lui remplissant la bouche d’une essence précieuse : ou plutôt cette essence n’était pas en lui, elle était lui. Il avait cessé instantanément de se sentir médiocre, castré, mortel. Mais d’où avait pu lui venir cette puissante excitation ? Il reconnut le trouble du désir ancien qui coulait à nouveau en lui d’une façon soudaine et irrépressible, qui pénétrait son cœur, sa tête, son ventre, son bas-ventre, ses membres entièrement. C’était le désir non voulu, non prémédité, non programmé, qui produisait les érections les plus fortes et les plus jouissives, celles qui survenaient au milieu de la nuit, celles surtout que suscitaient les femmes au désir aussi intense ou plus intense que le sien. Mais son sexe était toujours aussi flasque.
Moussa ne retrouva jamais ses érections d’antan. Le souvenir était là pourtant. Il fallait le ressaisir par un travail de mémoire pour que cette excitation reste vivante, ne disparaisse pas dans les deuils anciens, devenus indifférents malgré leur cruauté initiale. Quel était donc cet état de trouble qui n’apportait aucune preuve logique mais l’évidence de son désir, de sa réalité devant lesquels les autres ressentiments s’évanouissaient ? Moussa fit à plusieurs reprises le vide devant lui, et il sentit tressaillir quelque chose qui se déplaçait, voulait s’élever, quelque chose qu’il aurait dit désancré, à une grande profondeur. Il ne savait ce que c’était mais cela montait lentement, sans qu’il puisse en distinguer la forme, ni lui demander comme au seul interprète possible de lui traduire la saveur de cet instant où le plaisir se confond avec la jouissance. Comme une victime paralysée, son sexe ne répondait plus à aucune sollicitation mais il survivait comme un membre fantôme. Et c’est ce fantôme non pas douloureux mais exquis qu’il essayait à présent de ressaisir par le souvenir d’un temps révolu. Il comprit que les mots non pas répétés mais inlassablement retravaillés pouvaient seuls faire renaître par instants une excitation qui, il le savait, donnait sens à sa vie. Il entreprit alors la rédaction de son grand roman À la recherche du plaisir éperdu qui compta huit forts volumes (disponibles uniquement en version électronique).

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Pendant toute la décennie qui suivit, l’épidémie ne sembla pas s’arrêter, et l’on commença à craindre une chute brutale de la natalité. Le cours des banques de sperme monta en flèche, et les trafiquants prospérèrent ainsi que les produits frelatés : l’on tenta même de faire passer de la semence de cochon pour un produit humain en jouant sur une appellation stupidement ambivalente ! Même si la baisse de la natalité rencontrait pour une part les objectifs du gouvernement polyféministe de l’Union Révolutionnaire Européenne en termes de décroissance généralisée, celui-ci dut prendre des mesures inédites face à un phénomène aussi rapide et brutal qui se conjuguait en outre avec une dépression masculine généralisée. Quand l’impuissance gagna près de 90 % de cette population, il fut décidé d’instituer un service sexuel obligatoire pour la minorité encore capable d’érection. Ils furent invités à se rendre journellement dans des haras spécialement aménagés pour cette nouvelle fonction. Il n’était pas question de recourir à des techniques manuelles ou artisanales qui risquaient d’entraîner des pertes importantes de semence ou de nuire à sa qualité hygiénique. Des machines inspirées des engins primitifs vendus jusque-là en ligne dans une perspective masturbatoire furent élaborées par des ingénieures spécialisées et testées par quelques volontaires avant d’être progressivement et grandement améliorées. Mêlant lubrification, douceur et ferme empoignade, la machine appelée vulgairement trayeuse était couplée à des dispositifs de réalité virtuelle et pornographique en trois dimensions. Elle était par ailleurs capable de prendre en compte grâce à de multiples capteurs les réactions du sujet, d’augmenter ses sensations de plaisir, de les intensifier subtilement mais aussi de retarder une éjaculation qui devenait ainsi plus abondante. Et par des mouvements de succion et de caresse d’une extrême subtilité, elle pouvait faire renaître rapidement l’érection des sujets. Ceux-ci étaient donc amenés à produire trois ou quatre éjaculats par jour, certains montant même à plus de dix, un mérite célébré par la remise d’un brevet d’étalonnage méritoire. Les quantités ainsi récoltées furent bientôt estimées suffisantes pour assurer la reproduction raisonnable de la population européenne pour les 150 années à venir.
Le reste de la gent masculine, profondément dépressive, fut incapable de continuer à occuper les postes de direction, d’innovation et de responsabilité qui étaient traditionnellement les siens. La plupart des individus furent affectés à des tâches subalternes, notamment dans les domaines du soin et de l’éducation des enfants dès le premier âge. Dépourvus de toute pulsion dangereuse, ils s’avérèrent extrêmement doux et attentionnés. Quant à ceux qui se consacrèrent aux soins des personnes malades ou plus âgées, le spectacle de corps délabrés ou même mutilés n’eût plus d’influence sur une sexualité désormais inexistante.
Mais l’on observa bien d’autres changements sociétaux particulièrement importants. Les lesbiennes qui représentaient jusqu’alors une niche du marché sexuel virent l’offre qui leur était proposée doubler puis quintupler en quelques années. Les bars qu’elles fréquentaient furent envahis par de nouvelles venues manifestement en chaleur. L’ampleur du mouvement fut telle que les lieux les plus célèbres de la capitale, comme les Deux Magots, le Concrete, le Fouquet’s, le Syndicat, le Badaboum ou le Billili, désertés par les mâles dépressifs, devinrent dans les faits des hauts lieux de la culture et de la civilisation lesbiennes. Les toilettes furent systématiquement rénovées et embellies car les passages à l’acte y étaient devenus immédiats et très fréquents. D’ailleurs, en l’absence de toute police des mœurs, beaucoup de lesbiennes n’hésitaient pas à entreprendre directement leurs conquêtes au vu de toutes sur les banquettes profondes. (Différentes enquêtes scientifiques restées confidentielles révélèrent également une augmentation des pratiques zoophiles dont les chiens de grande taille, les ânes et mêmes les étalons furent en général les complices muets mais visiblement consentants. De rares cas porcins furent relevés. On signala un accident avec un cerf sauvage qui considéra l’approche comme une attaque. Si certaines amies des bêtes s’offusquèrent de cette recrudescence zoophile affirmant qu’il s’agissait là d’une atteinte fondamentale aux droits des animaux et en particulier à leur liberté de choix et de dire non, l’argumentation ne réussit pas à convaincre grand monde, et aucune plainte ne fut déposée en ce sens, ni par un humain ni par un animal.)
Enfin, le Japon resté largement isolé de l’épidémie devint un haut lieu du tourisme sexuel. D’abord réticentes, les autorités nippones furent très favorables à cette entrée massive de femmes et de devises alors que le pays connaissait depuis longtemps une stagnation économique sévère. Si les ministres (tous mâles) se réjouirent de cette embellie économique, l’empereur sensible à certaines rumeurs persistantes affirma dans un discours mondialement diffusé et repris ensuite dans tous les livres d’histoire des petits écoliers nippons que cette situation bénéfique pour le pays était la preuve de sa supériorité et de sa pureté morales et que la vaillance au combat importait plus que la taille du sabre. Les love hotels se multiplièrent dans les grandes villes où des Japonais toujours souriants étaient à la disposition des plus offrantes. Certains monastères bouddhistes, réservés en principe à la méditation, furent même transformés discrètement en séjours de luxe où des moines — débarrassés de leur obligation de chasteté et appartenant désormais à un nouvel ordre privilégié — furent bientôt extrêmement réputés pour leurs capacités en matière d’amour tantrique. Mais de tels lieux étaient réservés à une élite financière occidentale en quête de loisir raffiné, alors la plupart des étrangères s’étourdissaient dans des lupanars clinquants, éclairés par des néons multicolores. La pratique du bukkake, jugée jusque-là dégradante, devint en quelques mois un must, et les jeunes Européennes en particulier adoraient se faire filmer et se prendre en selfies lorsque leur visage et leur corps entiers étaient couverts de jets de foutre, entourés d’une dizaine de pénis encore dressés. Ces images étaient ensuite largement publiées sur facebook.fem ou instagram.fem[1] (pour autant que les pénis soient toujours floutés) comme des marques de triomphe ou de revanche sur le mauvais sort.
Cette sombre période de dépression masculine entraîna une forte décroissance économique au niveau mondial (compensée néanmoins en Europe par les politiques égalitaires du Gouvernement polyféministe), ce qui permit heureusement de limiter le réchauffement climatique de la planète grâce notamment aux mesures courageuses de l’ONFEU (Organisation des Nations Féministes et Écologiques Unies) malgré la regrettable absence du Japon. L’on désigna cette période comme la Nouvelle Renaissance ou encore le Nouvel Âge d’or clitoridien.


1. L’abaissement rapide de la concurrence commerciale, qui n’était qu’une expression de la concurrence entre mâles, entraîna le déclin des grandes entreprises multinationales dont les activités furent reprises par des associations féminines sans but lucratif dont l’extension des noms de domaine fut naturellement fem.