vendredi 25 décembre 2015

Imaginaire sexuel

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« L'homme a toujours besoin de deux images simultanées : la “réelle” et l'“imaginaire”. Mais pourquoi ces guillemets ? Parce qu'aucune des deux n'est entièrement réelle ni imaginaire. »
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Taille des dessin originaux : 29,7 x 21 cm

dimanche 20 décembre 2015

Dominant/dominé

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Taille des dessins originaux : 24 x 32 cm

« Pour que la “fabrication matérielle du produit” soit “transfigurée en création”, il faut que l’art et l’artiste entrent collectivement dans les champ du sacré et qu’ils se séparent du profane. La “capacité démiurgique” du “créateur”, qui n’est pas une simple manière (métaphorique) de parler, comme le “pouvoir magique de transsubstantiation dont il est doté”, sont les produits d’une longue histoire du pouvoir, du sacré et des croyances à l’égard de l’art. Si des rapports de domination ne constituaient pas la trame de nos sociétés, si l’on ne croyait pas en la valeur exceptionnelle de l’art, si l’on n’avait pas le culte du tableau autographe, si l’on n’avait pas constitué, siècle après siècle, certains peintres comme des “grands hommes” dont les nations peuvent s’enorgueillir et qu’elles peuvent regrouper dans des panthéons, on ne produirait pas autant d’intérêt, d’attention, de passion et d’émotion autour de leurs tableaux. Tout cela rappelle qu’il existe des conditions collectives et historiques de production d’une émotion de nature esthétique face à un tableau.
D’aucuns penseront que rattacher le beau ou le sublime au canevas que forment les rapports de domination relève d’un réductionnisme sociologiste un peu grossier. Pourtant, loin de n’entretenir que des liens très lâches avec la question du pouvoir, l’art en est véritablement indissociable. Sa définition, relative à l’opposition entre les arts libéraux et les arts mécaniques, la nature de ses usages et de ses appropriations sociales, comme le type de regard (admiratif) qu’il suscite : tout renvoie à la relation dominant-dominé. »

dimanche 13 décembre 2015

Le visible et l'invisible


« On connaît la manière imagée par laquelle le réalisateur Jean-Luc Godard opposait le cinéma à la télévision : “Quand on va au cinéma, on lève la tête. Quand on regarde la télévision, on la baisse.” Lors d’une interview publique, on voit même le réalisateur accompagner la parole de mouvements de la tête et des yeux. Il se fait applaudir par le public présent sans même à avoir à expliquer les raisons pour lesquelles ce serait mieux de lever la tête et les yeux que de les baisser. La puissance d’une telle énonciation, accompagnée de ces gestes, est liée au fait qu’elle condense plusieurs millénaires de mythologie attachée à la grammaire du pouvoir.
Mais que dit Godard sans avoir besoin de le dire ? Que le cinéma occupe dans son esprit une place équivalente à celle des dieux transcendants et que la télévision occupe la position la plus basse dans l’ordre terrestre. La culture élève et (se) distingue (de) ce qui est inférieur et rabaisse. D’ailleurs le même réalisateur est assez coutumier de la métaphore religieuse, déclarant : “Il y a le visible et l’invisible. Si vous ne filmez que le visible, c’est un téléfilm que vous faites.” »

Le pur et l'impur


« Il est beaucoup plus difficile pour nous de nous familiariser avec le principe qui préside en Inde à la distinction et au classement hiérarchique des fonctions [entre les castes], je veux dire l’opposition du pur et de l’impur. En gros, la chose s’est élaborée à partir de la “mentalité primitive” avec ses classifications qui comportent à la fois des “tabous” ou séparations rituelles et des “participations”, sa distinction du sacré et du profane et ses procédés pour les faire communiquer à bon escient. On remarque que l’impur signale les relations organiques entre le monde humain et le monde non humain, l’impureté est liée à la naissance, à la mort, à l’excrétion et, plus subtilement, à la reproduction et à la nourriture. Tout se passe comme si, tandis que le monde social se modèle étroitement sur le monde naturel, la distinction du pur et de l’impur marquait d’autant plus rigoureusement la frontière entre eux. »