dimanche 26 août 2012

le primitif d'une nouvelle époque

taille originale : 27 x 36 cm
« La volonté de surpasser les autres artistes est certainement une très importante motivation dans les sociétés occidentales. Vous ne la trouvez pas en Inde, du moins dans l'art indien. Vous ne la trouvez pas sous cette forme en Chine. Là où cette motivation n'existe pas, vous pouvez avoir de très grands artistes, — il y a eu à toutes les époques, en Chine, des artistes qui peignaient les bambous merveilleusement —, mais vous n'avez pas cette chaîne d'un artiste à l'autre. On trouve cet élément à la Renaissance. Léonard de Vinci disait : c'est un mauvais élève celui qui ne peut pas surpasser son maître. Et Dürer disait qu'il voyait dans ses rêves les œuvres d'art du futur. Il aurait aimé les voir. Il y a très souvent ce sentiment qu'on peut progresser, que ce n'est qu'un commencement. Cézanne se voyait comme le primitif d'une nouvelle époque. »

dimanche 19 août 2012

En souvenir

taille du dessin original : 24 x 32 cm

« Je prenais des clichés plus compromettants. J'installais un Nikon automatique sur un pied pour conserver une trace de nos activités sexuelles. Il ne détestait pas la présence de l'appareil. Il jouait avec la peur qu'un jour les images soient divulguées. L'objectif le stimulait. Un frisson le parcourait à chaque fois que l'obturateur clignait, une chair de poule dont je pouvais palper le grain quand le latex ne gainait pas sa peau.
Rentrée chez moi, j'en sélectionnais quelques-unes pour les retirer sur mon imprimante. »

dimanche 12 août 2012

Rêve prolongé


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Diptyque orange
taille originale : 24 x 34 cm

« Oui, vous êtes impatient... vous exigez presque...
— Ecoutez-moi, écoutez-moi ! criai-je, pour l'interrompre. Pardonnez-moi si je parle encore de travers... Mais voilà : je ne peux pas ne pas venir demain. Je suis un rêveur ; j'ai si peu de vie réelle que des minutes comme celle-là, celle que je suis en train de vivre, elles me sont si rares que je ne peux pas ne pas les répéter dans mes rêveries. Je rêverai de vous toute la nuit, toute la semaine, toute l'année. Je viendrai ici demain, coûte que coûte, oui, ici, à cet endroit précis, à la même heure, et je serai heureux en me souvenant de ce qui s'est passé. Cet endroit à lui seul m'est déjà cher. J'ai déjà comme cela deux ou trois autres lieux à Petersbourg. Une fois, je me suis même mis à pleurer à cause d'un souvenir, comme vous... Qui sait, peut-être, vous aussi, il y a dix minutes, vous pleuriez à cause d'un souvenir ? Mais, pardonnez-moi, je me suis encore oublié ; peut-être, un jour, avez-vous été particulièrement heureuse, ici...
— Bon, dit la jeune fille, je crois que je viendrai demain, moi aussi, à dix heures. Je vois que je ne peux déjà plus vous l'interdire... Le fait est qu'il faut que je sois ici ; ne pensez pas que je vous fixe un rendez-vous ; je vous préviens que je dois être ici, pour moi-même. Mais voilà... bon, cela, je vous le dis tout net ; ce n'est pas grave si, vous aussi, vous venez. »