dimanche 12 juillet 2015

En ville, les signes appelant au sexe…


Soleil levant

« Le porno pose un vrai problème : il défoule le désir et lui propose un soulagement, trop rapidement pour permettre une sublimation. À ce titre, il a une fonction : la tension dans notre culture entre délire sexuel abusif (en ville, les signes appelant au sexe nous envahissent littéralement le cerveau) et rejet exagéré de la réalité sexuelle (on ne vit pas dans une gigantesque partouze perpétuelle, les choses permises ou possibles sont même relativement restreintes). Le porno intervient ici comme défoulement psychique, pour équilibrer la différence de pression. Mais ce qui est excitant est souvent embarrassant, socialement. Rares sont ceux et celles qui ont envie d’assumer en plein jour ce qui les fait grimper aux rideaux, dans le privé. On n’a même pas forcément envie d’en parler avec nos partenaires sexuels. Domaine du privé, ce qui me fait mouiller. Car l’image que ça donne de moi est incompatible avec mon identité sociale quotidienne.
Ciel voilé

Nos fantaisies sexuelles parlent de nous, à la façon détournée des rêves. Elles ne disent rien sur ce que nous désirons voir arriver de facto.
Il est évident que beaucoup d’hommes hétérosexuels bandent à l’idée de se faire mettre par d’autres hommes, ou de se faire humilier, sodomiser par une femme. Ce qui nous excite, ou pas, provient de zones incontrôlées, obscures ; et rarement en accord avec ce qu’on désire consciemment. C’est tout l’intérêt de ce cinéma de genre, si on aime lâcher prise et perdre connaissance, et c’est tout le danger de ce même cinéma, si justement on a peur de ne pas tout contrôler. »
Plein soleil