samedi 19 mai 2012

Le glissement des existences imperceptibles

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Dessin original : 27 x 36 cm
(montage numérique)

« S'il est un plaisir
c'est bien celui de faire l'amour
le corps entouré de ficelles
les yeux clos par des lames de rasoir

Elle s'avance comme un lampion
Son regard la précède et prépare le terrain
Les mouches expirent comme un beau soir
Une banque fait faillite
entraînant une guerre d'ongles et de dents

Ses mains bouleversent l'omelette du ciel
foudroient le vol désespéré des chouettes
et descendent un dieu de son perchoir

Je sais que le soleil
lointaine poussière
éclate comme un fruit mûr
si tes reins roulent et tanguent
dans la tempête que tu désires

Mais qu'importe à nos initiales confondues
le glissement souterrain des existences imperceptiblles
il est midi »

vendredi 18 mai 2012

Le froncement de l'anus

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taille originale : 27 x 36 cm
« Au début de deux mythes salish de la côte, Coyote, solitaire, détache de son corps son propre postérieur, afin d’avoir un assistant qui puisse surveiller son barrage de pêche pendant que lui-même fabrique une pirogue. Mais le postérieur se montre successivement incapable de distinguer un saumon d’une masse d’écume, de feuilles mortes ou d’un morceau de bois flottant. Quand il a enfin réussi à prendre un poisson, Coyote, par représaille, le mange sans en offrir à son aide qui, de déception, fronce les lèvres. De là provient, après que Coyote l’a remis en place, l’aspect froncé de l’anus désormais distinct de la bouche, alors qu’ils étaient tout pareils à l’origine puisque, comme la bouche, l’anus possédait le don de parole. »

dimanche 13 mai 2012

Ardeur

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taille originale : 24 x 34 cm

« Corps, souviens-toi, non seulement de l'ardeur avec laquelle tu fus aimé, non seulement des lits sur lesquels tu t'es étendu, mais de ces désirs qui brillaient pour toi dans les yeux et qui tremblaient sur les lèvres, et qu'un obstacle fortuit à empêchés d'être exaucés… Maintenant que tout cela appartient au passé, il semble presque que tu t'y sois abandonné…
Corps, souviens-toi de ces désirs qui pour toi brillaient dans les yeux et tremblaient sur les lèvres… »

samedi 12 mai 2012

Échanges linguistiques (anglais-espagnol)

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taille du dessin original : 23 x 17,5 cm
(collage numérique)

« Ces mots même l'excitaient. Dis-moi comment s’appelle ce que tu es en train de me faire. Ils s’enseignaient mutuellement les noms des choses, les mots communs qui désignaient les trésors les plus intimes des choses, et les sensations de l’amour, les parties les plus désirées de leurs corps. Ils désignaient du doigt pour savoir, comme s’il leur fallait tout nommer dans le monde nouveau où ils s’étaient cachés, et l’exploration de l’index se transformait en caresse. Ils pressaient de leurs lèvres, leurs dents mordaient avec suavité et leur langue explorait l’endroit dont ils avaient sollicité le nom. Des mots nouveaux, jamais appliqués jusque-là à un corps né et grandi dans une autre langue ; termes enfantins, vulgaires, dévergondés, doucement grossiers, dont les nuances subtiles acquéraient la dimension charnelle de ce qui était nommé. Ils échangeaient entre eux des mots aussi bien que des sécrétions et des caresses ; en même temps qu’ils apprenaient des mots nouveaux dans la langue de l’autre, ils découvraient des sensations dont ils ignoraient qu’elles pouvaient exister. Le corps était une carte peuplée de noms dont il fallait partir à la découverte et qu’ensuite ils invoquaient de mémoire à voix basse quand chacun d’eux était seul et s’excitait à leur souvenir. En disant le mot, ils accueillaient la caresse de l’endroit nommé. Et il était bon que les choses reçoivent des noms qu’elles n’avaient jamais eus jusque-là, parce qu’ainsi la nouveauté de la langue qu’ils venaient d’apprendre répondait à la vie inédite qu’ils n’auraient pas connue s’ils s’étaient pas rencontrés, et chaque mot évoquait une partie du corps aimé, et de lui seul. »