dimanche 27 mars 2011

Contradictions cognitives

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taille originale : 36 x 27 cm
« La nudité est à la fois bonne et mauvaise. Il en va de même de la sexualité. L’acte est indispensable à la procréation et en même temps éminemment plaisant, mais il est presque toujours un acte privé. Pourquoi ? Invoquer la pudeur est une réponse insuffisante. À mon sens, cette situation est à mettre en rapport avec l’accouplement très personnel, qui peut susciter l’envie, voire l’hostilité des autres, assurément en tant qu’acte public ; par sa nature même, il exclut les personnes étrangères au couple en même temps qu’il oblige à se placer entre les mains d’une autre personne (généralement du sexe opposé) ; ce faisant il menace son identité la plus secrète qui fait partie du moi privé.
Le souci de l’intimité en matière sexuelle n’a pas la même force dans toutes les parties du monde. Mais dans la majeure partie du monde la sexualité est une affaire clairement privée. Les “sauvages” peuvent bien paraître dévêtus et nus aux yeux de certains observateurs extérieurs, mais, du point de vue de l’acteur, la différence est grande entre le fait de porter un fourreau pénien et ne rien porter du tout.
En conséquence, si le “puritanisme” (pour appeler ce déni d’un terme générique) est présent dans différentes sociétés à différentes époques, alors qu’il y a plus de liberté ailleurs ou en d’autres temps, c’est que le sexe et la nudité suscitent des contradictions cognitives dans l’intelligence que nous avons de nous-mêmes. Aussi leur représentation est-elle tantôt élaborée, tantôt interdite. Des formes de représentation prévalent souvent dans des contextes particuliers : les statues, notamment celles des dieux, peuvent être nues alors que les êtres humains sont habillés. Ou le temple peut être organisé autour d’un phallus, tandis qu’en réalité la pruderie domine le reste de la société. De même qu’avec le totémisme, l’expression dans un contexte, l’absence dans un autre peuvent résoudre la tension entre les deux pour la société dans son ensemble. »

samedi 26 mars 2011

Un scellé de douceur

taille originale : 24 x 34 cm
« Isabelle me tira en arrière, elle me coucha sur l’édredon, elle me souleva, elle me garda dans ses bras : elle me sortait d’un monde où je n’avais pas vécu pour me lancer dans un monde où je ne vivais pas encore ; les lèvres entrouvrirent les miennes, mouillèrent mes dents. La langue trop charnue m’effraya : le sexe étrange n’entra pas. J’attendais absente et recueillie. Les lèvres se promenèrent sur mes lèvres. Mon cœur battait trop haut et je voulais retenir ce scellé de douceur, ce frôlement neuf. Isabelle m’embrasse, me disais-je. Elle traçait un cercle autour de ma bouche, elle encerclait le trouble, elle mettait un baiser frais dans chaque coin, elle déposait deux notes piquées, elle revenait, elle hivernait. Mes yeux étaient gros d’étonnement sous mes paupières, la rumeur des coquillages trop vaste. Isabelle continua : nous descendions nœud après nœud dans une nuit au-delà de la nuit du collège, au-delà de la nuit de la ville, au-delà de la nuit du dépôt des tramways. »
taille originale : 34 x 24 cm

jeudi 24 mars 2011

Rêve et rêveries

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taille originale : 24x32 cm
« Aussi n’est-ce pas dans l’expérience commune qu’une disjonction peut être éprouvée entre un soi immatériel et un soi physique, mais dans ces états plus rares de dissociation où l’esprit et le corps — pour employer notre terminologie vernaculaire — semblent devenir indépendants l’un de l’autre. C’est le cas, de manière fugace mais quotidienne, de ces moments où la “vie intérieure” assoit son emprise, dans la méditation, l’introspection, la rêverie, le monologue mental, voir la prière, toutes occasions qui suscitent une mise entre parenthèse délibérée ou fortuite des contraintes corporelles. C’est le cas aussi, de façon plus nette, de la mémoire et du rêve. Même s’il est souvent déclenché involontairement par une sensation physique, le souvenir permet de se dématérialiser, d’échapper en partie aux déterminations temporelles et spatiales de l’instant présent pour mieux se transporter par l’esprit dans une circonstance passée où il nous devient impossible de ressentir consciemment la souffrance, le plaisir ou même la cénesthésie que nous savons pourtant associés au moment remémoré. Quant au rêve, il nous offre un témoignage plus vigoureux encore du dédoublement puisque la vivacité des images que l’on en rapporte semble mal s’accorder avec l’état d’inertie corporelle qui en est la condition. »

dimanche 20 mars 2011

Le coït diabolique

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taille originale : 21 x 29,7 cm

« Au cours de cet entretien très personnel, le diable exige aussi qu’on lui marque le respect d’une curieuse façon. Si on ne l’a fait dès l’arrivée au sabbat, quand il siégeait sur son trône, il faut le baiser au postérieur, au moins dans certains sabbats. À Bamberg où cet acte d’adoration est souvent précédé de l’offrande à Satan de cierges faits de poix et de cordons ombilicaux, Kuninga Schrepferin et Ursula Hofmeisterin reconnaissent l’avoir exécuté. En France le baiser postérieur est encore plus fréquent et figure dans presque tous les sabbats. Dès l’affaire d’Arras, la chronique du moine Cornelius Zantfliet a raconté que les sorciers “embrassaient sous la queue un démon métamorphosé en chien très noir”. Andrée Garaude dit que “quand elle et les autres sont audit sabbat, le Diable les fait danser et y demeure bien par l’espace de deux heures, puis après le baisent au derrière”. »
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taille originale : 21 x 29,7 cm

« D’une façon générale, on peut dire que la majorité des sorcières européennes, contrairement à la légende, ne furent finalement pas brûlées vives. Le bûcher est le procédé de liquidation en Espagne et en Italie, mais on y tue fort peu de sorcières. À Paris même, sur les cent quatre condamnations à mort confirmées en appel qu’a étudiées A. Soman, toutes se terminent par une pendaison. Souvent, en Allemagne, les maléfiques sont condamnés au gibet. Si c’est au bûcher, on donne à quelques accusés une chemise soufrée, peut-être dans l’intention d’augmenter leurs douleurs mais dont le résultat est surtout de les asphyxier en quelques minutes. En Écosse, dans certaines principautés allemandes, on étrangle souvent avec un garrot, quelle que soit ensuite la destinée du corps.
Si le bûcher n’est pas systématiquement employé, au moins avec des condamnés vivants, c’est en raison des problèmes qu’il pose. Brûler un corps est très difficile. De plus, le public et les bourreaux n’ont pas les mêmes préférences. Le public, lui, veut jouir du spectacle. Il faut donc que la victime soit placée haut, bien visible, hors de la fumée, par exemple attachée à un poteau, les pieds sur un perchoir. Par ce moyen, même si la fumée tue vite, il faut des heures pour brûler le corps. Des heures, c’est-à-dire beaucoup de bois. Or les bourreaux fournissent ce bois et, même s’ils se font rembourser, ils trichent sur les quantités. Ils ont donc intérêt à choisir un système qui en utilise le moins possible.
Le système de crémation le plus fréquemment utilisé, celui qui servit pour Jean Hus, Jeanne d’Arc et des milliers de démoniaques, morts ou vifs, est le fortin de bois. Le condamné est ligoté à un poteau mais les pieds au sol, dans une sorte de construction en U qui l’entoure sur trois côtés, faite de fagots et rondins de bois. Seule la tête dépasse, et encore est-ce pour faire plaisir au peuple. Le supplicié ne tombe pas dans le brasier, mais le brasier s’effondre sur lui. L’assistance est toujours insatisfaite : la tête disparaît très vite et le brasier le recouvre d’une montagne de braises.
On a essayé d’autres systèmes. En Espagne, on a inventé une spécialité qui permet de placer plusieurs victimes dans un four et de gagner du temps. Chaque sorcier est préalablement mis vivant dans un moule de plâtre, qui ne laisse apparent que son visage. Très vite, par la prise du plâtre, il est immobilisé. On enfourne plusieurs de ces statues vivantes côte à côte dans un four appelé quemadero. Cette cuisine à haute température va vite, mais le public ne voit rien. »

samedi 19 mars 2011

Amateur de Goethe ?

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taille originale : 27 x 36 cm 
« Ce que je veux ? Je ne veux pas
De ces Vénus illustres.
Cinq mille étés : c'est trop de lustres,
De cierge, et de trépas.

Je veux une vierge où l'on queute,
Et dont le seul baiser
Me sache encor déniaiser…
Oui, j'ai lu ça dans Goethe. »

mercredi 16 mars 2011

Un goût d'encre de Chine

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Au centre de l'attention

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taille originale : 27 x 36 cm
« Dérisoire il est
Dans l'énormité
Des formes, des forces.
Une misère il est
Il sait ce qu'il est
Mais centre il se sait
Assumant le centre. 

samedi 12 mars 2011

La folie morale

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taille originale : 36 x 27 cm

« À la limite, le rationalisme pourrait paradoxalement concevoir une folie où la raison ne serait pas perturbée, mais qui se reconnaîtrait à ceci que toute la vie morale est faussée, que la volonté est mauvaise. C’est dans la qualité de la volonté, et non dans l’intégrité de la raison, que réside finalement le secret de la folie. Un siècle avant que le cas de Sade ne mette à la question la conscience médicale de Royer-Collard, il est curieux de noter que le lieutenant d’Argenson s’est, lui aussi, interrogé sur un cas un peu analogue — au génie près : “une femme âgée de seize ans dont le mari s’appelle Beaudoin… publie hautement qu’elle n’aimera jamais son mari, qu’il n’y a point de loi qui l’ordonne, que chacun est libre de disposer de son cœur et de son corps comme il lui plaît, mais que c’est une espèce de crime de donner l’un sans l’autre.” Et le lieutenant de police ajoute : “Je lui ai parlé deux fois et quoique accoutumé depuis plusieurs années aux discours impudents et ridicules, je n’ai pu m’empêcher d’être surpris des raisonnements dont cette femme appuie son système. Le mariage n’est proprement qu’un essai selon son idée…” Au début du XIXe siècle, on laissera Sade mourir à Charenton ; on hésite encore, dans les premières années du XVIIIe siècle, à enfermer une femme dont il faut bien reconnaître qu’elle n’a que trop d’esprit. Le ministre Pontchartrain refuse même à d’Argenson de la faire mettre pour quelques mois au Refuge : “Trop fort”, note-t-il, “lui parler sévèrement”. Et pourtant d’Argenson n’est pas loin de la faire traiter comme les autres insensés : “Au rapport de tant d’impertinences, j’étais porté à la croire folle.” Nous sommes sur la voie de ce que le XIXe siècle appellera “folie morale” ; mais ce qui est plus important encore, c’est qu’on voit apparaître ici le thème d’une folie qui tout entière repose sur une volonté mauvaise, sur une erreur éthique. »

jeudi 10 mars 2011

Aux limites de la figuration

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taille originale : 24 x 40 cm

« En poursuivant cette analyse, on pourrait définir la peinture non figurative par deux caractères. L’un, qui lui est commun avec la peinture de chevalet, consiste dans un rejet total de la contingence de destination : le tableau n’est pas fait pour un emploi particulier. L’autre caractère, qui est propre à la peinture non figurative, consiste dans une exploitation méthodique de la contingence d’exécution, dont on prétend faire le prétexte ou l’occasion du tableau. La peinture non figurative adopte des “manières” en guise de “sujets” ; elle prétend donner une représentation concrète des conditions formelles de toute peinture. Il en résulte paradoxalement que la peinture non figurative ne crée pas, comme elle croit, des œuvres aussi réelles — sinon plus — que les objets du monde physique, mais des imitations de modèles non existants. C’est une école de peinture académique, où chaque artiste s’évertue à représenter la manière dont il exécuterait ses tableaux si d’aventure il en peignait. »

mardi 8 mars 2011

Apprendre à partager…

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taille originale : 36 x 27 cm

« En tant que les hommes sont tourmentés par des affects qui sont des passions, ils peuvent être réciproquement contraires les uns aux autres.
Démonstration
Un homme, Pierre, par exemple, peut être la cause du fait que Paul soit attristé, parce qu'il a en lui quelque chose de semblable à un objet que Paul hait, ou parce que Pierre est seul à posséder un objet que Paul aime également, ou pour d'autres causes ; de là viendra que Paul haïra Pierre, et par suite il arrivera aisément que Pierre haïsse Paul en retour, et ainsi qu’ils s’efforcent de s’infliger réciproquement un mal, c’est-à-dire qu’ils soient réciproquement contraires. Mais un affect de Tristesse est toujours une passion ; donc, les hommes qui sont tourmentés par des affects qui sont des passions, peuvent être opposés les uns aux autres.
Scolie
J’ai dit que Paul peut haïr Pierre, parce qu’il imagine que Pierre possède ce que lui-même aime également ; il semble qu’il en résulte d’abord que ces deux hommes se causent réciproquement un dommage parce qu’ils aiment le même objet, et donc parce qu’ils s’accordent en nature. Si nous voulons pourtant utiliser une balance juste pour examiner les arguments, nous verrons que tout cela est parfaitement cohérent. Ces deux hommes en effet ne sont pas réciproquement un obstacle dans la mesure où ils s’accordent en nature, c’est-à-dire en tant qu’ils aiment tous deux le même objet, mais en tant qu’ils se distinguent l’un de l’autre ; car en tant qu’ils aiment le même objet, l’amour de chacun d’eux est par là même renforcé, c’est-à-dire que la Joie de chacun d’eux est renforcée. Il s’en faut donc de beaucoup qu’ils soient réciproquement cause de souffrance en tant qu’ils aiment le même objet et qu’ils s’accordent en nature. La vraie raison comme je l’ai dit, est qu’on les suppose distincts par nature. Nous supposons en effet que Pierre a l’idée d’un objet aimé, et qu’il possède actuellement, tandis que Paul a l’idée d’un objet aimé mais perdu. De là vient que l’un soit affecté de Tristesse tandis que l’autre est affecté de Joie et que, dans cette mesure, ils sont réciproquement contraires. Et nous pouvons aisément montrer par le même raisonnement que les autres causes de haine proviennent de cela seulement par quoi les hommes se distinguent en nature, et non pas de ce en quoi ils s’accordent. »

lundi 7 mars 2011

Paradoxe moderne

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taille originale : 27 x 36 cm

« La figure de Van Gogh est bien l’illustration paradigmatique du basculement en régime de singularité, privilégiant le hors-norme, l’innovation, l’originalité, l’individualité, dans cette nouvelle éthique de l’avant-garde qui va devenir la norme de l’excellence artistique : en vertu de quoi le génie est valorisé contre la foule et la communauté des pairs, l’excentricité contre l’observance des canons, l’innovation contre la reproduction des modèles, la marginalité contre la conformité, l’artiste prophète contre l’artiste mondain, et la vérité de la postérité contre l’aveuglement ou le mensonge du temps présent. L’artiste désormais n’est plus seulement celui qui peut être singulier, mais celui qui doit l’être, par principe, car cela fait désormais partie de sa définition normale : c’est l’un des nombreux paradoxes du statut de l’artiste en régime de singularité que de devoir être, si l’on peut dire, normalement exceptionnel. »

dimanche 6 mars 2011

Attitude culturelle

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taille originale : 34,5 x 22 cm
(dessin original avec variations numériques)
« Or, les attitudes culturelles envers les sécrétions du corps humain ont, comme toutes les autres, un caractère ethnocentrique. La répugnance que nous inspire l’urine n’est pas un phénomène naturel, et beaucoup de peuples ont eu, vis-à-vis de cette liqueur aux usages multiples, une attitude plus objective que la nôtre. De même que les Australiens se servaient volontiers du sang tiré de leur pénis incisé pour faire de la colle, de nombreux peuples, ainsi dans l’ouest de l’Amérique du Nord, utilisaient l’urine pour des lavages rituels ou tout simplement comme lotion capillaire. »

samedi 5 mars 2011

Chandelle

taille originale : 42 x 29,7
(carton collé sur carton)

« Dieu, qu’elle était belle
Nue à la chandelle,
Ma sœur !
Elle attendait son
Aimable garçon-
Brasseur.
Dieu, qu’elle était nue,
Rosement charnue,
Adèle,
Au moment hélas
Qu’elle soufflait la
Chandelle.
Ténèbres bien faites
Pour ces longues fêtes
Et pour
Ces luttes, ces rages,
Ces fleuves, ces nages,
D’amour !
Je n’ai su jamais
Comment ils s’aimaient,
Ô drames !
La vie et la mort
Faisaient un seul corps
En flammes.
Jamais plus au monde
Je n’écoute rien,
Rien comme
Ces cris de ma blonde
Sœur et du vaurien,
Son homme.
Derrière la porte,
Le ciel commençait,
Torride !
Mon âme, sois forte,
Tout, sauf l’amour, c’est
Le vide. »

La chambre à coucher

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taille originale : 42 x 29,7 cm
(carton collé sur carton)

« Mais ce rejet de la satisfaction des besoins naturels hors de la vie publique, la réglementation et le modelage de la vie pulsionnelle qui les régit, n’ont pu se faire que grâce à la mise au point d’un dispositif technique permettant la suppression de telles fonctions dans le cadre social et leur accomplissement dans une enceinte réservée à cet effet. »

Le besoin de reparler d'une expérience émotionnelle

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taille originale : 42 x 29,7 cm
(carton gris sur collé sur carton blanc)

« En somme, les différentes données montrent que le partage social des émotions n’est pas un phénomène propre à la culture occidentale. Son incidence est très importante également dans d’autres cultures. Dans des groupes aussi différents que les Surinamais, les Turcs, les Coréens, les Indiens ou les Japonais, on constate que, quelle que soit l’émotion étudiée, le partage social est intervenu dans plus de trois quarts des cas. Une exception à cette règle concerne la honte, qui suscite une incidence plus réduite du partage social, et cette observation semble également avoir une généralité interculturelle puisqu’elle s’est présentée dans toutes les cultures où la question a été envisagée. »