dimanche 18 novembre 2012

triomphante nue

taille originale : 21 x 29,7 cm

« Je n’ai confiance que dans la nuit
ombre où les murmures promettent
l’éternité
je n’ai plus honte
je vois et j’appelle
je crie
Tout se tait
et tu apparais triomphante nue
les bras tendus heureuse
tu dis alors alors
et je suis ton ombre
j’écoute et j’obéis
le silence t’appartient
et je suis le silence
Je te retiens
tandis que le monde s’évanouit
un nuage
Tu demeures
tu es la nuit
la nuit tout entière
dans l’espace et le temps confondus
tu es la vérité
oh incendie
flamme qui s’empare et conquiert
qui d’un seul coup d’un regard
envahit
Oh toi
Tes mains saisissent et donnent
l’oubli
Oh diamant oh source
Métamorphose
Je n’ai confiance que dans la nuit
Je n’ai confiance qu’en toi
dont le nom
a la forme de tes lèvres
Nuit
Toi nuit »

dimanche 9 septembre 2012

L'œil fixe et fou, les dents serrées

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taille originale des dessins : 21 x 29,7
« Ce soir si je t’écris, c’est qu’on m’a mise de bonne humeur, un fait humain m’a remise dans mon assiette à 4 heures du matin ! Après des virées épuisantes dans la ville bondée d’imbéciles teutoniques et saouls venus rituellement élargir leur cervelle bornée au salon de l’Auto, je marchais loin de tout sur un trottoir désert quand je vois s’approcher de moi quelqu’un que j’ai d’abord pris pour un échappé de Bel-Air. L’œil fixe et fou, les dents serrées et la démarche saccadée, il s’approchait vêtu d’une gabardine. J’ai reculé d’abord, puis on s’est expliqué.
C’était un étudiant en médecine venant de passer des examens, puceau et misogyne de surcroît, 23 ans, une carrure de taureau nain, une sorte de petit Aubert en très jeune, très intelligent et d’une nervosité, d’une angoisse, concentrées et refoulées au maximum.
Il m’a fait un grand discours sur l’immense responsabilité que je prenais en l’emmenant chez moi, que c’était la première fois et pouvait aussi être la dernière s’il était déçu. Du coup, je me suis sentie à la hauteur d’une tâche maternelle et universelle, ça c’est du boulot, on passe au creuset un futur médecin, il peut en ressortir transformé à jamais en un ami, un confident des femmes, ou en leur ennemi !
Je dois dire qu’il est reparti extrêmement content de lui et de moi, je lui ai consacré le supplément de temps nécessaire à faire de lui un futur champion humain. Maintenant, après un dernier Suisse allemand venu des brumes d’Olten, pas trop saoul, je vais rentrer dormir auprès d’Edgar qui aura passé une partie de la nuit au piano avec une sourdine. Il est toujours aussi charmant et dévoué, mais je lui ai quand même fait une scène hier soir. J’ai explosé. Je lui ai dit qu’il était injuste et dégueulasse que je doive me crever toutes les nuits que personne ne me payait pour que je puisse faire de la peinture ou du piano et qu’il fallait qu’il gagne sa vie comme tout le monde, ou alors qu’il s’en trouve une autre.
Moi, tu me connais, je suis féroce, la rage concentrée de toutes ces nuits d’humiliations et de tortures me donnent des forces. Si la semaine prochaine il n’a rien fait, je le vire de chez moi, un point c’est tout, il n’y a pas de gentillesse ni de galanterie qui tiennent, je ne veux pas être seule à bouffer toujours la mauvaise part du gâteau. »

Le statut de l'image visuelle

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taille originale : 29,7 x 42


« Tout le monde sait une chose sur le Bouddha : il est entré dans le nirvana, et, en ce sens, il n'existe plus. Mais malgré tout, on continue à prier devant une statue du Bouddha. Savoir quel est le statut de cette statue n'est pas si évident. Mais en réalité, nous ne sommes pas tellement logiques dans notre manière de vivre ces questions. Peut-être est-ce une erreur de vouloir être trop logique. Quand on parle de religion, les gens ne sont pas tellement rationnels.
Pour un esprit naïf ou pour un esprit mystique, il est impensable que les personnifications ne soient que des signes comme la lettre “A”. Elles sont plus que cela. Mais quoi exactement ? »

dimanche 26 août 2012

le primitif d'une nouvelle époque

taille originale : 27 x 36 cm
« La volonté de surpasser les autres artistes est certainement une très importante motivation dans les sociétés occidentales. Vous ne la trouvez pas en Inde, du moins dans l'art indien. Vous ne la trouvez pas sous cette forme en Chine. Là où cette motivation n'existe pas, vous pouvez avoir de très grands artistes, — il y a eu à toutes les époques, en Chine, des artistes qui peignaient les bambous merveilleusement —, mais vous n'avez pas cette chaîne d'un artiste à l'autre. On trouve cet élément à la Renaissance. Léonard de Vinci disait : c'est un mauvais élève celui qui ne peut pas surpasser son maître. Et Dürer disait qu'il voyait dans ses rêves les œuvres d'art du futur. Il aurait aimé les voir. Il y a très souvent ce sentiment qu'on peut progresser, que ce n'est qu'un commencement. Cézanne se voyait comme le primitif d'une nouvelle époque. »

dimanche 19 août 2012

En souvenir

taille du dessin original : 24 x 32 cm

« Je prenais des clichés plus compromettants. J'installais un Nikon automatique sur un pied pour conserver une trace de nos activités sexuelles. Il ne détestait pas la présence de l'appareil. Il jouait avec la peur qu'un jour les images soient divulguées. L'objectif le stimulait. Un frisson le parcourait à chaque fois que l'obturateur clignait, une chair de poule dont je pouvais palper le grain quand le latex ne gainait pas sa peau.
Rentrée chez moi, j'en sélectionnais quelques-unes pour les retirer sur mon imprimante. »

dimanche 12 août 2012

Rêve prolongé


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Diptyque orange
taille originale : 24 x 34 cm

« Oui, vous êtes impatient... vous exigez presque...
— Ecoutez-moi, écoutez-moi ! criai-je, pour l'interrompre. Pardonnez-moi si je parle encore de travers... Mais voilà : je ne peux pas ne pas venir demain. Je suis un rêveur ; j'ai si peu de vie réelle que des minutes comme celle-là, celle que je suis en train de vivre, elles me sont si rares que je ne peux pas ne pas les répéter dans mes rêveries. Je rêverai de vous toute la nuit, toute la semaine, toute l'année. Je viendrai ici demain, coûte que coûte, oui, ici, à cet endroit précis, à la même heure, et je serai heureux en me souvenant de ce qui s'est passé. Cet endroit à lui seul m'est déjà cher. J'ai déjà comme cela deux ou trois autres lieux à Petersbourg. Une fois, je me suis même mis à pleurer à cause d'un souvenir, comme vous... Qui sait, peut-être, vous aussi, il y a dix minutes, vous pleuriez à cause d'un souvenir ? Mais, pardonnez-moi, je me suis encore oublié ; peut-être, un jour, avez-vous été particulièrement heureuse, ici...
— Bon, dit la jeune fille, je crois que je viendrai demain, moi aussi, à dix heures. Je vois que je ne peux déjà plus vous l'interdire... Le fait est qu'il faut que je sois ici ; ne pensez pas que je vous fixe un rendez-vous ; je vous préviens que je dois être ici, pour moi-même. Mais voilà... bon, cela, je vous le dis tout net ; ce n'est pas grave si, vous aussi, vous venez. »

lundi 30 juillet 2012

dure…

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Dans les toilettes du musée d'art contemporain
(montage numérique)

« J'ai su par l'haleine que je me trouvais à quelques millimètres du visage de María. Ses doigts ont parcouru mon visage, du menton jusqu'aux yeux, les refermant, comme pour m'inviter à dormir, sa main, osseuse, a baissé la fermeture éclair de mon pantalon et a cherché ma verge ; je ne sais pas pourquoi, peut-être parce que j'étais nerveux, j'ai affirmé que je n'avais pas sommeil. Ça, je le savais déjà, a dit María, moi non plus. Ensuite tout s'est transformé en une suite de faits concrets ou de noms propres ou de verbes, ou de chapitres d'un manuel d'anatomie effeuillé comme une fleur, chaotiquement reliés entre eux. J'ai exploré le corps nu de María, le splendide corps nu de María dans un silence contenu, même si j'aurais volontiers crié, célébrant chaque partie, chaque surface polie et infinie que je rencontrais. María, moins réservée que moi, a commencé à gémir au bout de peu de temps, et ses manoeuvres, au départ timides ou mesurées, se sont faites plus ouvertes (sur le moment je ne trouve pas d'autres mots), guidant ma main vers les lieux où celle-ci, par ignorance ou par négligence, ne passait pas. C'est ainsi que j'ai appris, en moins de dix minutes, où se trouvait le clitoris d'une femme, et comment il fallait le masser ou le caresser ou le presser, toujours, évidemment, ds les limites de la douceur, limites que María, d'ailleurs, transgressait sans cesse, puisque ma verge, bien traitée dans les premiers temps des ébats, a bientôt commencé à subir le martyre entre ses mains ; des mains qui, à certains moments, dans l'obscurité et l'agitation des draps, m'ont semblé des serres de faucon ou de femelle faucon tiraillant avec tant d'énergie que j'ai craint qu'elle veuille l'arracher toute entière, et à d'autres moments des gnomes chinois (ces foutus Chinois c'étaient les doigts!) inspectant et mesurant les espaces et les conduits qui reliaient mes testicules et ma verge. Ensuite (mais auparavant j'avais descendu mon pantalon jusqu'aux genoux) je me suis couché sur elle et je la lui ai mise.
- Ne jouis pas dedans, a dit Maria.
- Je vais essayer, ai-je dit.
- Comment ça tu vas essayer connard ? je t'ai dit de ne pas jouir dedans !
J'ai regardé d'un côté et de l'autre du lit, tandis que les jambes de María se nouaient et se dénouaient sur mon dos (j'aurais voulu continuer comme ça jusqu'à ce que ma mort s'ensuive). J'ai soudain senti que les lèvres de María aspiraient mon téton gauche, on aurait dit qu'elle me mordait le coeur. j'ai fait un bond et je la lui ai enfoncé toute d'un seul coup, avec l'envie de la clouer sur le lit, en même temps j'embrassais ses cheveux et le front le plus délicatement possible. J'ai joui sans même y penser. Bien sûr, j'ai réussi à me retirer, j'ai toujours eu de bons réflexes.
- Tu n'as pas joui dedans au moins ? a dit María.
Je lui ai juré que non. Pendant quelques secondes nous avons été occupés à respirer. Je lui ai demandé si elle avait eu un orgasme et sa réponse m'a laissé perplexe :
- J'ai joui deux fois, tu ne t'en es pas rendu compte ? m'a-t-elle demandé avec tout le sérieux du monde.
J'ai sincèrement dit que non, que je ne m'étais rendu compte de rien.
- Tu l'as encore dure, a dit María.
- On dirait, ai-je dit. Je peux recommencer ? »
Dans les toilettes du musée d'art contemporain
(montage numérique)

samedi 21 juillet 2012

Ressemblance visuelle

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Collage numérique
(taille des dessins originaux : 32,5 x 50 cm)

« Parmi toutes les informations qui nous sont fournies par la vue, relativement au mouvement, aux couleurs, aux formes, aux volumes, au relief, aux distances, aux proportions, aux tailles, il sera intéressant de rechercher celles qui nous permettent le mieux de reconnaître la ressemblance entre un objet et son icône. Bien entendu, ces informations ne peuvent en suppléer de non visuelles que pour ceux qui ont déjà, de l'objet, une connaissance leur permettant d'en associer tel aspect visible à telle sensation auditive, olfactive, gustative, tactile ou motrice. Toutes sortes de raisons peuvent empêcher la ressemblance visuelle de s'imposer, lorsqu'elle est seule en jeu et qu'elle est limitée par des différences de couleur, de taille, de relief, de mobilité. Les jouets, soldats de plomb, poupées, petites voitures, animaux en peluche, en bois ou en matière plastique, peuvent être considérés comme des icônes destinés à donner à l'enfant une connaissance anticipée du monde qu'ils figurent. Et, de fait, l'enfant de la ville établit un certain type d'équivalence entre la voiture de son père, qu'il connaît, et la petit auto miniature qu'il manipule; mais il a beau jouer toute une année avec “les animaux de la ferme”, il risque fort, lors de sa première sortie à la campagne et de son premier contact avec le spectacle de vaches dans un pré, de demander à sa maîtresse, ce que sont “ces grosses bêtes”, comme me le racontait une institutrice de maternelle de la région parisienne. Il semble ici que la différence de taille considérable entre vache et jouet ait empêché l'identification, tout comme cela a été le cas pour ces Africains, auprès desquels on faisait une campagne pour la vaccination contre une maladie propagée par les moustiques, en affichant partout des reproductions de moustiques à une échelle démesurée.
Les illustrations des livres d'enfants, comme celles des encyclopédies ou des jeux de cartes éducatifs, remplissent, par le dessin d'un animal ou d'une plante, un cadre donné, agrandissant ou diminuant à volonté : l'éléphant et la fourmi ont la même taille. Si on les prend dans leur ensemble, elles ne sont donc pas du tout iconiques des proportions entre objets réels. Or, pour l'enfant, il y a le “grand” et le “petit”, et des représentations qui ne rendent pas compte de ce rapport de grand à petit ont toutes chances d'être non reçues. Il semble bien, en fin de compte, que dans l'expérience globale que l'individu — même enfant — a des êtres et des choses, il dégage des caractéristiques, selon des critères qui peuvent lui être personnels. Ce que l'icone doit lui fournir, pour qu'il lui reconnaisse la ressemblance, ce sont précisément ces caractéristiques. Or, la production des icônes est sous la dépendance de contraintes matérielles; on utilise ce dont on dispose : bois à sculpter, argile à modeler, fusain, couleur, geste, cri, etc., et il est possible que la matière employée ne permette justement pas de faire apparaître ces caractéristiques. Les conditions de production amènent donc une sélection des caractéristiques, qui ne correspond pas à un choix pertinent de traits. L'émetteur croit fournir une information “objective”, laissant au récepteur le soin d'interpréter le réel à son gré, alors que certaines caractéristiques se trouvent privilégiées, tandis que sont annihilées celles précisément qui permettraient au récepteur de retrouver le réel.
Le signe iconique n'indique pas, mais présente; ne relate pas, mais participe; ne nomme pas, mais fait apparaître.  »
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Collage numérique
(taille des dessins originaux : 32,5 x 50 cm)

jeudi 19 juillet 2012

Le temps d'une métamorphose

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Impression numérique sur tee-shirt souillé
taille du dessin original : 42 x 29,7 cm

« La fenêtre s'est obscurcie progressivement, la chambre a sombré dans une eau de ténèbres parfumée par mes fards, mes laques, mes vernis à ongles, mes lotions, mais la seule odeur que je respirais, c'était l'exhalation de promontoire de l'amiral, son arôme de tornade qui faisait pencher sa moustache comme la cime des pins sur les dunes, ainsi que le relent des grottes cariées de ses gencives en capilotade. Me serrant tout contre lui, pressant les cordages de ses tendons sur mon cou, j'ai exploré une à une les innombrables anfractuosités de son corps en y découvrant des baies, des anses et des petits ports de pêche que je n'avais jamais rencontrés chez les innombrables marins de mon existence, en comptant les Vénitiens qui m'apportaient en guise de cadeau un silence de gondoles et de décomposition immergée de palais de doges décorés de toiles représentant des saints et des évêques sur le marbre des couloirs des sous-sols.
Dès que la nuit commença à se diluer dans la pièce en fragments de tissus arachnéens que les gaz des viscères des bacs pour Cacilhas [1] de sept heures faisaient fuir, alors que la femme [2] désespérait de parvenir à un résultat, malgré la minutie de son art de tisserande, elle s'échoua tout à coup sur l'immense mât du navigateur, inespéré et plein de superbe, qui se dressait à la verticale de son ventre, toutes voiles déployées, dans le bruit sourd de calebasse des coquillages. En parcourant, fascinée, la monumentalité nautique de ce pénis fleuronné d'insignes et d'échos, elle redouta d'être perforée par une énergie supérieure à la résistance de celle de son utérus, et qui allait la désarticuler irrémédiablement, comme dans les supplices arabes, sur les épis de maïs du matelas. Elle essaya de s'éloigner en rampant sur le drap, sidérée par cette puissance illimitée, mais les poignets de l'amiral immobilisèrent brusquement ses fesses avec la force qu'il avait eue trente ans auparavant pour dompter des roues de gouvernail déchaînées par les tempêtes, elle reçut, à quelques centimètres de son visage, un souffle de béribéri et de gnôle digérée et se retrouva enfin poignardée par un hauban démesuré qui faisait vibrer à l'intérieur de son corps des dizaines d'étendards royaux de caravelles.
Ce fut un petit matin mémorable, qui se prolongea tout au long de la matinée jusqu'à l'heure du déjeuner, indifférent aux coups frappés occasionnellement sur la porte, aux accordéons des aveugles sur la place, aux moteurs des paquebots et aux interminables bavardages des tourterelles sur les antennes de télévision plantées sur les toits. Un petit matin silencieux et persévérant malgré les bruits extérieurs que les voilages des fenêtres métamorphosaient en accords isolés d'une harmonie en délire, une tendre bataille d'ardents coups de poignard successifs qui déchiraient mon corps, une grande marée incessante qui m'obligeait à m'accrocher aux rampes du lit, jusqu'à ce qu'un dernier coup de reins m'arrache à la dunette du matelas, redresse mon torse en un formidable tourbillon, et qu'une écume bouillonnante inonde mes viscères en de successifs coups de pompe qui ont trempé le couvre-lit du jus de sa liqueur, au fur et à mesure que les pennons retombaient, que le sifflement des coquillages se taisait, alors la femme, apaisée, se retrouva en compagnie du petit vieux maigre et inoffensif des bars de l'Îsle de Loanda [3], imbibé de vin et en proie à l'obsession des tagides [4], qui la regardait du creux de l'oreiller, les cheveux en bataille, avec une expression bêtasse sur ses canines en plastique. »


1. Cacilhas est un des arrondissements d'Almada, ville située en face de Lisbonne.
2. “La femme” désigne la même personne que le “je” au paragraphe précédent.
3. Ancienne graphie de Luanda, capitale de l'Angola.
4. Chez le poète portugais Camõens, auteur des Lusiades (1572), les tagides sont des nymphes du Tage censées l'inspirer dans l'écriture de son poème épique.
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Impression numérique sur tee-shirt souillé
taille du dessin original : 27 x 36 cm

dimanche 17 juin 2012

open beautiful open good

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taille originale : 36 x 27 cm

Le diable se glissa au jardin d'eden
(pelote-moi merveilleusement pelote-moi bien)
et il vit deux humains errants
—entends cet arbre gémissant
la femme mordillait et lui l'homme mordillait
(ouvre magnifiquement ouvre bien)
et leurs yeux étaient humides et brillants
—sens ce serpent qui grimpe
dieu il l'appelle et vient un ange
(baise-moi mon amour oh baise moi bien)
avec une longue et large épée toute flamboyante
—oh mon dieu je jouis

samedi 9 juin 2012

Exposition insolite

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taille du dessin original : 42 x 15 cm

« De nos jours, un nombre impressionnant d’Américains font des études artistiques plus ou moins poussées. Ils suivent des programmes universitaires, se forment à des disciplines ardues, y consacrent beaucoup de temps et d’efforts en s’imposant souvent de gros sacrifices à eux-mêmes, mais aussi à leur famille, voire à leurs amis. Au bout du compte, très peu deviennent des artistes professionnels. Aucun art ne dispose d’assez de ressources pour offrir un soutien économique ou s’intéresser de près à tous les élèves, ou même à la majorité d’entre eux, dans le cadre des mondes de l’art auxquels ils se destinent. Cette précision est importante : si les arts étaient organisés différemment (moins professionnalisés, moins axés sur le vedettariat, moins centralisés), ces moyens existeraient sans doute. Les difficultés surgissent dès lors que des milliers d’élèves espèrent avoir les honneurs de Broadway, devenir danseur étoile dans une compagnie prestigieuse ou obtenir le prix Nobel de littérature. Les arts pourraient être organisés, et l’ont été quelquefois, de manière à décourager ce genre d’ambitions. 
Malgré tout, beaucoup se préparent à des carrières artistiques. La plupart commencent une formation et l’abandonnent en cours de route. Parmi les milliers d’étudiants qui s’inscrivent chaque année dans des cours de photographie, très peu deviennent des photographes professionnels qui vivent de cette activité. Très peu aussi deviennent des photographes d’art (cette distinction s’impose parce que bon nombre des participants les plus notables au monde de la photographie d’art n’en vivent pas, ou alors ils tirent l’essentiel de leurs revenus de l’enseignement et des conférences, et non de la vente de photographies). Mais ces étudiants achètent des livres de photographie, suivent des cours, participent à des ateliers et assistent à des conférences, faisant ainsi fonctionner les rouages économiques du monde de la photographie d’art. De plus, ils forment une grosse partie du public cultivé dont les photographes d’art peuvent attendre une véritable compréhension de leur travail. Les sondages effectués dans le public actuel des galeries d’art révèlent que les artistes et les étudiants en art représentent quarante à soixante pour cent du total, les étudiants comptant pour dix à quinze pour cent. »

dimanche 3 juin 2012

Fleurs

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taille originale : 21 x 29,7 cm
(dessin avec collage numérique)

« Dans la représentation visuelle, les signes sont substitués aux objets du monde visible, et ceux-ci ne peuvent jamais être présentés comme tels. N’importe quel tableau, du fait même de sa nature, ne fait autre chose que lancer un appel à l’imagination visuelle qui, pour le comprendre, doit le compléter par des éléments qui lui font défaut. Ce n’est là qu’une autre façon de dire qu’une image ne peut représenter autre chose que certains aspects de son prototype ; sinon il ne pourrait s’agir que de la création d’un double, chose que Pygmalion lui-même n’aurait pu réaliser. Si nous sommes ignorants des conventions, nous n’aurons aucun moyen de savoir ce que représente cet aspect de ce qui nous est présenté. Même les fameuses reproductions de fleurs en verre travaillé que l’on peut voir au Musée de l’Université de Harvard ne pourraient enseigner grand-chose concernant la forme et la structure des plantes à un visiteur arrivant de la planète Mars et qui n’aurait jamais eu l’occasion d’en voir et d’en toucher aucune. Ce qui nous ramène à la sagesse de Philostrate qui, par la bouche de son héros Apollonios, nous assurait que quelqu’un qui ne saurait pas comment sont faits des chevaux ou des taureaux serait incapable de comprendre des images peintes de ces créatures.
Il n’y a rien de paradoxal dans cette assertion. Un tableau, par exemple représentant un animal ou un édifice inconnu ne saurait rien nous apprendre de ses dimensions ou de sa taille si la représentation conjointe d’un objet familier ne nous en fournissait l’échelle. »

samedi 19 mai 2012

Le glissement des existences imperceptibles

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Dessin original : 27 x 36 cm
(montage numérique)

« S'il est un plaisir
c'est bien celui de faire l'amour
le corps entouré de ficelles
les yeux clos par des lames de rasoir

Elle s'avance comme un lampion
Son regard la précède et prépare le terrain
Les mouches expirent comme un beau soir
Une banque fait faillite
entraînant une guerre d'ongles et de dents

Ses mains bouleversent l'omelette du ciel
foudroient le vol désespéré des chouettes
et descendent un dieu de son perchoir

Je sais que le soleil
lointaine poussière
éclate comme un fruit mûr
si tes reins roulent et tanguent
dans la tempête que tu désires

Mais qu'importe à nos initiales confondues
le glissement souterrain des existences imperceptiblles
il est midi »

vendredi 18 mai 2012

Le froncement de l'anus

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taille originale : 27 x 36 cm
« Au début de deux mythes salish de la côte, Coyote, solitaire, détache de son corps son propre postérieur, afin d’avoir un assistant qui puisse surveiller son barrage de pêche pendant que lui-même fabrique une pirogue. Mais le postérieur se montre successivement incapable de distinguer un saumon d’une masse d’écume, de feuilles mortes ou d’un morceau de bois flottant. Quand il a enfin réussi à prendre un poisson, Coyote, par représaille, le mange sans en offrir à son aide qui, de déception, fronce les lèvres. De là provient, après que Coyote l’a remis en place, l’aspect froncé de l’anus désormais distinct de la bouche, alors qu’ils étaient tout pareils à l’origine puisque, comme la bouche, l’anus possédait le don de parole. »

dimanche 13 mai 2012

Ardeur

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taille originale : 24 x 34 cm

« Corps, souviens-toi, non seulement de l'ardeur avec laquelle tu fus aimé, non seulement des lits sur lesquels tu t'es étendu, mais de ces désirs qui brillaient pour toi dans les yeux et qui tremblaient sur les lèvres, et qu'un obstacle fortuit à empêchés d'être exaucés… Maintenant que tout cela appartient au passé, il semble presque que tu t'y sois abandonné…
Corps, souviens-toi de ces désirs qui pour toi brillaient dans les yeux et tremblaient sur les lèvres… »

samedi 12 mai 2012

Échanges linguistiques (anglais-espagnol)

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taille du dessin original : 23 x 17,5 cm
(collage numérique)

« Ces mots même l'excitaient. Dis-moi comment s’appelle ce que tu es en train de me faire. Ils s’enseignaient mutuellement les noms des choses, les mots communs qui désignaient les trésors les plus intimes des choses, et les sensations de l’amour, les parties les plus désirées de leurs corps. Ils désignaient du doigt pour savoir, comme s’il leur fallait tout nommer dans le monde nouveau où ils s’étaient cachés, et l’exploration de l’index se transformait en caresse. Ils pressaient de leurs lèvres, leurs dents mordaient avec suavité et leur langue explorait l’endroit dont ils avaient sollicité le nom. Des mots nouveaux, jamais appliqués jusque-là à un corps né et grandi dans une autre langue ; termes enfantins, vulgaires, dévergondés, doucement grossiers, dont les nuances subtiles acquéraient la dimension charnelle de ce qui était nommé. Ils échangeaient entre eux des mots aussi bien que des sécrétions et des caresses ; en même temps qu’ils apprenaient des mots nouveaux dans la langue de l’autre, ils découvraient des sensations dont ils ignoraient qu’elles pouvaient exister. Le corps était une carte peuplée de noms dont il fallait partir à la découverte et qu’ensuite ils invoquaient de mémoire à voix basse quand chacun d’eux était seul et s’excitait à leur souvenir. En disant le mot, ils accueillaient la caresse de l’endroit nommé. Et il était bon que les choses reçoivent des noms qu’elles n’avaient jamais eus jusque-là, parce qu’ainsi la nouveauté de la langue qu’ils venaient d’apprendre répondait à la vie inédite qu’ils n’auraient pas connue s’ils s’étaient pas rencontrés, et chaque mot évoquait une partie du corps aimé, et de lui seul. »

dimanche 22 avril 2012

Palimpseste

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« Mince et souveraine, étrangère, parlant au milieu d'un groupe d'hommes avec un naturel qui aurait semblé très étrange chez une femme espagnole, cette jeune Américaine l'avait peut-être attiré parce qu'elle lui rappelait les jeunes femmes de Berlin et de Weimar qui, à la tombée du jour, sortaient en groupes des magasins et des bureaux, dactylos, secrétaires, employées, qui laissaient derrière elles une odeur de rouge à lèvres et de douce fumée de cigarettes américaines, l'aile de leur chapeau à la hauteur des yeux, en vêtements légers et à la démarche athlétique, et qui se précipitaient, intrépides, pour traverser les rues entre les automobiles et les tramways. Il était excité par cette aisance qu'il n'avait jamais vue en Espagne; elle le stimulait et en même temps l'effrayait; à plus de trente ans, architecte et père de famille, boursier du gouvernement pour une année d'études à l'étranger, vêtu de sombre à la mode espagnole, les femmes qui marchaient dans les rues ou bavardaient au café entre une cigarette et un verre, en jupe courte et les jambes croisées, les lèvres fardées de rouge, agitant dans leurs mouvements leur courte chevelure lisse, éveillaient chez lui une espèce d'excitation et de peur semblables à celles de son adolescence. Le désir sexuel était inséparable de l'enthousiasme de l'apprentissage et du frisson de la découverte : les lumières de la nuit, le fracas des trains, le plaisir de se plonger véritablement dans une langue et de commencer à la maîtriser, de sentir que ses oreilles s'ouvraient autant que ses yeux, autant que son intelligence submergée par tant d'incitations auxquelles il ne savait pas se soustraire et, comme il parlait allemand avec un peu plus de liberté, il acquérait sans s'en rendre compte une identité qui n'était déjà plus la sienne, oppressante, mais une autre, plus légère, comme l'était son corps lorsqu'il sortait tous les matins de chez lui, prêt à tout ressentir, s'abandonnant au bruit de Berlin ou au calme des rues plantées d'arbres serrés de Weimar, le long desquelles il pédalait sur sa bicyclette, en route pour l'École, se délectant du bruit des pneus sur le pavé et du vent doux qui effleurait son visage. Dans les salles sans chauffage du Bauhaus, presque la moitié des étudiants étaient des femmes, toutes beaucoup plus jeunes que lui. Dans une fête, l'une d'elles l'avait embrassé en lui mettant sa langue dans la bouche, lui laissant un arrière-goût d'alcool et de tabac. Ensuite, elle l'avait suivi discrètement dans la chambre de sa pension et, lorsqu'il s'était retourné après avoir cherché un livre qu'il avait promis de lui prêter, elle était nue sur le lit, très mince, très blanche et grelottant de froid. Jamais jusque-là une femme ne s'était déshabillée en sa présence comme cela. Jamais il ne s'était trouvé avec une femme si jeune qui prenait l'initiative avec un naturel à la fois léger et obscène. Sous les couvertures elle semblait sur le point de se désarticuler dans ses bras, aussi humide et savoureuse pour lui que l'avait été sa bouche quelques heures plus tôt, lors de la fête. Elle disait appartenir à une grande famille ruinée de Hongrie. Ils se comprenaient en sautant hardiment de l'allemand au français et il l'écoutait murmurer à son oreille des mots en hongrois, incompréhensibles comme des crépitements sonores. Elle avait commencé à étudier l'architecture mais à l'Ecole elle avait découvert que la photographie l'intéressait beaucoup plus; elle cherchait dans la nature et dans les endroits quotidiens des formes visuelles abstraites que lui avait appris à voir son compatriote Moholy-Nagy, qui était aussi ou avait été son amant. Elle se lançait dans l'amour les yeux grands ouverts comme si elle s'abandonnait à un sacrifice humain dont elle était l'officiante et la victime. Quand c'était elle qui avait l'initiative, elle bondissait et tressaillait dans une sorte de transe méthodique où il y avait une part de distraction et même d'indifférence. Ensuite elle allumait une cigarette et la fumait couchée sur le lit, les jambes écartées, un genou levé, et rien qu'à la regarder il se retrouvait mort de désir. La prétendue ex-comtesse ou ex-marquise hongroise habitait un sous-sol où il n'y avait qu'une paillasse, une valise ouverte avec ses habits, placée sous un lavabo et une glace. Dans un coin, sur un solennel poêle en faïence qui procurait rarement une chaleur acceptable, bouillonnait doucement une marmite de pommes de terre. Sans sel, sans beurre, sans rien, seulement des pommes de terre bouillies dont elle se nourrissait de manière anarchique au long de la journée ou de la nuit, les piquant avec une fourchette et soufflant dessus pour les refroidir avant de les mâcher. Il se la rappelait assise sur la paillasse, avec son pardessus d'homme sur ses épaules maigres, décoiffée, penchée sur la marmite et piquant d'une main une pomme de terre avec la fourchette, une cigarette allumée dans l'autre, mâchant avec un ronronnement de plaisir. Ce qui le troublait le plus était son manque absolu d'une quelconque pudeur. Elle avait poussé un éclat de rire le premier soir quand il s'était apprêté à éteindre la lumière. Par la suite, des années durant, il s'était excité sans soulagement pendant ses nuits d'insomnie auprès du corps large et endormi de son épouse, se rappelant le sourire ivre qui était parfois dans ses yeux quand elle levait la tête d'entre ses cuisses pour respirer ou observer sur son visage l'effet de ce qu'elle était en train de lui faire avec sa langue et ses fines lèvres dont s'était effacée la ligne du rouge; ce qu'aucune femme ne lui avait fait jusque-là et qu'aucune autre ne lui ferait sans doute jamais; ce qu'elle faisait avec le même zèle et le même détachement, découvrit-il bientôt dans un accès de jalousie rustique et espagnole, à d'autres étudiants de l'École, outre son professeur de photographie. »

samedi 24 mars 2012

Une reconnaissance intime

taille originale : 27 x 36 cm
« Son art trahit l’apparition d’une sorte de sensualisme cérébral qu’on voit apparaître à la même heure chez tous ses contemporains. On oublie peu à peu la charpente profonde pour caresser par le désir la surface des formes, comme la surface des visages par l’intention psychologique. Quand la statue reste vêtue, les robes se font plus légères qu’une brise sur l’eau. Mais, pour la première fois, la statuaire grecque dévoile tout à fait la femme, dont la forme est surtout significative par les frémissements de sa surface comme la forme masculine qui lui avait dicté sa science l’est avant tout par la logique et la rigueur de sa structure. Pour la première fois, il rejette les étoffes, il exprime sans voiles l’ascension mouvante des torses, l’animation des plans que la lumière et l’air modèlent en frissons puissants, la jeunesse des poitrines, la vigueur des ventres musculeux, le jet pur des bras et des jambes. Il parle du corps de la femme comme on n’en avait jamais parlé, il le dresse et l’adore dans sa rayonnante tiédeur, ses ondulations fermes, dans sa splendeur de colonne vivante où la sève du monde circule avec le sang. Et si nous avons pour Praxitèle une reconnaissance intime, un sentiment attendri, c’est qu’il nous a appris que le corps féminin, par sa montée dans la lumière et la fragilité émotionnante du ventre, des flancs, des seins où sommeille notre avenir, résume l’effort humain dans son invincible idéalisme exposé à tant d’orages. Il est impossible de voir certaines de ces statues brisées, où le torse jeune et les longues cuisses survivent seules, sans être déchiré d’une tendresse sainte. »

La pornographie est-elle une forme d'art?

dessin érotique pornographique scatologie
montage numérique
taille du dessin original : 37 x 29 cm

« Je pense que nous devrions comprendre la pornographie comme une forme d’art ou un genre artistique.
Il y a deux avantages à une telle approche. D’une part, considérer la pornographie comme un art proche de la comédie ou du (sur)réalisme permet de définir cet art indépendamment du média employé. De la même manière que le comique ou le (sur)réalisme peuvent être représentés par la littérature ou le cinéma, la pornographie peut apparaître dans différents médias. D’autre part — et ce point est plus important —, l’idée que la pornographie est une forme d’art fait surgir de nouvelles questions, différentes de celles qu’on pose habituellement concernant la valeur esthétique ou morale de la pornographie.
Dans cet article, je vais d’abord considérer la notion de genre (artistique), puis j’aborderai la question de savoir ce qui fait d’une production pornographique une réalisation artistique. J’utiliserai des exemples d’art et de littérature pornographiques pour montrer que la notion de pornographie doit être définie en relation avec quelque chose qui doit être caché mais qui est rendu visible (l’obscène). La condition suivante est à mon estime nécessaire pour considérer la pornographie comme un genre artistique : le spectateur ou lecteur doit être conscient qu’un tabou est transgressé, et que lui-même cède ainsi à la tentation de la transgression. Cette caractéristique ajoute peut-être une dimension thérapeutique ou de confession à l’art pornographique.
Contrairement au point de vue qui prétend que la pornographie vise nécessairement l’excitation (ce qui supposerait que nous sommes tous des pornographes quand nous faisons l’amour !), on peut penser qu’elle cherche à produire des effets comme la curiosité, le dégoût, la peur, l’effroi ou même le rire. Il y a là une différence avec l’érotisme. Bien qu’il soit possible qu’une représentation soit à la fois érotique et pornographique (le plus souvent l’art pornographique ne peut pas être distingué de l’art érotique), il se peut également que quelque chose de pornographique ne soit pas érotique. L’érotisme, par opposition à la pornographie, vise à produire une excitation ou du moins des sensations érotiques fort proches de l’excitation. Ainsi, il faut peut-être considérer que l’art pornographique n’est pas une sous-classe du genre érotique mais fait partie de la catégorie plus large de l’obscène.
Le point suivant sur lequel j’aimerais mettre l’accent est que l’art pornographique doit être compris comme une production de “l’imagination pornographique”, c’est-à-dire de la capacité de l’esprit à créer des représentations et des fantasmes pornographiques mais aussi de recréer par l’imagination des sensations de ce type particulier.
Les “fantaisies” pornographiques sont comme des contes de fées pour adultes : de la même façon que ces contes ne demandent pas que les fées existent réellement, le monde des fantasmes pornographiques n’exige pas de sexualité réelle ni d’excitation sexuelle (par exemple, on peut fantasmer sur l’ingestion d’excréments sans que ce fantasme ne débouche sur une excitation sexuelle). En fait, il semble que la seule condition à laquelle doit répondre la pornographie est la satisfaction des pulsions les plus enfouies. Aussi, je maintiens qu’il est possible d’analyser l’art pornographique comme un genre reposant sur la relation entre le public, la confirmation de tabous et la notion de transgression. »

dimanche 18 mars 2012

Faites l'amour, pas la guerre !

dessin pornographique double pénétration sandwich
Taille originale : 27 x 36 cm
« Et pour bien se faire comprendre, l'auteur, officier de renseignement pendant la Seconde Guerre mondiale, nous raconte l'histoire d'une Française dont il fit la connaissance au temps des dangers et des souffrances, avant de la retrouver en temps de paix confortablement installée. Elle lui dit : “Tout vaut mieux que cette vie où jour après jour rien ne se passe. Vous savez que je n'aime pas la guerre et que je ne désire pas qu'elle recommence. Mais au moins me faisait-elle sentir vivante, comme je ne me suis jamais sentie vivante avant ou après elle.” L'auteur commente : “La paix exposait un vide en eux après que l'excitation de la guerre leur avait permis de recouvrir”, et il nous met en garde contre “le vide qui est en nous”, contre l'exaltation de ceux qui se sentent liés “à quelque choses de plus grand que soi-même”. Se pourrait-il que l'ennui soit plus terrifiant que toutes les horreurs de la guerre ? »

mercredi 8 février 2012

Une porte d'entrée

dessin erotique pornographique penetration
taille originale : 27 x 36 cm
« Un fameux épisode que l'on rencontre aux deux première tablettes de l'Épopée de Gilgamesh renchérit encore sur une telle conviction. On nous y explique comment Enkidu, l'homme sauvage de la steppe, hirsute et barbare, familier des seuls animaux et menant parmi eux une existence analogue à la leur, est devenu un homme, au sens plein de ce mot (awilu) : un homme civilisé, un homme de la ville, qui mange du pain, boit de la bière, soigne et habille son corps. Cette transformation est l'œuvre d'une courtisane d'Uruk, venue le trouver dans sa steppe et qui l'a initié à l'amour : non point le simple accouplement avec une femelle, mais l'amour avec une vraie femme, l'amour humain et raffiné — l'amour libre. Une fois qu'il l'a connu, et qu'il y a pris goût, Enkidu ne peut que suivre en ville son initiatrice, laquelle lui apprend à manger, à boire, à s'habiller, et parachève ainsi sa transformation. Voilà donc l'amour libre présenté comme la porte d'entrée dans la vie cultivée et véritablement humaine : il était difficile d'en mieux marquer et accuser la dignité et l'importance.»