mercredi 29 décembre 2021

Perspective esthétique

Taille originale : 21 x 29,7 cm
« Un deuxième symptôme de l’attention orientée esthétiquement est le phénomène de la saturation attentionnelle. Cette expression désigne le fait que, dans l’expérience esthétique, le nombre de différenciations perceptuelles ou conceptuelles susceptibles d’être activées lors d’une séquence d’exploration donnée est plus grand, toutes choses étant égales par ailleurs, que dans le cas d’une exploration non esthétique. L’exemple (fictif) de la saturation cognitive donné par Goodman est devenu célèbre : imaginons que le tracé d’un diagramme de la Bourse ou celui d’une courbe de fièvre coïncide en tout avec le tracé de la ligne de crête du mont Fuji dans une estampe de Hokusai. Malgré cette identité perceptuelle, nous traiterons les tracés différemment dans les deux cas. Dans le diagramme boursier et la courbe de fièvre, seul un nombre restreint de caractéristiques du tracé seront pertinentes. En fait seul comptera le positionnement relatif de la ligne par rapport aux coordonnées cartésiennes. Toutes les autres propriétés, par exemple l’épaisseur du trait ou sa couleur, seront “neutralisées”. En revanche, dans la ligne de crête du Fujisan toute différence perceptible sera (potentiellement) pertinente. Contrairement au phénomène de la densification, qui désigne le fait que pour chaque type de propriété nous avons tendance à abaisser le seuil de discrimination des différences pertinentes, le phénomène de saturation naît de notre tendance à prendre en compte un nombre plus grand de types de propriétés différentes que dans l’attention courante. Ainsi, lorsque nous contemplons un dessin dans une perspective esthétique nous prenons en compte non seulement le trait, mais aussi la couleur, son épaisseur, la façon dont il se fond dans, ou fait contraste avec, l’arrière-plan, et ainsi de suite. Le “ainsi de suite” indique que rien ne limite a priori le nombre de types de propriétés différentes qui pourraient se trouver activées par le regard esthétique. »
Tant qu’elle a pu des cœurs attirer les hommages,
Elle a fort bien joui de tous ses avantages.

 

lundi 27 décembre 2021

Abre La Cula

Puzzle de trois dessins de 21 x 29,7 cm
« L’enjeu c’est de fermer son esprit et d’ouvrir son cul.
On veut enlever leur pouvoir au vagin et au pénis. On a tous un anus. C’est une source de dégoût comme de plaisir. Ça représente bien l’hypocrisie de nos sociétés. Tant que c’est caché, pas de problème. Mais quand tu le montres aux yeux de tous, on détourne la tête. »
Taille originale : 21 x 29,7 cm

mercredi 15 décembre 2021

Hundestellung

« Maria apprit à Leonard à se comporter en amant énergique et prévenant, à la laisser avoir tous ses orgasmes avant qu’il ait le sien. Cela semblait une simple question de politesse, comme tenir la porte à une dame. Elle lui enseigna aussi à faire l’amour à la Hundestellung, comme les chiens, ce qui était également la façon la plus rapide de perdre les couvertures et aussi, toujours par-derrière, mais couchés sur le côté, alors qu’elle lui tournait le dos et dormait à moitié ; et enfin sur le côté mais face à face, étroitement enlacés, en dérangeant à peine les couvertures. Il découvrit qu’il n’y avait pas de méthode fixe pour susciter le désir chez Maria. Parfois il lui suffisait de la regarder et elle était prête. Parfois, il besognait patiemment comme un enfant sur un modèle réduit, et elle l’interrompait pour lui proposer du pain, du fromage et un peu plus de thé. Il apprit qu’elle aimait beaucoup qu’on lui murmure des mots tendres à l’oreille, mais pas après un certain moment, pas quand ses yeux commençaient à se refermer. Alors elle ne voulait plus qu’on la distraie. »
Taille originale : 21 x 29,7 cm


 

lundi 13 décembre 2021

Réécriture littéraire

Taille originale : 21 x 29,7 cm
« À M. de Couillesdange
Je m’en vais vous mander la chose la plus étonnante, la plus surprenante, la plus merveilleuse, la plus miraculeuse, la plus bandante, la plus étourdissante, la plus inouïe, la plus singulière, la plus extraordinaire, la plus incroyable, la plus imprévue, la plus grande, la plus petite, la plus rare, la plus commune, la plus excitante, la plus secrète jusqu’à aujourd’hui, la plus brillante, la plus digne d’envie ; enfin une chose dont on ne trouve qu’un exemple dans les siècles passés, encore cet exemple n’est-il pas juste ; une chose que nous ne saurions croire à Paris, comment la pourrait-on croire à Lyon ? une chose qui fait crier miséricorde à tout le monde ; une chose qui comble de joie madame de Branlan et madame de Hautebite ; une chose enfin qui se fera dimanche, où ceux qui la verront croiront avoir la berlue ; une chose qui se fera dimanche, et qui ne sera peut-être pas faite lundi. Je ne puis me résoudre à la dire, devinez-la, je vous le donne en trois ; jetez-vous votre langue aux chiens ? Eh bien, il faut donc vous la dire  : M. de la Trique encule dimanche au Louvre, devinez qui ? Je vous le donne en quatre, je vous le donne en dix, je vous le donne en cent. Madame de Couillesdange dit  : Voilà qui est bien difficile à deviner ! c’est madame de La Jarretière ? Point du tout, madame. C’est donc mademoiselle de Bite ? Point du tout  : vous êtes bien provinciale. Ah ! vraiment nous sommes bien bêtes, dites-vous ; c’est mademoiselle Culouvert. Encore moins. C’est assurément mademoiselle de Beaucul. Vous n’y êtes pas. Il faut donc à la fin vous le dire  : il encule dimanche, au Louvre, avec la permission du roi, mademoiselle, mademoiselle de... mademoiselle, devinez le nom : il encule Mademoiselle, ma foi ! par ma foi ! ma foi jurée ! Mademoiselle, la grande Mademoiselle, Mademoiselle, fille de feu Monsieur, Mademoiselle, Mademoiselle, destinée au foutre, Mademoiselle, la seule putain de France qui fût digne de Monsieur. Voilà un beau sujet de discourir. Si vous criez, si vous êtes hors de vous-même, si vous dites que nous avons menti, que cela est faux, qu’on se moque de vous, que voilà une belle raillerie, que cela est bien fade à imaginer ; si enfin vous nous dites des injures, nous trouverons que vous avez raison ; nous en avons fait autant que vous. »
Avant l’inondation

dimanche 12 décembre 2021

L'aveu d'un amoureux transport

Taille originale : 21 x 29,7 cm

Elmire

Est-ce qu’au simple aveu d'un amoureux transport,
Il faut que notre honneur se gendarme si fort ?
Et ne peut-on répondre à tout ce qui le touche,
Que le feu dans les yeux, et l’injure à la bouche ?
Pour moi, de tels propos, je me ris simplement,
Et l’éclat, là-dessus, ne me plaît nullement.
J’aime qu’avec douceur nous nous montrions sages,
Et ne suis point, du tout, pour ces prudes sauvages,
Dont l’honneur est armé de griffes, et de dents,
Et veut, au moindre mot, dévisager les gens.
Me préserve le Ciel d’une telle sagesse !
Je veux une vertu qui ne soit point diablesse,
Et crois que d’un refus, la discrète froideur,
N’en est pas moins puissante à rebuter un cœur.
Approche

jeudi 2 décembre 2021

Maximes pornographiques

Taille originale : 29,7 x 21 cm

Retournement

La beauté est un avantage indéniable des performeuses dans la pornographie dite hétérosexuelle. Mais l’enthousiasme est sans doute tout aussi déterminant pour leur succès.

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La haine que certaines féministes ont de la pornographie prend pour prétexte le regard supposé masculin ou la domination masculine mais est l’expression d’un rejet beaucoup plus viscéral. Celui d’être un corps sexué que, pour une part, nous ne maîtrisons pas. Ce rejet est d’ailleurs partagé par un certain nombre d’hommes.

*

La pornographie est une fiction, disent notamment les éducateurs à la santé. Mais c’est aussi une réalité, ne serait-ce qu’à travers ces rapports qu’on dit non simulés. Mais la véritable question est alors : où passe la frontière entre la réalité et la fiction en pornographie ?

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Si le consentement s’impose comme une évidence, la notion même reconduit le stéréotype de la femme essentiellement passive, attendant un séducteur auquel se refuser ou pas : « je consens à ce que tu m’encules ». Mais ce n’est qu’avec une femme au désir visible que le plaisir peut être réellement partagé, sinon la jouissance.

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Les éducateurs à la santé répètent : « Pornographie ? Attention, fiction ! » Mais l’éducation sexuelle est-elle autre chose qu’une fiction ? ou du moins un catalogue de supposés bons conseils et surtout de normes implicites de comportement. Les images édulcorées dans les manuels proposés sont-elles plus « vraies » que celles de la pornographie ?

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La pornographie épargne bien sûr à ses consommateurs et consommatrices l’épreuve du réel. Mais il y a également en ses images un réel, cause efficiente de l’excitation. Quand ce réel n’est pas perçu, la pornographie n’est plus qu’images.

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Quel reproche adressé à la pornographie n’est pas au fond motivé par la jalousie de voir accorder si facilement ce qui devrait être préservé comme un bijou précieux ?

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Travailleu·r·se·s Du Sexe est un terme administratif. C’est pour cela que les nobles mots de pute et de putain conserveront toute leur puissance d’excitation, inversant merveilleusement dans les pratiques sexuelles et pornographiques l’injure qui leur socialement attachée.

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La honte qui s’attache aujourd’hui encore à la consommation d’images pornographiques s’explique par notre petitesse. Il ne s’agit pas tellement de la bassesse de nos instincts animaux généralement partagés, mais de notre supposée infériorité humaine qui nous rend incapables de séduire l’une ou l’autre partenaire réel. À défaut donc… Mais la véritable infériorité n’est-elle pas celle que nous ressentons face à ces performeuses si maîtresses de leur sexualité ? à tel point que nous exigeons — en pur imaginaire ! — de les voir soumises à nos désirs ou, à défaut, à leurs supposée sexualité insatiable… (Ceci vaut aussi pour les performeurs gays.)

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Toute représentation est, on le sait bien, pour une part mensongère. La pornographie n’y échappe pas comme se plaisent à le répéter ses contempteurs et contemptrices. Mais la pornographie prétend-elle à une autre vérité que celle de l’excitation sexuelle ?

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La loi morale et judiciaire sur le consentement a pour objectif une normalisation des comportements, ce que d’aucuns appellent une civilisation des mœurs. Ce qui est certainement souhaitable mais implique aussi une hypocrisie accentuée face à une pornographie qui joue de ces normes.

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Les performances pornographiques sont semblables aux exploits sportifs, réels mais d’une minuscule élite. Et spectaculaires.

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Si la pornographie se distingue d’une sexualité jugée « ordinaire », sa caractéristique la plus remarquable n’en est sans doute pas l’illustration de pratiques « extrêmes » mais bien la personnalité exceptionnelle de ses performeuses (et sans doute de ses performeurs). Pour leurs authentiques admirateurs et admiratrices, c’est la marque d’une incontestable supériorité morale. Pour les autres, c’est l’esprit maléfique de la « putasserie ». Sans oublier le fleuve boueux des hypocrites.

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L’extrême variété des images pornographiques, pourtant niée par ses pourfendeuses et pourfendeurs, nous confronte à la « différence », à une altérité plus ou moins radicale qui mène au bizarre, à l’étrange, à l’extrême (mais néanmoins légal) : SM, bondage, fétichisme pédieux ou autre, douche dorée, flagellation, pinces et speculum, cage pénienne, scatologie, zoophilie, humiliation, soumission, difformités, inceste fictif, grand-mère abusive, grand-père ventripotent, nains obsédés, obèses lubriques, sodomie et double anal, bukkake, poing pénétrant, godes de tous les orifices… et j’en oublie. La différence est immédiatement là, et l’hétérosexuel le plus banal verra au fil d’une navigation hasardée des homosexuels aux corps lisses et musclés en pleine action. Cette confrontation à chaque fois singulière éprouve nos limites : ma propre identité vacille-t-elle en découvrant ce qui m’excite malgré moi ? ou bien l’horreur, la répugnance, l’effroyable réalité, l’abjection même me font détourner le regard (et cliquer ailleurs) ?

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La satisfaction physique que procure le spectacle pornographique s’accompagne rarement d’un apaisement complet de l’âme qui reste souvent teintée d’une ombre honteuse. Le partage d’un tel spectacle avec un amant ou une maîtresse se branlant avec vous corrige néanmoins ce défaut.

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La pornographie est soumise à des modes dont il est vain le plus souvent de chercher le sens. Mais la pornographie, loin d’être éternelle, passera également de mode au profit de nouvelles passions exigeantes.

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Au pays de la pornographie, toute honte est bue.

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Toute pornographie n’est pas bonne à voir.

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Que soit louée la générosité pornographique des actrices et acteurs offrant leurs orifices à l’œil de la caméra et à la pénétration pénienne, digitale ou autre !

Taille originale : 29,7 x 21 cm
Prise en main…

lundi 29 novembre 2021

Regard mauvais, regard mâle…

Taille originale : 21 x 29,7 cm

— Tu ne peux pas nier que dans la pornographie, les femmes sont objectivées sous le regard masculin…
— Au contraire ! C’est là qu’elles sont le mieux traitées en sujets, et bien plus souvent que dans le cinéma courant ! Et je précise — car tu l’oublies — dans la pornographie hétéro…
— Mais enfin, c’est du cinéma fait par des hommes pour des hommes. Alicia te l’a encore dit !
— Justement ! Que veulent les hommes ? Des Vénus alanguies et immobiles ? Des objets de décoration ?
— Ben, oui, des belles femmes…
— Ha ha ! Et tu crois qu’elles sont toutes belles, les actrices pornos, même si je reconnais que c’est un avantage.
— Je ne sais pas. Je ne suis pas un amateur comme toi.
— Tu peux dire un obsédé ! Et ce que j’ai envie de voir, c’est pas une potiche, c’est une femme qui non seulement se donne et s’abandonne pour employer ces expressions désuètes, mais une femme qui a envie de baiser ! non seulement de baiser, mais de se faire enculer, ou d’enculer pourquoi pas ? et puis de sucer une bite ou de lécher un chatte, d’avaler du foutre ou d’en recevoir sur le visage…
— Ne t’excite pas trop : j’ai l’impression que tu vas te toucher la bite sous la table !
— C’est un bon exemple, ça. Une femme qui, debout, commence à caresser la bite dans le pantalon de son partenaire en face d’elle. Tu vois. Elle n’est pas craintive comme une vierge effarouchée perdue dans la forêt…
— Non, je ne vois pas trop.
— Mais si ! C’est le geste qui importe. Elle est décidée, elle est à la manœuvre et elle a envie de toucher la bite sous le tissu, de la sentir gonfler, se raidir, se dresser avant qu’elle ne la prenne en bouche. Il faut qu’on voie l’envie qu’elle en a, son désir à elle.
— Mais c’est de la fiction ! Aucune femme ne se précipite comme ça sur la bite d’un inconnu.
— Si, si. La fiction est vraie, elle fait simplement l’impasse sur la drague, sur les préliminaires qui ne sont pas sexuels, seulement érotiques. On se regarde, on se toise, on se parle par sous-entendus, on s’écrit éventuellement pour les plus lents… et puis enfin on baise, on passe à l’acte. Le porno t’épargne tout ça… Mais une femme t’a déjà caressé la bite ? montré qu’elle avait envie de toi…
— Oui, mais j’ai pas envie de parler de ça. C’est quoi le rapport avec… je ne sais plus quoi… le regard masculin ?

La fin de l’abstraction

— Le regard masculin — celui des réalisateurs, celui des spectateurs en oubliant pour l’instant qu’il y a aussi des réalisatrices et des spectatrices de films pornos —, il n’objectifie pas, il recherche au contraire la subjectivité, celle de l’actrice (dans les films pornos à destination supposée des mâles hétéros, je n’ajouterai pas blancs…), une subjectivité qui traduise le désir, son propre désir. Lacan avait cette formule inlassablement répétée : le désir est le désir de l’Autre. La formule est, comme souvent chez lui, polysémique. Mais on peut l’interpréter notamment dans le sens d’une reconnaissance de l’autre comme sujet (et non pas comme objet, comme un corps seulement) : mon désir porte sur le désir qui est celui l’autre, mon désir est ce désir dont l’autre est porteur, mon désir est d’être désiré par l’autre… Avec bien sûr cette inversion de mon propre désir : le voyeur désire le désir d’exhibition de l’actrice ou de la performeuse ; le maître rêve de la soumission volontaire de l’esclave sexuelle ; le masochiste ne pense qu’au plaisir que sa Maîtresse trouvera à lui casser les couilles…
— On en revient à la domination, un truc fait par les hommes pour les hommes !
— Non, la domination est une forme du désir, sans doute fréquente chez les hommes, mais ce n’est pas la seule. Le caractère universel du désir, c’est le désir de reconnaissance, qui implique que l’autre soit immédiatement reconnu comme sujet. Le corps de l’autre n’est pas objectivé mais au contraire immédiatement subjectivé. Même si je baise avec une poupée gonflable, je rêve non pas qu’elle ait une âme — ce serait trop demander à un morceau de latex — mais qu’elle me donne l’illusion d’être possiblement une femme…
— Tu as déjà baisé avec une poupée gonflable ?
— Mais ce n’est pas la question. La question, c’est le désir de l’autre, la subjectivité de l’autre. Or comment s’exprime la subjectivité ? comment reconnaît-on la subjectivité chez l’autre ?
— Je ne sais pas moi… par la parole, le discours ?
— Sans doute… mais l’enfant qui ne parle pas encore, qui ne comprend pas ce qu’on lui dit, il sait déjà que sa mère est un sujet, et c’est pour cela qu’il pleure, qu’il l’appelle : il sait qu’elle va lui répondre. Le langage est là immédiatement avec les cris de l’enfant, et il agit directement comme un opérateur du désir. C’est ce qu’on retrouve dans les films pornos d’ailleurs. Le plus souvent, on coupe le son parce qu’on trouve les dialogues stupides, mais les cris, les interjections, les formules lapidaires (« Baise-moi ! ») retrouvent cette fonction élémentaire, première, du langage : exprimer le désir de façon jaculatoire dirait Lacan.
— Mais c’est complètement artificiel ! c’est joué ! Il n’y a aucun désir sincère là-dedans ! Même les performeuses parlent de travail… et elles simulent, tout le monde sait ça.
— Sans doute, même s’il faudra que tu m’expliques un peu plus avant comment l’on détermine la sincérité, que ce soit au cinéma ou dans la vraie vie (enfin, vraie…). C’est du travail, mais il y a des travaux plus plaisants que d’autres… Et puis, si elles simulent, que faut-il penser des performeurs qui eux bandent puis éjaculent ? Est-ce aussi de la simulation ?
— Évidemment ! Il paraît qu’ils se font même des injections de je ne sais plus quoi directement dans la bite !
— Et quand tu regardes un mélodrame ou un film de super-héros, est-ce que tu te dis que les actrices ou les acteurs simulent ? Est-ce que cette simulation, leur acting comme disent les Américains, t’empêche d’être ému ou impressionné ? Pourquoi serait-ce différent dans le cinéma porno ? Bien entendu que tout cela est joué, et je me laisse prendre au jeu… Dans les deux cas, on s’identifie aux acteurs ou actrices !
— Donc tu t’identifies aux performeurs masculins !
— Pas du tout. Ce ne sont que des porteurs de bite. Il faut voir les cadrages. La femme est au centre de l’image et les hommes sont repoussés au bord du cadre, juste avec le bas-ventre qui dépasse. C’est évident dans les scènes de bukkake, mais également dans les double ou triple pénétrations où le corps entier de la femme occupe l’essentiel de l’image avec des singes qui semblent accrochés aux quatre coins de l’image. Et il faut voir l’usage des contre-plongées qui visent à associer de la façon la plus proche le sexe et le visage de la performeuse. Son visage est toujours nécessaire.
— Et ça prouve quoi ?
— Mais le visage est le lieu essentiel de la subjectivité. Les gestes aussi 1, comme la main sur la bite dont je parlais tout à l’heure. Mais ce sont les expressions faciales qui traduisent le plus intensément la subjectivité. Et le regard-caméra est une figure essentielle du cinéma porno contrairement au cinéma courant où il est systématiquement évité. Comme le bébé qui ne parle pas encore mais qui recherche le regard de sa mère. Le voyeur est ce bébé qui veut qu’on le regarde. L’actrice se sait regardée et elle regarde le regardeur. C’est cette bascule du regard qui est essentielle pour que le désir soit désir de l’autre. Bien entendu, il n’y a pas de synthèse possible dans cette dialectique de la reconnaissance imaginaire, et aucun pornographe ne croit qu’il pourrait traverser l’écran : le réel résiste bien sûr.
— Question réel, tu oublies que, sur certains tournages, comme l’explique Gaëlle, il y a des violences, toujours à l’encontre des actrices, et ça peut se voir dans certains films où leur visage est en pleurs ou décomposé… Et ce qui est recherché, c’est bien la souffrance, l’humiliation, le désespoir…
— Oui, le sadisme existe et il jouit bien entendu d’une subjectivité tourmentée, innocente de préférence comme la Justine de Sade. Je n’ai pas dit que tous les regards masculins sont innocents. Mais même dans ce cas, le regard du réalisateur et du spectateur n’objectifie pas, au contraire. Il jouit d’une subjectivité souffrante.
— Mais tu trouves ça condamnable, tout de même ! C’est dégueulasse.
— Évidemment. Mais il est malhonnête d’utiliser ces faits criminels comme un prétexte pour condamner la pornographie dans son ensemble 2. Ce rejet viscéral par certains et certaines de la pornographie a d’ailleurs des raisons bien plus enfouies que la défense d’actrices malmenées. Mais ce n’est pas la question.
— Qui est donc ?
— … que la pornographie pour fonctionner doit mettre en scène, même si c’est sur le mode fictionnel, des sujets désirants, qui, dans le cas de la pornographie hétérosexuelle à destination d’un public majoritairement masculin (mais pas que…), sont les actrices.
— Mais tu m’as déjà raconté tout ça en fait. Tu ressasses. » conclut Mike.

Peter termina son verre. Ils se séparèrent.

Emplir l’espace

Tout en marchant, Peter se sentit insatisfait. Il avait raison, il voulait s’en persuader mais il savait aussi que quelque chose d’essentiel manquait à ses propos faussement savants : son propre désir ne lui appartenait pas…

Sur le chemin du retour cependant, au milieu de la nuit, il aperçut venant vers lui un groupe de jeunes gens qu’il perçut comme menaçant. Il voulut les éviter en empruntant un autre chemin et tourna les talons. Les rues étroites du centre-ville étaient malheureusement désertes. En outre, il tournait à présent le dos au petit groupe et n’osait pas même jeter un coup d’œil par-dessus son épaule. Il était déjà trop tard quand ils l’encerclèrent et exigèrent portefeuille et téléphone portable. Il résista à peine et fut immédiatement pris à partie par les bras, par les épaules. Il baissa les yeux, incapable de soutenir le regard de celui qui lui faisait face. Il ne servait à rien de se révolter. Il abandonna les objets demandés. Il dut même donner le code du téléphone (il n’avait pas activé la reconnaissance faciale). Dès qu’ils s’éloignèrent, il fut pris de tremblements où se mêlaient la peur, la colère, le ressentiment. Il fallait à présent aller au commissariat, déclarer la perte des documents d’identité, bloquer les cartes bancaires et le téléphone.

Taille originale : 21 x 29,7 cm

Il rentra chez lui deux heures plus tard, cette fois sans faire de mauvaises rencontres. Finalement, incapable de dormir, dans la demi-obscurité de son bureau, il regarda sur son ordinateur une compilation d’éjaculations faciales. Il était persuadé que ces images de femmes offrant leur visage aux jets de foutre confirmaient indubitablement ses affirmations de la soirée. Bientôt, un groupe d’hommes vint à tour de rôle se masturber à hauteur du visage d’une de ses actrices préférées : elle était attachée en position assise, les bras maintenus derrière le dos, entièrement soumise et disponible. Son attitude, ses gestes, ses paroles, plus que son regard incitaient ses partenaires à éjaculer sans retenue sur elle. Lui-même aurait voulu que l’écran déjà de grandes dimensions occupât tout son champ de vision comme pour le plonger au milieu de ces pitoyables branleurs. L’un des derniers à s’approcher ne parvenait d’ailleurs pas réellement à bander même si elle le suça à plusieurs reprises : il se dressait par instants sur la pointe des pieds, grognait bruyamment, se cognait les genoux de façon épileptique, branlait furieusement sa bite qui restait pourtant à moitié flasque, et il fallut une interruption visible, marquée seulement par une ellipse, pour que misérable parvienne à ses fins.

Encore une fois, le réel se dérobait.

Taille originale : 21 x 29,7 cm

1. « Figurer une action [animale] en la capturant comme un instantané, c’est faire surgir à l’imagination les circonstances qui la causent ou l’accompagnent : ce plongeon qui, le cou tendu vers l’avant, s’éloigne en nageant vivement pour échapper à ce qui l’a alarmé, ce lièvre figé au moment où il s’apprête à bondir, cet ours prêt à assommer un saumon imprudent d’un coup de patte, tous ces animaux que l’on voit entreprendre une action à l’évidence intentionnelle ou répondre comme il se doit à un événement imprévu ne peuvent manquer d’imposer à qui observe leur image l’idée qu’ils sont animés par des buts, qu’ils savent ce qu’ils font, qu’ils réagissent de façon astucieuse aux sollicitations de leur environnement, bref qu’ils sont une intériorité, tout comme les humains. C’est par la figuration du mouvement suspendu que la subjectivité animale, caractéristique de l’animisme, se donne à voir ici. » (Philippe Descola, Les Formes du visible, Seuil, 2021)
2. « La seule question relative à la production qui pourrait se poser est celle de savoir pourquoi la dénonciation des conditions de production de la pornographie aboutit, la plupart du temps, à la condamnation de la pornographie et non à la revendication de meilleures conditions de travail pour les travailleuses et travailleurs de cette industrie. » (Ruwen Ogien, Penser la pornographie. PUF, 2003)
Taille originale : 29,7 x 21 cm

mardi 23 novembre 2021

Un acte si libérateur…

Occuper l'espace
Taille originale : 14,8 x 21 cm
« J’ai rompu avec le catholicisme pratiquant dès mon premier trimestre à Oxford, en même temps que j’ai perdu ma virginité. Les deux événements étaient liés : je ne pouvais sincèrement confesser en tant que péché un acte que j’avais trouvé si libérateur, ni promettre de ne pas recommencer. Le rejet intellectuel du reste de la doctrine catholique a rapidement suivi, conséquence ou rationalisation de cette rupture, difficile à déterminer. Quelques années plus tard, au prix de quelques tricheries et dissimulation, mon mariage fut célébré dans une église catholique pour éviter de faire de la peine à mes parents mais aussi parce qu’au bout du compte, je ne me serais pas sentie dûment mariée par les seuls services de l’état civil. »
Dans le fond
Taille originale : 21 x 29,7 cm

 

lundi 22 novembre 2021

La confrontation de l’idéal avec l’hideuse réalité

Architecture classique
« Pour des raisons que je ne peux examiner en détail ici, le développement des rapports de pouvoir dans les sociétés étatiques en voie d’industrialisation aux XIXe et XXe siècles a permis - avec toutes sortes de retours en arrière et d’interruptions - la découverte et l’introduction dans le débat public d’aspects de l’existence humaine contredisant tant les idéaux traditionnels que les aspirations effectives de l’humanité. En conséquence, sous une forme ou l’autre, le conflit entre l’idéal et la réalité - ou bien encore, selon les cas, la plainte au sujet d’un rêve déçu, ou plus simplement, au sujet des aspects indésirables de l’existence humaine - devint l’un des thèmes permanents du débat littéraire, artistique, et, en partie aussi, philosophique en cours. On peut dire qu’au fil d’une confrontation qui fut longue et, dans une certaine mesure, acharnée, les produits culturels conçus en fonction de la trinité traditionnelle du Bien, du Beau et du Vrai, à laquelle s’attachait habituellement une note optimiste, ont, sans disparaître tout à fait, perdu leur prééminence. Les produits culturels qui présentaient ouvertement et clairement l’affrontement, le conflit, les nombreux aspects de la réalité humaine qui étaient auparavant refoulés, passés sous silence, devinrent au contraire prédominants, souvent associés à une note très pessimiste.
Architecture moderne
La confrontation de l’idéal avec l’hideuse réalité prend alors sa valeur paradigmatique. Celle-ci ne réside pas tant dans le fait que les êtres se heurtent aux aspects amers, indésirables du monde naturel et humain. Cela a bien sûr toujours existé. Ce qui, à cette étape du développement social, annonçait le passage à une nouvelle mentalité, un changement de la structure sociale de la personnalité, c’est la transformation du canon social de la production culturelle qui se manifeste alors. À l’évidence, il y a toujours eu des hommes désespérés, mais que l’on juge digne et important de faire du désespoir ou, comme dans le cas qui nous occupe, du contraste effrayant entre la réalité et l’idéal, l’objet d’une publication littéraire, en comptant manifestement que cette expérience trouvera un écho au sein du public des lecteurs, c’est l’expression hautement caractéristique d’une situation nouvelle radicalement modifiée.
Au fil de l’eau
Le laid, le mauvais, le mal dans le monde devenaient désormais objets de la “bonne littérature”, des belles lettres, et même de beaux poèmes. Naturellement, tout cela était aussi fait pour “épater le bourgeois”. »
Voué à la disparition

lundi 15 novembre 2021

L'âge classique

taille originale : 21 x 14,8 cm
« Parlons présentement, mon enfant, de ces chatouillements excessifs que vous sentez souvent dans cette partie qui a frotté à la colonne de votre lit : ce sont des besoins de tempérament aussi naturels que ceux de la faim et de la soif. Il ne faut ni les rechercher ni les exciter, mais dès que vous vous en sentirez vivement pressée, il n’y a nul inconvénient à vous servir de votre main, de votre doigt, pour soulager cette partie par le frottement qui lui est alors nécessaire. […]
Au reste, comme ceci, je vous le répète, est un besoin que les lois immuables de la nature excitent en nous, c’est aussi des mains de la nature que nous tenons le remède que je vous indique pour soulager ce besoin. Or, comme nous sommes assurés que la loi naturelle est d’institution divine, comment oserions-nous craindre d’offenser Dieu en soulageant nos besoins par des moyens qu’il a mis en nous, qui sont son ouvrage, surtout lorsque ces moyens ne troublent point l’ordre établi dans la société. […]
Je vous ai indiqué un remède qui modérera l’excès de vos désirs et qui tempérera le feu qui les excite. Ce même remède contribuera bientôt au rétablissement de votre santé chancelante et vous rendra votre embonpoint. »
taille originale : 21 x 14,8 cm

dimanche 14 novembre 2021

J’adore votre ouvrage, j’adore mon délire, mon égarement…

De quoi avons-nous honte ?
Taille originale : 29,7 x 21 cm
« Ah ! combien il est dangereux d’aimer, quand on aime à un tel excès ! Je me craignais, cette crainte fit longtemps ma sûreté ; mais je n’avais point d’idées de ce que j’éprouve. Mon âme est enivrée, l’amour fait un exemple de moi ; je l’ai fui, je l’ai bravé, il se venge. Je fais des imprudences affreuses, je ne vois plus rien… Cher amant, je ne me plains pas, je m’accuse ; hélas ! de quoi ? vous êtes coupable de mes fautes ; cruel, ce sont les vôtres. Vous vous faites trop aimer et j’adore votre ouvrage, j’adore mon délire, mon égarement, j’en adorerais les suites, fussent-elles le courroux, le mépris, le déchaînement de toute la nature… Va, il me serait doux de l’endurer pour toi… »

samedi 13 novembre 2021

La peinture de l'âme

 

Taille originale : 21 x 28,4 cm & 20,7 x 14,7 cm

« Ce qui caractérise la nouvelle façon de peindre qui naît en Bourgogne et en Flandres à cette époque [dès le XVe siècle], c’est l’irruption de la figuration de l’individu […] dans des tableaux que singularisent la cohérence des espaces mis en scène, la précision avec laquelle sont restituées les caractéristiques du monde matériel telles qu’elles sont perçues par les humains, et l’individuation de ces derniers, chacun doté d’une physionomie qui lui est propre et du caractère qu’elle laisse transparaître. La révolution picturale qui se produit alors installe durablement en Europe un art de figurer qui choisit de mettre l’accent sur l’identité reconnaissable tout à la fois de l’artiste, de l’œuvre figurative, de l’objet dépeint et du destinataire de l’image, un art qui se traduit par une virtuosité sans cesse croissante dans deux genres inédits : la peinture de l’âme, c’est-à-dire la représentation de l’intériorité comme indice de la singularité des personnes humaines, et l’instauration de la nature, à savoir la représentation des contiguïtés matérielles au sein d’un monde physique qui mérite d’être observé et décrit pour lui-même. »


Semblant

vendredi 12 novembre 2021

Échange de points de vue

« Il n’en reste pas moins que le mouvement vers l’individuation des personnes dont témoigne l’art naissant du portrait reflète, ou conditionne, l’attention croissante portée dès cette époque à l’expression de l’intériorité par le regard et les expressions du visage. Ainsi Georges Chastellain, un chroniqueur attaché à la cour de Philippe le Bon au moment où Jan van Eyck transforme l’art du portrait, écrit-il de son protecteur qu’il “avoit une identité de son dedans à son dehors”, signifiant par là que son intériorité singulière devenait flagrante dans ses attitudes, son regard et sa physionomie. Des peintres comme Jan van Eyck ou Dürer, dans ses autoportraits, y parviennent au premier chef par le traitement des yeux. Tandis que l’icône du Christ des époques antérieures portait son regard indifféremment sur tous les humains qui voyaient dans son visage, non un sujet quelconque, mais l’image d’une vérité, le regard des portraits flamands invite le spectateur à un échange de points de vue analogue à celui qu’établissent deux humains de chair et d’os ; autrement dit, il instaure une situation d’intersubjectivité avec un artefact mimétique. Ce qui importe n’est donc pas de savoir si ces portraits sont plus ressemblants que ceux réalisés plus tôt, mais le fait qu’ils affirment avec vigueur l’idée d’une individualité de certains humains transparaissant sur leur visage depuis leur for intérieur. »


Taille originale : 21 x 29,7 cm

mardi 9 novembre 2021

Les derniers foutrages

Taille originale : 29,7 x 21 cm
Style roman
« Le docteur Bayer est mort lui aussi. Avide de découvertes il passait l’éponge sur nos frasques de jeunes filles sans trop se faire prier. “Déshabillez-vous”, hurlait-il devant les spectateurs à groin de porc qui hantaient son vestibule. Il fouillait nos sphères sensibles de la cave au pignon sculpté de notre frise. La langue rose du docteur achevait sa propre enquête quand le bistouri de l'homme en blanc vous forçait à courber l’échine. “Tu vois, ceux qui ont des pompons rouges ? Ce sont des cadeaux de la marine”, criait-il triomphant, un doigt à l’orée de l’orifice anal, l'autre tendu raide vers l’auditoire surchauffé. Tout était faux et profond et réel en même temps. On se laissait dévorer par le docteur Bayer sans songer à jouer la comédie : on écartait ses cuisses avec une fureur volcanique devant la vieille ganache. “Les derniers foutrages”, minaudait la demoiselle de la poste qui, friande du spectacle, fut souvent “de passage”.
Ils sont tous morts, ces vieux docteurs, et ceux qui prennent leur place, si semblables dans leur jeunesse, ne sont qu'un monceau d'ordures.
Je commence à comprendre le fameux renoncement à soi-même prescrit avec plus ou moins de clarté par toutes les religions. La suppression des penchants en partant du plus bas. Le détachement. Se détacher (détacher) de l’amour. Gommer la haine, oublier l’amitié même. Le monde n'est pas identique pour différents individus, il n'est le même que lorsqu'il est privé de vie ou que nos relations avec lui sont privées de vie. Tel le cri poussé dans la forêt illogique de l’hôpital, tel son écho au-dehors. En écoutant les réponses le crieur discerne peu à peu s'il a crié juste ou faux. Je me détache de mon courage. Je ne suis plus coquette, ni soignée ni lavée certains jours. Je me détache de mon passé. Je ne cherche plus à m'évader. Le hasard lui-même n'a plus de portée significative, il tombe dans la banalité dès sa parution. D'abord, ne sommes-nous pas là pour afficher nos vices et nos tares, nos extraordinaires singularités ? Personne n'a le temps d'écouter le voisin, personne n'a envie de le regarder. Sans prise de conscience, sans tension ni étonnement ; sans coup de téléphone aux amis, le hasard perd de son charme. Il n'émeut plus. On l'oublie. Je renonce à comprendre la raison de ma présence ici. Je laisse la question en suspens. J'ai libéré mon entourage de mon fantôme : je sais que “dehors” les visites sont considérées comme une corvée désagréable. Je n'en reçois plus. Je ne lis plus. Je n'écris plus. J'attends. »
Bauhaus

mardi 2 novembre 2021

Toute la laideur humaine…


Taille originale : 21 x 29,7
« Le type d’enchevêtrement que j’ai à l’esprit devient manifeste lorsque nous analysons des mots comme “cruel”. Le mot “cruel” a manifestement un usage normatif - en tout cas pour la plupart des gens, même si certains défenseurs célèbres de la dichotomie fait/valeur le nient - et en effet éthique. Si l’on me demande de dire quel genre de personne est l’instituteur de mon fils, et que je dise “il est très cruel”, j’en fais la critique à la fois comme instituteur et comme homme. Je n’ai pas besoin d’ajouter : “il n’est pas un bon instituteur” ou “il n’est pas un homme bon”. Je pourrais certes dire : “quand il ne fait pas preuve de cruauté, c’est un très bon enseignant”. Mais, si je n’ai pas déterminé sous quels rapports et en quelles occasions il est un bon enseignant, ni sous quels rapports et en quelles occasions il est très cruel, je ne peux simplement pas dire “c’est une personne très cruelle et un très bon enseignant”. De même, je ne peux pas dire, en espérant être compris “c’est une personne très cruelle et un homme bon”. Pourtant, “cruel” peut aussi avoir un usage purement descriptif, comme lorsqu’un historien écrit qu’un certain monarque était exceptionnellement cruel et que la cruauté du régime a provoqué un certain nombre de révoltes. “Cruel” ignore simplement la prétendue dichotomie fait/valeur et se permet allègrement d’être utilisé parfois dans un dessein normatif, parfois comme un terme descriptif. (En effet, ceci est également vrai du terme “crime”.) Dans la littérature, il est souvent fait référence à de tels concepts comme à des “concepts éthiques épais”. On a depuis longtemps attiré l’attention sur le fait que les concepts éthiques épais sont des contre-exemples à l’idée qu’il existe une dichotomie absolue entre les faits et les valeurs, mais les défenseurs de la dichotomie ont proposé trois réponses principales. »

jeudi 30 septembre 2021

Restrictions pulsionnelles

Taille originale : 14,8 x 21 cm
« Le mariage de la société absolutiste de cour du XVe au XVIIIe siècle est caractérisé par le fait que, en raison des structures de cette société, la domination de l'homme sur la femme se trouve complètement abolie. Sa puissance sociale égale ici à peu près celle de l'homme ; l'opinion sociale est déterminée autant par la femme que par l'homme ; et si, jusque-là, seul l’homme était autorisé par la société à entretenir des rapports extra-conjugaux alors qu'on jugeait plus ou moins sévèrement ceux du sexe “socialement plus faible”, on commence à les considérer, dans certaines limites, comme socialement légitimes.
Décoration papale
Ce serait une tâche à part de montrer quelle incidence décisive ce gain de puissance sociale, ou si l'on ose s'exprimer ainsi, cette première émancipation de la femme dans la société absolutiste de cour, a eue sur la progression du seuil de la pudeur, de la sensibilité aux expériences pénibles, du renforcement du contrôle de l’individu par la société en général. De même que tout gain de puissance, que toute ascension de groupes sociaux rendaient nécessaires une nouvelle réglementation de la vie pulsionnelle et un renforcement de la répression sur une “ligne moyenne” s'établissant à mi-chemin entre les restrictions de la couche dirigeante et celles imposées à la couche assujettie, de même le renforcement de la position sociale de la femme entraîna-t-il — pour employer une formule un peu schématique — un relâchement des restrictions pulsionnelles imposées aux femmes et une aggravation de celles imposées aux hommes ; de fait, il en résulta pour l’homme autant que pour la femme un resserrement de l’autocontrôle affectif dans leurs relations réciproques.
Taille originale : 42 x 21 cm
Dans son célèbre roman La Princesse de Clèves, Madame de La Fayette met dans la bouche du mari, qui sait que sa femme s'est éprise du duc de Nemours, la phrase suivante : “Je ne me veux fier qu’à vous-même ; c'est le chemin que mon cœur me conseille de prendre, et la raison me le conseille aussi ; de l’humeur dont vous êtes, en vous laissant votre liberté, je vous donne des bornes plus étroites que je ne pourrais vous en prescrire”.
Décor français classique
C'est un exemple de l'étrange nécessité de l'autodiscipline que cette situation impose à l’homme et à la femme. L'homme sait qu'il ne peut retenir sa femme de force. Il ne s’emporte pas, parce que sa femme en aime un autre, il ne se réfère pas non plus à ses droits d'époux ; l'opinion publique n'admettrait pas une telle attitude ; il s'impose une grande modération : je te laisse ta liberté, dit-il à sa femme, et je sais que ce faisant je t'assigne des limites plus étroites que si je formulais des règles et des préceptes. Autrement dit, il attend de sa femme la même autodiscipline dont il fait preuve. C'est un exemple typique de la situation nouvelle telle qu'elle découle de l’égalité des sexes. Ce n’est pas, à vrai dire, l'époux en tant qu'individu qui accorde ces libertés à la femme. Elles sont inscrites dans les structures de la société. Mais elles postulent en même temps un comportement nouveau. Elles sont génératrices de conflits spécifiques. Toujours est-il qu'il y a, dans cette société, un grand nombre de femmes qui font usage de ces libertés. D'innombrables anecdotes prouvent que l'aristocratie de cour considérait la limitation des rapports sexuels au mariage comme “bourgeoise” et indigne de la condition de noble. Mais cet exemple nous montre aussi à quel point une certaine forme et un certain niveau de l’engagement humain et social correspondent à une forme déterminée de liberté. »

 

vendredi 10 septembre 2021

Mes seize ans…

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Circlusion 1

 

Circlusion 2

 

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Circlusion 3
« J'ai donc passé la nuit là, on a commandé à manger, plus tard, puis on est retourné au lit. Mais bien qu'en un sens ce soit plutôt facile de faire comme si de rien n'était (parce que, au fond, n'avions-nous pas tous deux fait semblant depuis le début ?), je me sentais par ailleurs suffoqué par le poids de l'inconnu, du non-dit, qui pesait entre nous, et plus tard quand elle s'est allongée et endormie contre moi, je suis resté éveillé et j'ai regardé fixement par la fenêtre, étreint par une solitude totale. Les silences nocturnes (ma faute, pas celle de Kitsey - même poussée dans ses retranchements elle n'était jamais à court de répartie —) et la distance en apparence irréconciliable entre nous m'avaient rappelé très fortement mes seize ans, quand je n'avais pas la moindre idée de ce qu'il fallait dire ou faire en présence de Julie qui, même si elle ne pouvait vraiment pas être taxée de petite amie, était la première femme que j'aie considérée comme telle. On s'était rencontré devant le caviste sur Hudson Street alors que, mon argent à la main, j'attendais que quelqu'un entre et veuille bien m'acheter une bouteille de n'importe quoi, et c'est à ce moment-là qu'elle était arrivée au coin en tournoyant, vêtue d'un costume futuriste du genre chauve-souris qui ne collait pas avec sa démarche pesante et ses airs de fille de ferme, son visage-ordinaire-mais-plaisant d'épouse des Grandes Prairies dans les années 1900. “Salut gamin (soulevant sa bouteille de vin du sac), voilà ta monnaie. Si si. Pas de souci. Tu vas rester planté là dans le froid et boire ça ?” Elle avait vingt-sept ans, presque douze de plus que moi, un petit ami qui finissait des études commerciales en Californie - et il n'était pas question que je passe la voir ou la contacte une fois qu'il serait revenu. On le savait tous les deux. Elle n'avait pas eu besoin de le préciser. Grimpant au galop les escaliers qui menaient à son studio au cinquième, lors des rares (à mes yeux) après-midi où j'avais le droit de venir la voir, je débordais toujours de mots et de sentiments trop grands pour être contenus, mais tout ce que j'avais prévu de lui dire s'envolait au moment où elle ouvrait la porte, et au lieu de pouvoir mener une conversation ne serait-ce que de deux minutes comme une personne normale, à la place j'hésitais là, muet et désespéré, trois pas derrière elle, les mains plongées dans mes poches, me détestant, pendant qu'elle marchait pieds nus dans le studio, l'air cool, parlant sans effort, s'excusant pour les vêtements sales par terre et d'avoir oublié d'acheter un pack de bière - est-ce que je voulais bien redescendre ? - jusqu'à ce que, à un moment donné, je me jette littéralement sur elle au beau milieu d'une phrase et la renverse sur le canapé-lit, parfois avec une telle violence que mes nouvelles lunettes voltigeaient en l'air. Toute cette histoire avait été si merveilleuse que j'avais cru en mourir, mais allongé ensuite je m'étais senti malade de vacuité, son bras blanc sur le dessus-de-lit avec la lumière des lampadaires qui s'allument, redoutant l'arrivée des vingt heures qui signifiaient qu'elle devrait se lever et s'habiller pour son boulot, dans un bar de Williamsburg où je n'étais pas assez âgé pour pouvoir entrer. Je n'aimais même pas Julie. Je l'admirais, elle m'obsédait, je lui enviais sa confiance en elle, et j'avais même eu un peu peur d'elle ; mais je ne l'avais pas vraiment aimée, et elle non plus. Je n'étais pas davantage sûr d'aimer Kitsey (en tout cas pas de la façon dont à un moment donné j'avais espéré l'aimer), toujours était-il que c'était surprenant que je me sente aussi mal, vu que j'avais déjà connu ce genre de scénario. »
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Taille originale : 21 x 29,7 cm

 

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Taille originale : 29,7 x 21 cm

mardi 31 août 2021

Exercer la mentule

« Par sainct Rigomé (dict Frère Jan), Panurge mon amy doulx, je ne te conseille chose que je ne feisse, si j'estoys en ton lieu. Seulement ayez esguard et consydération de tous jours bien lier et continuer tes coups. Si tu y fays intermission, tu es perdu, paouvret, et t'adviendra ce que advient ès nourrisses. Si elles désistent alaicter enfans, elles perdent leur laict. Si continuellement ne exercez ta mentule, elle perdra son laict et ne te servira que de pissotière : les couilles pareillement ne te serviront que de gibbessière.
Je t'en advise, mon amy. J'en ay veu l'expérience en plusieurs qui ne l'ont peu quand ilz vouloient, car ne l'avoient faict quand le povoient. Aussi par non usaige sont perduz tous privilèges, ce disent les clercs. Pour tant, fillol, maintien tout ce bas et menu populaire troglodyte, en estat de labouraige sempiternel. Donne ordre qu'ilz ne vivent en gentilzhommes, de leurs rantes, sans rien faire. »
Trou (version 1)
taille originale : 29,7 x 21 cm

 

« Par Saint Rigomer, dit Frère Jean, Panurge mon doux ami, je ne conseille rien d'autre que je ne ferais si j'étais à ta place. Fais toujours attention et applique-toi quotidiennement à bien enchaîner tes coups de façon continue. Si tu t'interromps, tu es perdu, mon pauvre, et il t'arrivera ce qui arrive aux nourrices. Si elles arrêtent d'allaiter des enfants, elles perdent leur lait. Si tu n'exerces pas continuellement ta mentule, elle perdra son lait et ne te servira plus que de pissotière. Les couilles pareillement ne te serviront plus que de gibecière.
Je t'avertis, mon ami. Je l'ai vu par l'expérience de plusieurs hommes qui n'ont pas pu le faire quand ils le voulaient, car ils ne l'avaient fait que quand ils le pouvaient. Ainsi se perdent, par non-usage, tous les privilèges, comme le disent les clercs. C'est pourquoi, mon petit, maintiens ce bas et petit peuple troglodyte en état de labourage perpétuel. Donne l'ordre qu'ils ne vivent pas de leurs rentes à la manière des gentilshommes, sans rien faire. »

 

Trou (version 2)
taille originale : 21 x 29,7 cm

mardi 24 août 2021

Le mot interdit

taille originale : 21 x 29,7 cm

Je me réveillai brutalement dans un état d'étrange hébétude. Il me fallut quelques secondes et quelques mouvements pour me rendre compte que j'étais couché complètement nu au milieu du lit, les mains attachées à son sommet. Je ne pouvais plus mouvoir que le bas de mon corps. Je voulus parler, appeler, mais ma bouche était terriblement sèche. Ma mémoire était bousculée et partielle. Je ne comprenais pas ce qui m'arrivait. Je ne savais pas où j'étais.

Puis la porte devant moi s'ouvrit et elle apparut nue, vêtue seulement d'un corset noir avec un godemiché orgueilleusement dressé au bas de son ventre. Je commençais à reconstituer ce qui s'était passé mais elle ne me laissa pas le temps de la réflexion. « Ah, tu es déjà réveillé et dans de bonnes dispositions dirait-on », dit-elle en fixant mon sexe qui était légèrement bandé. « Bien, écarte les jambes à présent, que je puisse contempler ton frêle orifice et puis bien sûr t'enculer ». J'essayai de récupérer un peu de salive pour parler et déclarai d'une voix pâteuse : « Non, non, je ne suis pas une… - Pas de gros mots : tu me l'as déjà dit hier ! Tu dois simplement faire preuve d'un peu d'ouverture d'esprit et de fondement. » J'étais trop épuisé pour discuter et demandai seulement d'une voix sourde un peu d'eau. Elle apporta bientôt un verre qu'elle déversa au bord de mes lèvres. Je vis distinctement alors du coin de l'œil à quelques centimètres de mon visage l'engin noir et veineux dont elle était affublée.

Puis elle m'ordonna d'écarter les jambes pour qu'elle puisse, dit-elle, satisfaire l'intense désir qu'elle avait de me sodomiser. Je secouai la tête, mais elle s'approchait déjà de moi et voulut me saisir les genoux. Je me débattis, essayant de lui donner des coups de pied et de la repousser plus loin, mais elle se redressa, se pencha au bord du lit pour y saisir un fouet. Sans me laisser le temps de réagir, elle me donna deux ou trois coups directement sur la bite et les couilles. Gémissant, je fermai instinctivement les cuisses, pliai les jambes et basculai sur le côté pour mettre mes parties sensibles à l'abri. « Tu vas obéir, je te le dis » affirma-t-elle avec un léger rire. Et elle m'appliqua de nouveaux coups de fouet, cette fois sur les fesses. Mais surtout, elle les saisit pour essayer d'y glisser un doigt. Instinctivement, je basculai de l'autre côté, mais je ne faisais qu'exposer la même face sous un angle différent. Après une ou deux nouvelles tentatives de sa part, je me raidis, hérissé comme un bâton de berger, les jambes complètement allongées, les fesses bien serrées sous mon corps. Elle en profita cependant pour s'agenouiller sur mes cuisses et aussitôt me caresser la bite.

Après quelques instants, elle conclut : « Je vois que ton état d'esprit s'améliore. On va pouvoir comparer la taille de nos engins. » Elle frottait effectivement son gland contre le mien, et je dus constater que j'étais en situation d'infériorité. « Il est temps de passer aux choses sérieuses. Écarte les jambes. J'ai déjà trop attendu. J'ai trop envie de t'enculer, là, tout de suite ! » Je réitérai mon refus de multiples mouvements de la tête, mais elle me saisit les couilles et me les tordit violemment en répétant : « Écarte, écarte, te dis-je ! » Je relâchai seulement mes muscles contractés, ce qu'elle remarqua et dont elle profita pour soulever ma cuisse gauche et la poser sur son épaule. La voie était libre, mais elle garda mes parties fortement serrées dans sa main gauche tout en en enfonçant un doigt de la droite dans mon anus. Je gémis de honte et de douleur mêlées. « Arrête, c'est juste un doigt, bien lubrifié d'ailleurs. Tu en as chié de plus gros que ça ! » Et elle l'enfonça complètement avant de le retirer, et, cette fois, d'en enfoncer deux. Je gémis encore, mais je constatai avec stupéfaction que mon trou le plus intime s'ouvrait sans réelle difficulté. Trois doigts, sinon quatre, occupèrent la place.

« Voilà, je crois qu'on est prêt pour les choses sérieuses », dit-elle après quelques allées et venues. Elle profita de ma faiblesse, pour me saisir par en-dessous des genoux et pour relever mes cuisses en les écartant le plus largement possible. Je fermai les yeux et je sentis l'engin qui s'introduisait déjà dans mon fondement. Elle progressa lentement mais je pensais seulement que mon trou était bien trop serré, bien trop étroit pour cette chose, et qu'elle allait me déchirer l'anus. Elle ne s'arrêta pas et j'émis plusieurs petits cris de douleur, tout en répétant silencieusement « Ce n'est pas possible, c'est trop gros, elle n'y arrivera pas ». Mais elle franchit le dernier obstacle, me faisant pousser un cri d'effroi et de soulagement mêlés. « Nous voici dans la place-forte, murmura-t-elle. On va à présent élargir la voie et la rendre complètement accessible. » Et elle commença à aller et venir, d'abord lentement, puis plus rapidement, avec des mouvements de plus en plus amples, sortant bientôt du siège avant d'y replonger entièrement. L'orifice était à présent tellement ouvert qu'elle avait à peine besoin de diriger l'engin dans sa course.

De sa main gauche, elle me branlait rapidement, et je sentais que, de manière inexplicable, je bandais fermement. Et quand elle relâchait ma bite pour m'enculer plus aisément, celle-ci restait incroyablement dure, prête sous mes yeux à éjaculer, me semblait-il, jusqu'à mon propre visage. Je murmurai : « Baise-moi, baise-moi, mais laisse-moi me branler… - Haha, tu aimes ça finalement de te faire enculer. Avoue-le, dis-le, dis le mot… - Non… - Si, tu vas le dire… - Une tapette… - Dis toute la phrase… - Je suis une tapette… - Oui, tu es une tapette, un pédé, un enculé, une pédale… et tu aimes ça manifestement ! » Et elle continua à m'enculer sans toutefois me libérer, car il lui fallait, disait-elle, satisfaire ses pressantes envies sodomites. Et puis elle voyait bien combien cette pratique me plaisait et me faisait durcir et que je méritais d'en découvrir les plaisirs extrêmes.

Arrivée finalement à un degré suffisant d'épuisement, elle se retira et déclara que je devais encore subir quelques outrages et qu'il me fallait à présent lui sucer la bite. Je murmurai : « Non, pas la bite qui sort de mon cul ! - Si, si, mais je vais retirer la capote dont je me suis servie. - Mais pourquoi ? - Tu dois rendre hommage à la bite qui t'a si bien enculée. Tu ne peux pas te montrer ingrat. Tu devras l'avaler entièrement. Je vais te libérer mais tu te mettras en position, la tête renversée au bord du lit pour que je puisse t'imposer une gorge profonde. Tu verras, la première fois, c'est un peu douloureux, mais vu ton état d'esprit, il est certain que tu adoreras servir de foutoir ultime à ma bite ! »

taille originale : 21 x 29,7 cm

Était-il possible qu'elle parvienne à ses fins, que j'obéisse sans me révolter, que je consente ainsi à mon propre abaissement ? Il n'était pas temps de philosopher mais bien d'agir. Libéré, je pouvais à présent me redresser, fuir peut-être, défier celle qui venait d'abuser de moi, mais je constatai que ma bite était raide, tremblante d'affolement et d'excitation à l'énoncé de l'épreuve qui m'attendait. J'obéis aux instructions données et me mis dans la position exigée. Le gland noir s'approcha de mes lèvres qui s'ouvrirent pour l'accueillir dignement. D'abord modérée, la fellation devenait de plus en plus profonde. Je m'efforçais de sucer et d'avaler la chose. Puis le passage devint périlleux. C'est elle à nouveau qui guidait le mouvement, et, si elle tenait compte de mes soubresauts et de mes résistances involontaires en se retirant un bref instant, la bave dégoulinant alors sur mon visage renversé, elle revenait toujours à la charge à son rythme jusqu'à ce qu'elle parvienne effectivement dans ma gorge, s'enfonçant à un tel point que je crus m'étouffer. Elle se retira, recommença autant de fois que nécessaire, pour qu'elle puisse aller et venir rapidement  jusqu'aux qu'aux couilles de latex sans rencontrer de résistance.

Elle se coucha alors sur moi en soixante-neuf et prit à son tour ma bite en bouche. En même temps, elle glissa une main sous ma cuisse pour enfoncer plusieurs doigts dans mon cul. J'écartai des deux mains mes fesses, l'appelant muettement à enfoncer plus de doigts, plus profondément, plus violemment dans mon trou intime. Jamais je n'avais été soumis à une telle emprise, jamais mon corps et ses orifices n'avaient été ainsi abandonnés au plaisir d'autrui. Et c'était incroyablement jouissif. Experte, elle me suçait comme si elle percevait elle-même la montée du plaisir dans mon membre, et elle me fit éjaculer dans sa bouche sans que je ne puisse rien contrôler.

J'étais abasourdi. Elle me fit changer légèrement de position, s'agenouilla au-dessus de ma tête, et commença à se branler sur mon visage, qui dégoulinait à présent de bave et de mouille mêlées. Elle jouit.

Plus tard, elle m'apprit les bonnes manières, notamment à me mettre à quatre pattes pour me faire prendre en levrette, à genoux pour avaler son gode, couché sur le dos, les cuisses bien relevées et bien écartées pour qu'elle puisse m'enculer à sa guise. Je dus également apprendre à faire des lavements corrects afin qu'elle passe facilement et à plusieurs reprises de mon cul à ma bouche et inversement. Plus tard encore, elle me présenta une de ses amies, une amante en fait, et elles consacrèrent toute la soirée à me baiser en bouche et en cul. À genoux devant elles, je dus également les sucer à tour de rôle avant d'essayer de prendre les deux godes en même temps. Elles tentèrent également une double pénétration anale.

Un scénario similaire se déroula cette fois avec un homme que je suçai longuement pendant qu'elle m'enculait. Puis la position s'inversa naturellement, et il m'encula pendant que je suçais son gode.

Ce soir-là, elle conclut : « Je crois que cette thérapie de conversion est une belle réussite ! »

Espace courtois
taille originale : 21 x 29,7 cm