lundi 30 juin 2025

Le danger de nos désirs réels

bien ou mal,
vertu ou volupté,
fellation ou sodomie
Taille originale : 29,7 x 21 & 29,7 x 42 cm
« Si, Elle, le film de Verhoeven, est à ce point dérangeant et nécessaire, c’est parce qu’il confronte la société patriarcale à l’un de ses pires fantasmes : une femme désirante et qui, en plus, désire mal. Les désirs incivilisés des femmes sont toujours apparus comme une menace. Les hommes peuvent avoir des désirs obscurs, les nôtres doivent être lumineux. C’est contre cette exigence de vertu morale qu’écrit le marquis de Sade, un personnage terrifiant à bien des égards, mais un personnage terrifiant aussi, assurément, parce qu’il a violenté notre imaginaire sexuel, sécularisé les femmes, rappelé qu’elles pouvaient avoir des désirs violents, abusifs, pédophiles, c’est-à-dire des désirs dangereux pour elles-mêmes et pour les autres. Que doit faire le féminisme, par conséquent, contre une culture patriarcale qui a exigé des femmes un désir vertueux ? Que signifie libérer notre désir ? Allons-nous le libérer à la seule condition qu’il soit bel et bon ? Comme l’écrit Amber Hollibaugh : “nous devons vivre avec le danger de nos désirs réels”. Pour que les femmes imaginent et fantasment hors des stéréotypes traditionnels masculins et, bien sûr, sans être blâmées ni punies par la société, il faut proclamer que les désirs des femmes sont au moins aussi complexes et insondables que ceux des hommes. Derrière la tentative de faire coïncider désir et consentement se cache en réalité un nouveau puritanisme qui, loin de repousser les limites du désir féminin, fait reposer sur nous le devoir d’éprouver des désirs corrects. »
Fond d’or

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