lundi 13 juin 2022

Union avec un troupeau de vaches ?

D'époques différentes
Taille originale : 29,7 x 21 cm
« Si, dans la réalité de la vie intime des couples dans toutes les sociétés, l’usage sexuel, la recherche du plaisir et l’usage procréatif ne sont pas nécessairement dissociés, nombre de cultures ont cependant cherché à réaliser cette dissociation, en chassant la recherche du plaisir sexuel du rapport conjugal procréatif et en refusant aux rapports illicites extraconjugaux le droit de porter des fruits légitimes. En Grèce, trois types de femmes différentes s’occupaient du maître de maison citoyen : l’épouse née dans la Cité, pourvoyeuse de fils dans la chasteté et la fidélité, la concubine qui s’occupait du bien-être quotidien du corps, et l’hétaïre ou la prostituée, de haut vol ou non, qui prenait en charge le plaisir sexuel. C’est vrai de l’Inde, où la société “admet le recours aux courtisanes pour préserver la pudeur des épouses”. À l’extérieur du domaine familial, la liberté est grande et “l’union simultanée avec plusieurs femmes s’appelle l’union avec un troupeau de vaches”. Les devadâsi, danseuses sacrées et servantes du dieu, “sont à la fois tentatrices des ascètes et récompenses des dévots”. C’est vrai aussi d’Israël qui, au temps du Déluge, permettait le mariage d’un homme avec deux femmes, l’une pour lui donner des enfants, l’autre pour lui donner du plaisir, laquelle utilisait des potions d’herbes pour rester stérile. À Byzance, la découverte dans les égouts des bains d’Asqelon des ossements d’une centaine de bébés morts immédiatement après leur naissance, presque tous de sexe masculin, montre que l’infanticide était de règle quand la contraception n’était pas efficace dans le milieu des hétaïres et prostituées. Mais on gardait les fillettes, ressource utile et surtout gratuite pour renouveler les stocks futurs. Car pour alimenter les bordels, les hétaïres achetaient de jeunes esclaves ou élevaient des fillettes qui avaient été exposées. Ainsi, dans une société close de prostituées, la fillette née d’une hétaïre et épargnée à sa naissance (rare exemple d’une situation où ce n’est pas l’inverse qui s’accomplit) avait sa voie non seulement tracée d’avance, mais par sa présence elle assurait sa mère d’être entourée de soins dans sa vieillesse. Ce fut le sort de celle qui devint l’impératrice Théodora, née dans un bordel et réputée avoir connu les mêmes jeux sexuels que ses compagnes pour l’amusement des hommes, où des oies sont invitées à venir picorer le grain dont les sexes des femmes sont emplis. »
Lèche m’encor, relèche-moi et lèche
Taille originale: 21 x 28,1 cm

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