mardi 8 mars 2022

L'échelle du plaisir

Fashion Week
Taille originale : 27,7 x 21 cm
« Le directeur est inlassablement aiguillonné par sa chair et les inconvenances de la presse. Il prend des libertés, aime par ex. uriner à la manière des chiens contre sa femme après avoir fait d’elle et de ses vêtements une petite montagne, afin que plus vertigineuse soit la chute. Vers le haut l’échelle du plaisir ne connaît pas de limites, nul besoin de juge en ce domaine. Cet homme utilise et barbouille sa femme comme le papier qu’il produit. Il fait chez lui la pluie et le beau temps, extirpe, avide, sa queue du sac avant même d’avoir fermé le sas de la porte d’entrée. La lui met dans la bouche, encore toute chaude de chez le boucher, à lui faire grincer les mâchoires. Même lorsque des invités au cours d’un dîner viennent éclairer son âme, il lui chuchote à l’oreille quelque futilité concernant ses parties génitales. Grossier, il porte la main sur elle, sous la nappe, travaille son sillon, et devant les invités fait faire sa petite promenade à sa femme qui tire sur sa laisse dans sa crainte aux abois. Elle ne doit pas pouvoir se passer de lui, c’est pourquoi il lui tient la bride. Elle ne doit pas pouvoir penser à autre chose qu’à l’âcre et cuisante tisane qu’il pourrait lui verser. Devant des invités, il glisse la main dans son corsage, rit, et passe les cochonnailles. Tous, n’est-ce pas, ont besoin de son papier, et le client satisfait est roi. Et qui, d’ailleurs, ne comprendrait la plaisanterie ? »
Travailleuses essentielles

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