jeudi 29 décembre 2016

De la sodomie et de la causalité en sciences sociales

dessin d'une femme se faisant enculer les cuisses ouvertes
Variation 1
taille originale : 21 x 29,7

Très chère,
C’est une erreur de dire, comme d’aucuns le prétendent ou le sous-entendent de façon souvent naïve, que les sciences sociales et même les sciences humaines en général expliquent les comportements : elles expliquent des différences de comportement et même plus précisément des variations dans les comportements, mais pas les comportements eux-mêmes. La démonstration la plus nette en est donnée par le fondateur même de la sociologie, Émile Durkheim, dans son étude exemplaire sur le Suicide. Ce à quoi il s’attache, c’est précisément les variations du taux de suicide en fonction des différentes sociétés, et il en conclut que ce taux augmente avec l’anomie, c’est-à-dire l’absence de lien social pour le dire simplement. Durkheim ne dit pas que le protestantisme ou le célibat sont la « cause » du suicide, il dit seulement que le catholicisme et le mariage (pour l’homme…) sont des facteurs de protection contre le suicide, et donc que son taux augmente avec l’anomie. C’est bien dire que la « cause » au sens courant du terme est ailleurs. Il est intéressant de remarquer que l’anomie est un des rares concepts propres à la sociologie alors que la plupart des « causes » mises en avant dans les explications sociologiques relèvent plutôt du sens commun, de cette sociologie « compréhensive » chère à Dilthey : on vole parce qu’on est pauvre, ce qui est une « explication » que tout le monde comprend facilement… Et de fait, les querelles entre sociologues prennent souvent la forme de querelles de sens commun : la pauvreté n’expliquerait pas tout, réplique-t-on alors…
Pour en revenir à Durkheim, même quand il affirme que le taux constant de suicides au cours du temps dans la même société doit être le résultat d’un penchant collectif de la société en cause et qu’il ne résulte donc pas de facteurs individuels éminemment variables comme le désespoir amoureux — ce qui est un argument très fort en faveur d’une « cause » sociale agissant de façon relativement continue —, il postule ce penchant mais il ne peut pas le décrire, le définir, le déterminer précisément. C’est d’ailleurs sur ce point qu’il sera questionné par Maurice Halbwachs dans son ouvrage subséquent, les Causes du suicide, où il envisage le rôle des « motifs et circonstances individuelles » comme une « cause » à part entière. Bien entendu, vous maîtrisez mieux que moi les outils statistiques, et les analyses de régression comme d’autres instruments permettent de mieux isoler aujourd’hui les variables déterminantes, mais, derrière l’appareillage technique (et vous savez d’ailleurs que les sociologues, dans leur majorité, maîtrisent assez mal ces instruments, comparativement à d’autres disciplines), c’est bien de variations qu’on parle en définitive.
Si donc un ministre de sinistre mémoire a pu affirmer de façon caricaturale que la sociologie « excuse » les terroristes — il aurait mieux valu qu’il dise que certains sociologues aiment trop facilement « accuser » la société de tous les maux de la terre, quitte à transformer la Société en une espèce de mana tout puissant et malfaisant, mais aussi indéterminé que ne le disait Lévi-Strauss lorsqu’il expliquait que le mana n’a guère plus de consistance que le concept de truc et ou de machin chez nous —, il est sans doute tout aussi naïf de prétendre « expliquer » le terrorisme, d’abord parce que le nombre de ces assassins est si réduit qu’il est bien difficile d’élaborer des statistiques sérieuses sur des séries aussi faibles (il faut, me semble-t-il, distinguer les quelques terroristes qui ont frappé ici et tous ceux, beaucoup plus nombreux, qui sont partis en Syrie ou ailleurs combattre au nom du djihad et dont les motivations relèvent peut-être de motivations assez banales comme le goût de l’aventure, alors que le passage à l’acte terroriste implique, je crois, une motivation supplémentaire qui devrait être étudiée en tant que telle), et surtout parce que, encore une fois, les sciences humaines expliquent des variations, pas les comportements. En l’espèce, les causes sociales habituellement mises en avant, la pauvreté, les discriminations, la relégation, n’ont vraisemblablement que peu d’influence sur les comportements : vous pouvez augmenter les minima sociaux de 10, 20 ou même 50%, vous ne diminuerez pas en conséquence le nombre d’individus décidés à mourir pour une cause qu’ils jugent sacrée !
Dès lors, prétendre qu’il faut expliquer pour agir, prétendre qu’il faut agir sur les « vraies causes » pour être réellement efficace, comporte une bonne dose de naïveté sinon d’arrogance, celle de croire que l’on connaît, comme sociologue ou spécialiste des sciences humaines, la « cause » cachée des comportements. Il suffit de lire les débats sur ces questions épineuses pour constater que les supposés experts ne sont pas d’accord entre eux sur ces explications en définitive hypothétiques. Bien entendu, il y a des travaux sérieux, plus sérieux que d’autres : même l’analyse qualitative, lorsqu’elle est basée sur un vrai travail d’observation et de recueil de données, apporte des éclairages importants sur ces phénomènes. Mais l’action n’est pas directement liée à l’explication : après tout, à Stalingrad, il s’agissait de combattre le nazisme, pas d’expliquer pourquoi les nazis menaient une guerre d’extermination ! L’exemple est caricatural, mais il permet de questionner les motivations des sociologues (et notamment des plus médiatiques d’entre eux) : pourquoi cherchent-ils à « expliquer » certains phénomènes plutôt que d’autres ? Peu de monde semble s’intéresser aux « raisons » des militants d’extrême-droite ou des groupuscules racistes : ne faudrait-il pas d’abord les « expliquer » avant de les combattre ? Aucun militant antiraciste ne penserait ça… Il est certain que les sociologues ne sont pas plus que vous, pas plus que moi, dépourvus de toute passion « politique ».
Je vais encore vous raconter brièvement une querelle anthropologique qui permet de mettre en lumière cette thèse sur l’explication des variations de comportements et non des comportements eux-mêmes. Vous connaissez certainement cet ouvrage qui fit la gloire de Margaret Mead sur les supposées Mœurs et sexualité en Océanie. Cette querelle constitue une intéressante construction à trois étages dont je ne soulèverai que la tabatière.
Mead décrit une espèce d’île paradisiaque où les jeunes hommes et les jeunes femmes ont des relations sexuelles libres, « décomplexées », sans tabou, n’accordant aucune importance à la virginité des filles et multipliant les partenaires d’une nuit. Dans l’hypothèse et la conviction culturalistes qui étaient les siennes, c’était faire là le portrait inversé de la société puritaine américaine où elle avait grandi et qui était déjà en proie aux supposées « crises de l’adolescence » (que d’aucuns estimaient alors universelles, liées à l’âge, ce que Mead entendait précisément réfuter).
Et puis, en 1983, un anthropologue australien Derek Freeman ayant revisité les lieux démolit complètement la thèse de Mead qui a, prétend-il, été abusée notamment par une de ses informatrices : celle-ci aurait laissé entendre, sur un mode faussement sérieux, à l’ethnologue inexpérimentée ce qu’elle avait envie de croire mais qui n’était que plaisanterie ou fantasme, à savoir une foule d’escapades nocturnes et de rencontres sexuelles sans lendemain. Des décennies après l’enquête de Margaret Mead, il a en effet retrouvé cette informatrice âgée alors de quatre-vingt-sept ans affirmant qu’elle-même et ses amies avaient répondu aux questions insistantes de la jeune ethnologue par des histoires complètement inventées. Freeman souligne à l’inverse de Mead que la culture de Samoa valorise précisément la virginité féminine pré-maritale. Mais il met également en évidence de nombreux cas de viols, d’agressions sexuelles, de véritables chasses nocturnes aux jeunes filles, très éloignés de la supposée liberté vantée par Margaret Mead.
Freeman tourne alors un cran supplémentaire, et, recourant à une éthologie élémentaire, affirme que les adolescents sont partout sujets à une montée de testostérone, ce qui explique à son sens cette agressivité masculine et ces violences à l’égard des jeunes filles. Autrement dit, Margaret Mead aurait ignoré « l’influence de la biologie sur les comportements ». Ce n’était pas le retour des crises d’adolescence mais bien de pulsions pubertaires dont tous les adolescents ici et ailleurs sont ou seraient l’objet…
Et puis un ethnologue, enseignant de l’École des Hautes Études en Sciences Sociales, Serge Tcherkézoff, va intervenir et construire, si je puis dire, le troisième étage de cette querelle théorique. C’est un homme de terrain ou du moins il a l’intuition du terrain : il essaie de comprendre ce qui s’est dit, ce qui s’est fait, non pas avec des idées préconçues mais en connaissant cette société, celle des îles Samoa, dans ses différentes facettes et composantes. Il comprend que Mead a été abusée par ses informatrices mais surtout par ses informateurs masculins dont elle ne parle pas dans son livre et qui littéralement multiplient les fanfaronnades, c’est-à-dire leurs supposés exploits sexuels nocturnes avec des jeunes filles prétendument insatiables sexuellement. Mais ces fanfaronnades s’expliquent par un système social complexe et en partie contradictoire. D’un côté, la sexualité des jeunes filles, qui doivent rester vierges, est surveillée par les femmes plus âgées, et dans la vie courante — celle du jour — hommes et femmes se comportent comme frères et sœurs sur le mode essentiel du respect. Mais la nuit, ou plus exactement dans l’univers mental qui est vu comme la « nuit », règne le sexe animal, il n’y a plus que des mâles et des femelles en rut, et les mâles y jouent le rôle dominant et actif. Cette sexualité animale est permise aux jeunes hommes alors même que la société valorise de manière générale le plaisir sexuel qu’il soit masculin ou féminin. On voit l’espèce de contradiction mentale que cela entraîne chez les jeunes filles qui, d’un côté, veulent éviter le déshonneur de la perte de la virginité mais qui, de l’autre, sont renvoyées à l’image d’une sexualité « libérée » et valorisée (surtout pour et par les hommes). La contradiction se résout alors par le discours fantasmatique qui se donnera libre cours face à une ethnologue trop peu expérimentée.
L’interprétation de Tcherkézoff est manifestement solide et appuyée sur des observations ethnographiques pertinentes, mais sa véritable cible est Freeman à qui il donne finalement une leçon d’épistémologie en anthropologie. Il rappelle d’abord que ce dernier insiste sur la dimension biologique de l’agressivité et de la sexualité masculines, soulignant que les comportements de viols nocturnes commencent vers seize ou dix-sept ans quand leur taux de testostérone grimpe en flèche. Mais, réplique Tcherkézoff, ce n’est pas là l’objet de l’anthropologie qui laisse à la biologie le soin de répondre à la question de savoir pourquoi le viol n’est pratiqué ni par les gamins de huit ans ni par les vieillards de soixante-dix-huit (sauf exception en ce qui concerne ces derniers). L’anthropologie cherche précisément à comprendre ce qui différencie la manière d’envisager la sexualité à Samoa de celle d’autres sociétés dont la nôtre (et sur ce point il donne raison à Mead même si ses réponses étaient erronées), comprendre par exemple pourquoi les Samoans distinguent ces viols nocturnes appelés moetotolo du fait général de « forcer une fille » (ce qui est condamnable). Ainsi encore, demande Tcherkézoff, « pourquoi le moetotolo entretient-il un rapport avec le rite du mariage (défloration manuelle dans les deux cas opérée exactement de la même façon) ? Pourquoi un rapport avec les assassinats de chefs à l’époque des guerres ? Pourquoi un rapport au monde des esprits ? ». Autant de significations attachées à ces faits, qui sont spécifiques donc à la société et même plus spécifiquement à la « mentalité » samoanes. Autrement dit, si l’on rencontre des violences sexuelles partout dans le monde, c’est peut-être une question pour la biologie des hormones, mais pas du tout pour l’ethnologie-anthropologie dont les représentants n’ont pas de raison d’aller observer dans une île du Pacifique un phénomène qui serait universel. Si les ethnologues se déplacent à Samoa, « c’est afin voir ce qu’il y a de “samoan” dans ce phénomène ». La question de principe pour eux c’est bien « l’autonomie méthodologique de cette petite part du comportement humain que les sciences sociales se sont données pour objet ».
La petite part du comportement humain… c’est étonnant comme formule parce qu’elle témoigne d’une modestie rare chez les représentants des sciences humaines, mais vous voyez que nous y retrouvons sous une forme à peine différente cette idée que ces savoirs n’expliquent pas les comportements mais seulement les variations observables entre comportements. La seule chose que j’ajouterai est qu’il n’est évidemment pas possible de déterminer quelle est « cette petite part du comportement », ni d’en fixer a priori ou a posteriori les limites épistémologiques (ce qui bien sûr permet toutes les fanfaronnades pseudo-scientifiques de certains), mais j’aurais peur néanmoins que la thèse de Tcherkézoff donne prise à une interprétation de la violence masculine en termes exclusifs de nature humaine et de poussée d’hormones… Je n’ai pas d’explication, mais vous savez combien je suis révulsé par cette violence : je ne peux m’empêcher de penser que de tels comportements sont loin d’être généraux et encore moins universels et qu’ils résultent donc d’une construction psychologique singulière même si je ne peux démêler quelle interaction complexe entre des dispositions génétiques et l’intériorisation d’un environnement et d’une histoire personnelle y conduisent.
Vous savez aussi que la domination érotique qui seule me fait bander n’est que la face voyante d’une soumission absolument consentie et beaucoup plus essentielle, la perception de la moindre réticence, du plus petit éloignement de mon esclave me faisant singulièrement débander. Mais tout cela résulte certainement d’une construction complexe sur laquelle je n’ai pas vraiment de prise.
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Variation 2
Je termine là.
Ainsi, très chère, nous nous verrons demain. Je vous demanderai de bien vouloir vous mettre dans le cul le plug qui accompagne cet envoi afin que votre anus soit bien distendu à votre arrivée et que je puisse vous sodomiser sans plus de circonvolutions. Vous procéderez également aux quelques accommodements nécessaires pour que je puisse jouir à ma guise et alternativement de votre bouche comme de votre cul que vous vous plairez à mettre pareillement et sans manières à ma disposition. Je vous suggérerai, même s’il s’agit bien là d’un ordre impérieux, de vous mettre immédiatement à quatre pattes devant moi, la robe relevée sur vos hanches, la culotte baissée sur les genoux et votre superbe fessier bien levé vers le ciel et offert à mon regard concupiscent. Je vérifierai immédiatement d’un doigt habile que vous êtes mouillée, mais je tarderai le moins possible à vous enculer comme vous le méritez, dès que j’aurai ôté le plug en votre anus enfoncé. Je plongerai en vous jusqu’aux couilles, jusqu’à sentir vos fesses s’écraser sous mes hanches. Vous les écarterez des deux mains et vous me supplierez de continuer sur ma lancée, d’entrer et de ressortir à de multiples reprises dans votre cul de déesse débauchée. Vous prendrez alors le gode, également joint à cet envoi, que malgré ses belles dimensions, vous enfoncerez avidement dans votre chatte luisante pendant que je vous enculerai sans faiblir. Vous déchirerez bientôt le string qui vous entrave. Je vous saisirai par les cheveux. Je vous sentirai entièrement sous moi.
Nous changerons de position, mais il vaut mieux que le scénario ne soit pas trop écrit et que l’imagination ait la plus grande part dans la manière dont je vous baiserai et vous enculerai à de multiples reprises, sans oublier votre bouche qui sera également mise à contribution pour avaler ma bite, pour lécher baveusement mes couilles, pour embrasser profondément mon cul. L’issue de toute façon ne fait pas de doute, et vous vous mettrez à genoux devant moi pour que je puisse me répandre aussi généreusement que possible sur votre visage et votre bouche offerte.
C’est sur ces propos insuffisamment orduriers, insuffisamment obscènes, que je termine et vous prie de croire, très chère, en mes sentiments les meilleurs
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Variation 3

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