mercredi 4 août 2021

La foi dans le génie de l'artiste

Taille originale : 21 x 29,7 cm


« Les difficultés de l’histoire de l’art avec l’art moderne remontent au début du XIXe siècle, lorsque l’art perdit ses fonctions publiques traditionnelles. Cette perte fut compensée par une réflexion sur les buts et moyens de l’art, sur le domaine artistique. L’art justifia sa survie par son autonomie absolue. À ce moment-là, l’histoire de l’art se forma comme une nouvelle branche de la connaissance humaniste et sembla suivre le même chemin, isolant le domaine de l’art comme son champ d’étude. Mais cette impression est trompeuse. Car en réalité, l’histoire de l’art entreprenait de sacraliser la tradition même que l’art vivant du temps s’employait à désacraliser. Les intentions de l’histoire de l’art semblaient ressembler à celles de l’art, mais elles portaient sur l’art ancien et non sur l’art contemporain. L’histoire de l’art lutta pour restaurer les valeurs d’une tradition perdue pendant que l’art vivant échappait aux règles traditionnelles par un modernisme délibéré ou faisait de ces règles l’objet de ses réflexions, de ses commentaires, de ses doutes et de ses affirmations désespérées. Les deux projets ne partageaient qu’une chose, leur foi dans le génie de l’artiste. Elles se séparèrent dès que l’histoire de l’art explora l’évolution des écoles nationales et chercha de principes universels de création artistique. »

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