lundi 26 août 2024

Une lumière crue et blanche

Séjour de vacances…
« Elle gara la voiture sur un terre-plein. Comme je l’interrogeais du regard elle sortit de son panier une clé qui ressemblait beaucoup à celle du cabanon de la plage et, comme si elle annonçait une innocente plaisanterie : “Il vaut mieux que les gens que nous allons voir ne sachent pas où j’habite.”
Nous prîmes l’escalier qui menait au bord de mer.
Deux hommes nous attendaient à la porte du cabanon. Ils étaient jeunes. Ils avaient la tête rasée et des tatouages sur les bras. Ils serrèrent sa main, l’air un peu embarrassé, puis la mienne. J’essayai de refréner la peur et le dégoût qu’ils m’inspirèrent immédiatement. Comme j’avais encore plus peur de faillir à ma parole, et des conséquences que cela pouvait avoir, je les suivis à l’intérieur du cabanon.
Elle sortit de son panier une grosse lampe à piles qui jeta sur nous une lumière crue et blanche. Elle sortit ensuite son appareil et s’assit sur la banquette. Les types se jetaient des coups d’œil furtif, un sourire gêné sur les lèvres. J’étais glacé d’appréhension.
“Déshabillez-vous, dit-elle sans nous regarder tandis qu’elle chargeait son appareil.”
Ils avaient des corps très musclés. Ils bandaient. Pour la première fois je ne bandai pas malgré sa présence.
“Patrick, c’est bien ça, Patrick ? fit-elle en relevant la tête dans sa direction, mettez-vous là.”
Le type s’assit à l’endroit qu’elle désignait sur la banquette à deux mètres d’elle.
Elle continua, sans me regarder, d’un air détaché :
“V***, à genoux devant.”
Je m’exécutai.
“Sucez.”
…et lâcher prise
Je la regardai. Je voulais être sûr qu’elle voie mon regard. Puis j’inclinai la tête.
Ça n’avait pas de goût, ou alors un goût très fade. C’était comme si j’avais un bâton dans la bouche avec autour une enveloppe très fine qui n’y était pas collée, qui montait et descendait suivant le mouvement de mes lèvres. Je continuais à la regarder, m’affairant du mieux que je pouvais, tâchant de ne pas ciller sous les éclairs du flash. Entre deux photos, elle me regardait aussi, mais comme si ce n’était pas moi. Peut-être comme si ce n’était pas un être humain. Elle fit un signe de tête à celui que je ne voyais pas et arriva ce que j’attendais. Mes fesses furent brutalement écartées, je sentis un doigt mouillé dans mon anus, et la douleur.
Je m’agrippai des deux mains à la banquette et m’abandonnai au rythme de ses coups de reins qui me projetaient sur la verge et l’enfonçaient au fond de ma gorge. Je me disais que je n’existais pas, que je n’étais pas là et en un sens c’était vrai, puisque je ne faisais que transmettre passivement, d’une extrémité à l’autre de mon corps, un mouvement qui m’était imprimé.
Elle ne cessait de prendre des photos. Je ne cessais de la regarder. Elle se rendit compte avant moi que le type allait jouir. Elle dit très vite : “N’avalez pas, V***, gardez-le dans la bouche.” Le type cria. Je reçus la giclée. L’autre s’était arrêté.
“Montrez-moi, V***, montrez-moi.”
Je me dégageai, je tournai la tête vers elle et j’ouvris la bouche. Et comme je savais que c’était cela qu’elle aimerait, je laissai le sperme couler lentement sur mon menton, jusqu’à ce qu’il n’y en ait plus.
Tandis qu’elle était occupée à recharger son appareil, elle dit : “Les deux, changez de place. Vous ne bougez pas, V***.”
Ce n’est que lorsque je sentis l’odeur de ma merde, lorsque le gland souillé m’appuya sur les lèvres, que je compris vraiment ce qu’elle voulait de moi. J’eus un haut-le-cœur. Le vomi m’emplit d’un coup la bouche, me gonfla les joues instantanément. Je me précipitai sur la porte. Je courus jusqu’à la mer, me souillant à chaque pas du vomi que je projetais devant moi. Je me laissai tomber dans l'eau de tout mon haut. Je faillis me noyer : je continuais encore et encore à vomir et à crier. Puis je restai là assis, avec l’envie de ne plus jamais bouger, contemplant le rai de lumière sous la porte, sans même avoir l’idée de me demander ce qui se passait derrière.
Je ne sais pas combien de temps passa avant qu’ils ne sortent. La nuit était sombre, j’était assez loin. Ils ne me virent pas. Ils se serrèrent la main. »

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