dimanche 6 juin 2021

Métamorphose

Au matin gris, au sortir d'un rêve confus aux ombres vaguement érotiques, je me réveillai avec une sensation étrange au bas de mon ventre. Je glissai ma main droite sous la culotte de pyjama et découvris ma chatte déjà humide. Dans un demi-sommeil, je commençai à me caresser, entrouvrant les lèvres du bout des doigts. Je sentais que je mouillais. Bientôt, j'enfonçai un doigt plus profondément dans mon sexe qui était effectivement trempé. C'était agréable et je continuai à m'enfoncer puis à aller et venir dans mon trou humide. Bientôt, je remontai vers le sommet de ma chatte dont le clito était bien gonflé et terriblement sensible. Je crus que j'allais jouir. Je me raidis, les deux mains intensément appuyées contre mon sexe entre mes cuisses soudain refermées. Mon corps était tendu comme un arc mais je ne jouis pas. Je me relâchai, m'assouplis d'un seul coup, écartai les jambes et recommençai à me branler. Je remontai ma main gauche vers ma poitrine, soulevant la veste pour me caresser le sein dont la pointe gonfla immédiatement. Je jouis bientôt. Ah, que c'était agréable de se sentir ainsi mouiller, de se caresser, de se branler et de jouir enfin au petit matin.

Le sommeil se dissipa, et l'évidente réalité s'imposa à moi au sortir de ce rêve interrompu : j'étais devenu·e une femme. J'ouvris les yeux et fixai le plafond au-dessus de moi. Ma main droite était toujours entre mes cuisses, et il n'y avait nulle présence de ma bite, seulement un mont de Vénus légèrement poisseux. Et mon autre main soulevait et balançait de gauche à droite un sein bien gonflé. Je devinais la réalité mais n'osais pas encore la regarder en face. Je restai un long moment immobile, les yeux toujours fixés au plafond, avant de diriger le regard vers mon ventre. Mes seins soulevaient légèrement la veste, et plus bas ma main était glissée en-dessous de l'élastique du pantalon. Je l'écartai et j'aperçus une toison noire, mais pas de bite.

J'étais à présent bien éveillée, et il était temps d'aller au bureau. Du travail m'attendait. Je sortis enfin de mon lit et me dirigeai vers la salle de bains. Une légère curiosité me saisit. À quoi ressemblais-je ? Dans le miroir, j'aperçus une jeune femme, une jeune fille d'à peine dix-sept ou dix-huit ans sans doute. Les cheveux gris du quinquagénaire auxquels j'étais habitué avaient disparu. De longs cheveux noirs tombaient sur mes épaules. Le visage me parut familier même s'il m'était inconnu. Ce n'était pas moi rajeuni. Un instant, je crus être devenue une de ces actrices pornographiques que j'affectionnais, mais non. J'étais une adolescente inconnue, assez jolie. J'étais curieuse de savoir à quoi je ressemblais, et je me déshabillai entièrement. Je fus un peu déçue : j'espérais avoir une poitrine opulente, mais elle était relativement petite sans être menue. En revanche, en me tournant devant le miroir je constatai que j'avais un très joli fessier, bien rond et bien ferme. Heureusement d'ailleurs à l'âge qui devait être le mien ! Je ne pus m'empêcher de jubiler en pensant au propos du président Schreber : « Qu'il devait être beau d'être une femme subissant l'accouplement ! » Et c'est moi qui réalisais son rêve ancien !

J'entendis alors les pas lourds de mon fils aîné descendant l'escalier et s'approchant de la salle de bains à la porte de laquelle il frappa aussitôt : « T'es là, Pa' ? t'en as pour longtemps ? Je dois aller au lycée… » Je saisis mon peignoir pour me couvrir avant d'entrouvrir la porte : « Une minute… » Mon fils me regarda d'un air vaguement étonné : « Vous êtes qui ? - Mais je suis ton père, Luc ! - Euh… oui. Tu pourras me conduire au lycée comme prévu ? - Oui, bien sûr. »

La porte refermée, je me lavai rapidement puis voulus me raser, mais ce n'était plus nécessaire. Mes aisselles étaient à présent couvertes de poils courts qui n'étaient pas disgracieux et que je laissai en l'état. En revanche, mes vêtements étaient mal ajustés. Trop grands, ils flottaient autour de moi, tout en me serrant fortement à certains endroits. J'étais visiblement mal attifée, mais je résolus provisoirement le problème en mettant un pull suffisamment ample pour me couvrir jusqu'au sommet des cuisses.

Je descendis à la cuisine où Luc était en train de manger ses céréales. Je préparai une tasse de café quand arriva Léa qui me regarda d'un air soupçonneux et demanda à son frère : « C'est qui celle-là ? - Ben, c'est papa… - Ah bon ! » Puis sans fixer personne, elle déclara à la cantonade qu'elle ne serait pas là ce soir : « Je loge chez maman ». Je murmurai OK.

taille originale : 21 x 29,7 cm

Je pris les clés de l'auto et m'en allai avec Luc. Je m'arrêtai aux abords du lycée pour le déposer, mais prise d'une inspiration subite, je lui dis : « Attends, je viens avec toi. - Euh… si tu veux… Tu dois voir quelqu'un ? Il y a un problème… » Je répondis vaguement que non, et je l'accompagnai. À la grille, il montra sa carte de lycéen, et je me collai à lui comme si j'étais sa copine. Heureusement, les contrôles étaient très sommaires dans cet établissement de province. Il est vrai aussi qu'on se méfie moins des jeunes filles à la peau blanche que des adolescents au teint basané.

Dès que nous arrivâmes dans la cour, je laissai Luc et traînai un peu en faisant une inspection rapide des personnes présentes. Je repérai un bel adolescent qui me plut presque instantanément et commençai à me rapprocher de lui. Il était bien sûr en grande discussion avec un groupe de copains. Mais je le regardai avec suffisamment d'intensité pour que nos regards se croisent. Il me sourit. Bientôt, tout le monde se dirigea vers les classes. Je suivis le petit groupe à faible distance. Oui, les jeunes filles on n'y fait pas attention, sauf quand on est adolescent. Lui m'avait repérée.

On arriva dans une classe où il s'assit parmi les premiers. Je n'hésitai pas et m'assis à côté de lui, prenant la place d'un de ses copains surpris. « T'es qui ? t'es nouvelle ? » Évidemment que j'étais nouvelle ! Je fis rapidement les présentations « Marie - Maxime - Oh, c'est la même initiale ! T'as pas un cahier ou une feuille parce que je n'ai pas mes affaires. - Euh, si… Voilà. Tu veux un Bic aussi ? » Je lui souriais largement à chacune de ses brèves exclamations. C'était vraiment trop facile. Je dus quand même subir quatre heures de cours de terminale ainsi qu'une interro écrite que je signai du nom énigmatique de Marie Madelin ! C'est le seul problème auquel je réfléchis un tant soit peu, et c'est avec la plus grande fantaisie que je répondis aux énigmatiques questions de physique qui nous étaient soumises. Maxime en revanche semblait très préoccupé : je devinai que c'était un bon élève, intelligent certainement, mais très joli garçon.

J'étais sur des charbons ardents, attendant avec impatience la fin de la matinée pour inviter Maxime à boire un verre. Il fut un peu plus rétif que prévu. Il avait des choses à faire, des copains à voir, des parents à qui téléphoner. Et il fallait évidemment trouver un bar à l'écart du lycée pour ne pas être vu par ses condisciples. Je lui facilitai la vie. Je connaissais un bar un peu chic avec pas mal de recoins. Et je l'entrepris rapidement pour qu'il ne doive pas nourrir inutilement la conversation. Je l'avais tout de suite remarqué dans la cour, il avait l'air tellement intelligent, et puis sûr de lui, mais sans arrogance. On voyait immédiatement qu'il avait de l'expérience, de la maturité, et puis un air mystérieux comme s'il avait de lourds secrets. Mais bon, il était sportif manifestement, et je lui pinçais doucement le biceps avant de glisser la main sur ses pectoraux. J'avais énoncé assez de fadaises pour le convaincre que j'étais totalement subjuguée par son intelligence, sa beauté et sa poitrine musclée, même si je n'avais pas encore évoqué sa bite qui devait commencer, j'en étais sûre, à gonfler dans son pantalon. Je m'étais suffisamment rapprochée de lui pour sentir sa cuisse bien ferme, bien chaude contre la mienne et pour lui offrir à présent ma mes lèvres entrouvertes. Je glissai la pointe de ma langue à la recherche de la sienne, mais dès que le contact fut réussi, il m'embrassa en retour à pleine bouche comme le font les adolescents trop impatients. Une minute après, il glissait sa main en-dessous de mon pull à la recherche des mes seins qui étaient évidemment libres de tout soutien-gorge. Il me les pelota un peu trop fermement, un peu trop vigoureusement, même s'il réussit à bien faire gonfler leurs tétons. On s'embrassa et on se caressa un long moment à en perdre haleine, à tel point qu'un serveur vint nous trouver parce que nos ébats dérangeaient, paraît-il, certaines clientes certainement aussi âgées que jalouses. Je préférais dégager de cet endroit inhospitalier. Mon beau Maxime insista pour payer les consommations, mais, arrivé sur le trottoir, il s'arrêta hésitant. Il ne savait manifestement pas où aller, ses parents étaient certainement à la maison, il ne voyait pas quel copain pourrait lui prêter sa piaule. Je lui aurais bien proposé d'aller à l'hôtel, mais, comme nous étions apparemment mineurs, cela risquait de poser problème. Et puis, il n'était pas encore à l'âge où l'on fréquente ce genre d'endroits pour des rendez-vous clandestins. Je l'emmenai chez moi, c'était le plus facile.

Je l'entraînai rapidement vers ma chambre, mais il s'étonna que j'utilise ainsi « la chambre des parents ». Je le rassurai, inventant un bref mensonge concernant leur absence prolongée pour un voyage à l'étranger. Je me déshabillai rapidement en me débarrassant en particulier d'un boxer un peu trop masculin (il faudrait certainement que je fasse bientôt quelques emplettes dans des boutiques de vêtements féminins). Maxime semblait hésiter, un peu interloqué par ma précipitation, mais il n'avait encore rien vu ! Je lui conseillai de faire un saut dans la salle de bains car je savais que les ados ont souvent une hygiène douteuse malgré leurs vêtements de marque. À son retour, il se défit de sa chemise et de son pantalon mais garda ses sous-vêtements (mais heureusement pas ses chaussettes). J'étais déjà collée à lui, tous les deux à genoux sur le lit défait. Je l'embrassais, le tenant par le cou, alors que mon autre main descendait vers son ventre, s'immisçait sous l'élastique du slip et saisissait la bite en train de grossir. Je savais bien me servir de ce genre d'engin, et, en le branlant fermement et rapidement, je constatai avec une immense satisfaction que la chose était à présent bien raide et bien dressée. Je me détachai de sa bouche pour regarder avidement l'engin et admirer sa belle virilité, son gland rose et lisse, son prépuce retroussé et ses deux couilles se balançant à chacun de mes mouvements. Je n'attendis pas qu'il me le demande, et je m'abaissai aussitôt pour prendre sa merveilleuse bite en bouche. Jamais je n'avais ressenti une sensation aussi délicieuse : c'était doux et ferme, vivant comme un animal, vibrant comme un instrument de musique, excité au plus haut point comme un lapin, cherchant instinctivement à s'enfoncer plus profondément dans ma gorge. Maxime gargouilla quelque chose, manifestement surpris de la rapidité avec laquelle je m'étais occupé de sa petite affaire en train de devenir une grosse entreprise. Je le pompais, hardiment, passionnément, entièrement, tout en lui caressant les couilles de la main. J'étais terriblement excitée et je sentis que j'étais moi-même complètement trempée, ma chatte réclamant que j'y enfourne un maximum de doigts. Je l'incitai à se coucher de tout son long, et je me mis à quatre pattes sur ses cuisses pour continuer mon ouvrage. J'étais passionnément heureuse comme si j'avais attendu depuis quarante-cinq ans de savourer un tel engin, d'avoir la chance exquise de prendre un aussi glorieux membre dans ma bouche, de le pomper sans discontinuer comme s'il pouvait encore grossir et grandir sous ma chaleureuse action. Mais Maxime ne me demanda pas le moindre consentement et il jouit soudain sans avertissement. J'avalai aussitôt ces longs jets d'un sperme aussi goûtu qu'abondant. Combien ignorent ce plaisir ineffable de faire jouir ainsi dans sa bouche un adolescent aussi fébrile que généreux ! Il eut l'air un peu honteux, mais je lui adressai un large sourire en affirmant que c'était vraiment très bon et que cela m'avait beaucoup plu.

Mes paroles de réconfort eurent un effet rapide, et, après quelques minutes, le petit animal que je continuais à cajoler de mille baisers commença à relever la tête et à émerger de son léger repli. Une réflexion inattendue me traversa cependant l'esprit alors que je me préparais à enfoncer ce membre déjà ressuscité au fond de ma chatte : n'étais-je pas vierge ? Est-ce que je ne risquais pas de connaître les douleurs inédites d'un dépucelage trop rapide ? Et ne devais-je pas me souvenir de ces médiocres cours d'éducation sexuelle d'il y a plus de trente ans sur les risques des MST ? Je me rappelai qu'au temps de notre vie commune, mon ex-femme avait déposé dans les tables de nuit des deux enfants des préservatifs dont ils auraient certainement l'usage à un moment opportun… Je me précipitai dans la chambre de mon fils, puis dans celle de ma fille où je trouvai effectivement une boîte ouverte mais à peine entamée (ou pas du tout). Je me servis et revins vers ce beau membre dont j'espérais l'érection maintenue et que je recouvris rapidement d'une capote lubrifiée. Il valait mieux à présent que ce soit moi qui dirige la manœuvre, et je m'agenouillai au-dessus du jeune Maxime légèrement éberlué, semble-t-il, par la tournure des événements. Mon dieu, qu'il était beau dans son abandon pubère ! Était-il possible que des centaines de jeunes filles n'aient pas encore abusé de son corps d'éphèbe, de sa belle bite d'étalon, de ses couilles rebondies comme de durs abricots ? Toutes ses condisciples avaient-elles ignoré la saveur de sa bouche humide, de son gland gonflé, de son foutre jaillissant ? Moi, en tout cas, je ne laisserais pas passer ma chance, et ma chatte trempée pleurait d'une exigence impérieuse. Je m'assis sur lui, et le laissai s'enfoncer en moi lentement. Je fus dépucelée même si je ne ressentis pratiquement aucune douleur. Seul un peu de sang mêlé à beaucoup de mouille me confirma que j'étais à présent devenue une vraie femme (à moins que ce ne fussent mes règles, dont je ne connaissais pas encore l'agenda).

Maxime après avoir un peu récupéré avait un appétit d'ogre et était pressé de retourner au lycée. Je le laissai filer s'acheter un sandwich puis retourner à ses activités scolaires. Je n'avais pas de raison de le suivre, et je préférai rester chez moi. Il y avait plusieurs messages sur mon téléphone portable de mon employeur qui s'inquiétait de mon absence. Je répondis que j'étais malade et que j'enverrais bientôt un certificat médical. 

taille originale : 21 x 29,7 cm

Je passai l'après-midi à rêvasser à mon nouvel état, en attendant le retour de Luc et le repas du soir. Léa réapparut également car elle s'était disputée avec sa mère. Je préparai un de mes plats préférés, un biryani indien, végétarien et très épicé. Je posai quelques questions sur le déroulement de la journée sans trop insister sur la vie scolaire, un sujet qui bien évidemment les ennuyait mais qui constituait sans doute l'essentiel de leur existence. Quant à leur éventuelles relations amoureuses, elles me restaient inconnues. Il ne restait guère que les copains ou copines avec qui l'on prenait un verre… Léa me regardait cependant fixement et m'interpella : « Tu as vraiment une drôle de tête. Tu ne devrais pas voir un médecin ? Et tes vêtements, là… c'est vraiment n'importe quoi ! Tu devrais renouveler ta garde-robe et acheter des choses plus jeunes, plus à la mode, qui t'iraient mieux. Là on dirait ma mère ! » Je bredouillai que c'était mon intention et que j'irais faire les boutiques le lendemain. Luc soupçonneux s'étonna : « Tu ne travailles pas, demain ? » J'affirmai que j'avais des heures de récupération à prendre, ce qui était vrai mais faux également, puisqu'en trente ans de carrière, j'avais obstinément travaillé avec la régularité d'une horloge astronomique du lundi au vendredi, cinq jours par semaine sans la moindre interruption si ce n'est trois ou quatre épisodes grippaux auxquels je n'avais pas pu échapper.

Chacun retourna ensuite à ses occupations dans le refuge de sa chambre. Je restais sur les souvenirs de ma journée et la découverte extraordinaire de mes capacités érotiques à satisfaire un jeune homme comme Maxime. Que c'était facile ! Que c'était bon ! Délicieux même ! Je sentais que je mouillais à nouveau et je me déshabillai rapidement pour me branler plusieurs fois de suite.

Je m'endormis rapidement mais mon sommeil fut agité de cauchemars effrayants : je rêvais que j'étais immobilisé dans mon lit par une force supérieure et qu'au petit matin, ma femme levée avant moi m'interpellait pour que j'aille au bureau, ce que j'étais totalement incapable de faire. Puis c'était mon fils et ma fille qui venaient frapper à la porte, sans que je ne puisse répondre sinon par des borborygmes confus, alors que tout mon corps était paralysé comme saisi dans une gangue de béton. Seuls mes yeux bougeaient et je pouvais voir le ciel gris déjà lumineux dans la fente entre le store baissé et le coin du mur de la fenêtre. Bientôt, c'était mon patron qui venait frapper pour m'inciter à me lever et à me rendre au travail, en me répétant qu'il ne me payait pas pour ne rien faire… Je voulus relever la tête pour regarder vers la porte qui allait certainement s'ouvrir dans un instant mais tout ce que je vis, c'est ma bite dressée de façon monstrueuse : elle était de modeste dimension mais d'une forme affreuse, toute fripée, tordue, grise et tachetée d'un rose hideux, et elle s'agitait verticalement en se tordant dans tous les sens. Cette vision effrayante me sortit brutalement du sommeil, et, saisi de panique, je descendis ma main vers mon bas-ventre : heureusement, je ne rencontrai aucun membre indu, seulement une chatte soyeuse qui s'ouvrit lentement sous la pression de mes doigts. Malgré l'émotion, elle était déjà trempée, et je pus encore une fois en expérimenter toute la sensibilité.

Après le petit déjeuner, je conduisis Luc au lycée mais renonçai cette fois à y pénétrer. J'allais effectivement renouveler ma garde-robe. Cela prit toute la matinée : vêtements, sous-vêtements, chaussures… Je dus me faire conseiller pour tout, surtout que je souhaitais avoir une apparence aussi féminine et élégante que possible. Et très excitante. Il faudrait également que je prenne rendez-vous chez l'esthéticienne et apprenne les rudiments du maquillage. Pour l'instant, je pouvais me contenter d'un certain naturel, notamment dans la coupe des cheveux qui me paraissait en l'état relativement correcte. À la fin de la matinée, je pus rentrer chez moi pour un premier essai d'habillage avec mes nouveaux achats. Un jeans serré qui mettait en valeur mon petit cul, un soutien-gorge à balconnet pour exhiber la rotondité de mes seins à travers l'ouverture du chemisier, des bottines à talons mi-hauts et à bouts pointus qui galbent le pied et la jambe… (je n'étais certainement pas assez habile pour porter immédiatement de hauts talons, mais il n'était pas question que je porte d'énormes boots de guerrier ou de grutier comme c'était à la mode en ce moment).

Il me restait à rendre une visite dans une de ces boutiques scandaleuses où l'on trouve des vêtements et des accessoires destinés à une parade sexuelle provocante. Mais les sex-shops étaient devenus rares, concurrencés par toutes les sites de vente en ligne de ce genre de choses supposées honteuses. Il en restait quelques-uns aux abords de la gare où je me rendis en début d'après-midi. Je voulais acheter de la lingerie, des strings fendus, des bas auto-portants, l'un ou l'autre godemiché certainement…

Je découvris avec jubilation qu'il existait des ensembles minimalistes composés d'un slip réduit à deux ficelles plates d'un centimètre de large à peine et d'un soutien-gorge tout aussi mince consistant en un subtil montage qui entoure les seins tout en les dévoilant complètement, en noir ou en rouge selon les goûts. Quelle élégante perversion, pensais-je. Mais je préférais quelque chose qui soit un peu moins ouvert et permette une véritable découverte de mon intimité, comme un string minuscule, fendu avec à l'avant un triangle de dentelle noire qui couvrirait à peine ma toison, accompagné d'un soutien-gorge dit en demi-corset de dentelle également, qui soulève les seins tout en révélant toute la face supérieure de leurs globes. Quelle charmante perversité ! pensais-je encore. Mais j'étais à la recherche d'accessoires plus substantiels. Je pus admirer sur les nombreuses étagères des godes de grandes dimensions et de différentes formes - bites d'étalon ou poings fermés en latex -, des plugs anaux roses, noirs, bleus, rouges, vibrant ou chauffant, en verre, en métal ou en silicone, pour débutantes ou utilisatrices averties, leur embout sertissant un éventuel diamant de pacotille, mais également des liens, des chaînes (bien peu solides à mon estime), des menottes en cuir ou en métal, des pinces à tétons, des fouets, des badines, des baillons, des masques, des barres d'écartement ou de suspension… Seules les minuscules cages à pénis ne m'étaient pas destinées. Toutes ces choses avaient été imaginées, conçues, réalisées, fabriquées pour ma seule personne, même si la majorité des clients étaient ici des hommes et que les rares femmes qui s'y aventuraient étaient très généralement accompagnées par un compagnon supposément protecteur.

J'étais fébrile, ne sachant fixer mon choix, espérant vaguement qu'un événement extérieur vienne me sortir de l'incertitude. Je devinai sa présence derrière moi avant même qu'il ne m'interpelle : « Vous avez bien dix-huit ans, mademoiselle ? Vous savez que vous devez être majeure pour entrer dans cet endroit ? » Je bafouillai un vague « Oui, oui… » sans grande conviction en lui jetant un regard par en-dessous : il était effectivement plus grand que moi, un Noir manifestement musclé aux épaules larges et à l'assurance évidente : « Et vous avez des papiers qui le prouvent, mademoiselle ? » Je rougis instantanément, murmurant que je les avais oubliés chez moi. Il éclata de rire : « N'ayez pas peur, je ne suis pas de la police ! » Je rougis encore plus. « Il me semble que vous êtes bien intéressée par toutes ces choses. Ils vous plaisent, ces godemichés ? » J'étais subjuguée. Je m'imaginais déjà nue, entre ses bras, son corps pesant sur moi, mes cuisses grandes ouvertes pour l'accueillir au plus profond de mes entrailles. C'était sa voix. Dès qu'il avait ri, elle s'était faite rassurante, enveloppante, protectrice. Il était beau bien sûr, mais il parlait avec une aisance et une prestance que je n'avais jamais rencontrées. Il n'avait d'ailleurs aucun accent et utilisait, comme j'allais bientôt le constater, un vocabulaire riche et précis. « Vous savez, vous n'avez pas besoin d'acheter ce genre d'instruments, j'en possède qui fonctionnent parfaitement et qui vous donneraient pleine satisfaction. Et je ne suis pas un vendeur ! Juste un gentilhomme courtois et disponible. » Je n'étais pas née de la dernière pluie et l'allusion était transparente. Je savais à présent qu'il allait me baiser, faire de moi son esclave sexuelle, m'entraîner à commettre les gestes les plus dépravés et les plus obscènes même si je ne les imaginais pas encore avec exactitude. J'étais sur des charbons ardents, mais il ne semblait pas pressé. Il m'enjoignit de le suivre et de parcourir avec lui les marchandises exposées. Il me fit admirer la lingerie, me sourit en m'indiquant l'une ou l'autre entrave, me signala les différentes qualités de lubrifiant, puis me montra une combinaison en résille noire, ouverte néanmoins pour laisser offerts aux regards et aux mains concupiscentes les seins et le sexe de celle qui, comme moi, était susceptible d'enfiler ce genre de choses. Je lui demandai : « Vous me l'offrez ? » La réponse ne pouvait être que positive. Le pacte était conclu. Il se prénommait Abdou.

Il me proposa de l'accompagner dehors, de se promener ou de boire un verre. Je suggérai rapidement de trouver un endroit calme, chez lui par exemple. Il habitait à proximité dans un logement social, très différent cependant des clichés sur les banlieues misérables. Il vivait seul dans un appartement rénové, sans matrone ni fratrie remuante. Il avait l'air nettement moins pressé que moi et voulait faire la conversation tout en m'offrant un verre. Il s'enquérait de mes études, de mes parents, de mes loisirs, autant de questions auxquelles je répondais de manière vague jusqu'à ce que je comprenne qu'il se demandait si j'étais bien majeure. Je parlai alors de la fac, de mes études, du moins de celles que j'avais faites il y a plus de vingt ans, de mon permis de conduire et de mon auto ! Il pouvait être rassuré et se mettre bientôt en route ou en marche ! Je lui demandai seulement de baisser les stores du salon sous prétexte d'une lumière trop vive. Installés dans un canapé au bord du salon, l'on passa enfin aux choses sérieuses.

Il avait manifestement de l'expérience et une belle assurance en plus d'un corps superbe. Il m'embrassa (ou plus exactement il répondit au baiser enflammé que je lui adressai rapidement), il me caressa, me déshabilla progressivement, m'enlaça, me couvrit de baisers, défit ensuite mon soutien-gorge (tout neuf !), fit dresser la pointe de mes seins, glissa une main en mes cuisses, ouvrit habilement mon pantalon et enfonça enfin, enfin, enfin… un doigt dans ma chatte trempée. Moi-même, j'étais déjà bien occupée à le caresser, à lui rendre ses baisers, à ouvrir sa chemise, à passer une main avide sur sa poitrine avant de la descendre rapidement vers l'objet de tous mes fantasmes, sa bite qui devait être énorme et bien dressée. J'espérais qu'il m'ordonne de la prendre immédiatement en bouche, mais c'est lui qui se glissa entre mes cuisses, descendit mon pantalon et mon slip et commença à me lécher la fente remontant bientôt vers mon clito. Il agissait efficacement mais sans précipitation. Il n'avait aucune hésitation sur la manière de faire, il s'ajustait facilement à mes réactions, il me maintenait sous la sujétion de mon propre plaisir et j'étais déjà prête à le supplier de ne pas s'arrêter, de ne jamais s'arrêter, de continuer comme cela jusqu'à la fin des temps. Il connaissait la mécanique des femmes, ce salaud, et il me fit monter comme cela ne m'était encore jamais arrivé (il est vrai que je n'avais pas encore beaucoup d'expérience en matière d'orgasmes féminins).

Mais je découvris bientôt que j'étais capable d'avoir plusieurs orgasmes successifs. Ce mâle infâme - car il me connaissait mieux que moi-même, et il me maintenait sous l'emprise de ses caresses - s'était en effet éloigné de mon clito mais avait maintenu un doigt dans ma chatte, qu'il recommençait à faire aller et venir lentement en moi. Bientôt, je me sentis à nouveau mouiller, mouiller, monter, monter, à tel point que je dus le supplier : « Baise-moi, baise-moi, baise-moi… » Mais plus je tremblais, plus je me liquéfiais, et plus il se sentait sûr de lui agissant avec une calme et une détermination olympiennes. Il saisit je ne sais où un préservatif qu'il enfila sur sa bite enfin découverte : même si elle n'avait pas les dimensions fantasmatiques que je lui avais prêtées, elle atteignait certainement les dix-sept ou dix-huit centimètres, et puis surtout elle était bien raide, bien dressée, bien arrogante sans le soutien d'aucune main. Il commença à la faire aller et venir contre ma chatte largement ouverte, remonta à plusieurs reprises jusqu'à mon clito frémissant, redescendit vers le trou de ma chatte dans lequel il n'enfonça que le gland une première fois, une deuxième fois, une troisième… J'étais pantelante, n'ayant qu'une seul mot à la bouche : « Baise-moi, baise, baise-moi ! » Et il m'a bien baisée, lentement, longuement, profondément, jusqu'à ce que je n'en puisse plus et que je jouisse avec le support adéquat de deux des mes doigts sur mon clito.

Il fallait que je récupère après cette expérience dionysiaque. Il m'offrit un Coca mais je préférai un verre d'eau, question de rester jeune et jolie et de ne pas accumuler les calories inutiles. On passa ensuite dans la chambre, où nous eûmes un premier moment de tendresse. Il me suggéra d'abord d'enfiler le cadeau qu'il m'avait fait, la combinaison en résille : je pus m'admirer dans la glace d'une antique garde-robe, les courbes de mon corps finement soulignées par les le maillage noir, mes seins outrageusement exposés à travers leur ouverture, la toison noire de ma chatte attirant irrésistiblement les regards : j'aurais voulu écarter les cuisses pour apercevoir la fente rouge et luisante de mon sexe mais Abdou m'attirait déjà sur le lit. Couchés côte-à-côte, en cuillères, il m'enveloppa dans ses bras, et je sentis son souffle chaud dans ma nuque alors qu'il m'embrassait les cheveux et les épaules. Mais bientôt, je sentis aussi une autre présence au bord de mes fesses, un membre dur et rigide qui les obligeait à s'écarter, à s'ouvrir et à lui livrer un passage. Toujours aussi habile, Abdou enfilait déjà une nouvelle capote et s'apprêtait, comme je le compris immédiatement, à m'enculer sans aucune autre considération. Il n'ouvrit même pas la voie avec un doigt humecté de salive et se contenta du préservatif lubrifié. Il ne me laissa pas le choix, j'étais sous son emprise totale, et j'étais incapable de me refuser à la moindre de ses exigences. Il n'était d'ailleurs pas question de cela. Sa bite s'avançait et commençait à s'enfoncer lentement dans mon anus qui ne pouvait que s'ouvrir sous cette poussée insistante et continue. C'était l'évidence même, il fallait que je la prenne dans le cul, c'était mon destin, la finalité objective, le but ultime de cette métamorphose : je devais me faire enculer de la même manière que le Christ savait de toute éternité qu'il mourrait sur la croix !

Ce fut bien le cas : Abdou s'enfonça jusqu'aux couilles avec précaution mais en forçant le passage à chacun de mes gémissements. Arrivé au terme de sa quête sacrée, il commença à aller et venir de plus en plus rapidement en grognant à plusieurs reprises : « Putain, tu as le cul le plus étroit que je connaisse ! » Je lui demandai en balbutiant s'il aimait ça, et il me répondit qu'il adorait mon cul. Je crus jouir, défaillir, mourir à cet aveu aussi attendu fût-il. Il ajouta : « Je vois que tu aimes ça, salope. Tu es une vraie salope, hein ! » Effectivement, il m'avait percé à jour et en même temps défoncé le cul. Qu'il accomplisse donc l'œuvre entamée et qu'il me transforme complètement en dépravée sodomite ! Mais je n'étais pas au bout de mes peines ni de mes plaisirs. Je n'étais qu'un jouet entre ses bras, et il me redressa pour me mettre à quatre pattes, la tête dans l'oreiller, sa bite toujours bien enfoncée dans mon cul. Me saisissant par les hanches, il put aller et venir à sa guise, plus rapidement, plus profondément alors que mes doigts caressaient sans relâche mon clito frénétique. Soudain, je sentis sa main gauche qui se posait sur ma nuque et me saisissait par les cheveux. J'étais immobilisée sous son étreinte, et il glissa bientôt deux doigts de sa main droite dans le coin de ma bouche. Je les avalai et les suçai avec avidité. Au vu de ma réaction, il conclut avec une logique imparable : « Tu es ma chienne maintenant ! » L'effet fut pratiquement instantané, et je jouis quelques secondes après. Mais loin de s'effacer après l'orgasme, ses mots s'étaient profondément imprimés en moi : oui, j'étais sa chienne désormais, inéluctablement, pas seulement parce que j'étais son esclave sexuelle (entièrement volontaire d'ailleurs), mais surtout parce que j'étais amoureuse de lui. Amoureuse folle de lui. J'en étais certaine comme saisie par l'évidence cartésienne.

Je n'osais cependant lui avouer mes sentiments (même si je n'étais plus depuis une demi-heure une vierge timide), et comme il n'avait pas encore joui malgré l'obstination continue avec laquelle il m'avait enculée, je lui dis qu'il pouvait éjaculer sur mon visage s'il le souhaitait, et je reçus tous ses jets de foutre comme autant de preuves de l'amour qu'il devait me porter même s'il n'en était sans doute pas encore conscient. J'aurais voulu en être inondée. Il me dit que j'étais une authentique catin, une expression qui m'étonna dans sa bouche, même si j'avais remarqué plusieurs étagères de livres classiques dans le salon (on a toutes des préjugés…).

J'aurais bien passé le reste de mes jours ou au moins la fin de la journée à me faire baiser (et enculer !) par ce nègre superbe, mais le principe de réalité se rappela à moi. Léa venait de m'envoyer un message en me signalant qu'elle viendrait diner ce soir à la maison avec son amie Émilie. J'étais supposée leur faire à manger même si je pouvais juger le délai fort court. L'on sait qu'aujourd'hui les enfants sont rois ou reines, et les parents cuisiniers ou cuisinières (dans mon cas). J'avertis Abdou de mon départ imminent sans explications plus précises, en ajoutant que j'étais prête à le revoir dès qu'il le souhaitait, dans mon esprit, le lendemain à la première heure ! Mais il proposa qu'on se voie la semaine suivante, car, le lendemain, vendredi, il avait à faire, des trucs à régler. Je compris facilement que je n'aurais pas droit à beaucoup d'éclaircissements à ce propos : j'avais vu assez de séries américaines sur la mafia et les trafiquants de drogue qui m'avaient imprégnée de bien d'autres clichés sur les jeunes, les minorités ethniques, les ghettos urbains et les femmes fatales (a contrario cependant, je découvrais par moi-même que les nymphomanes mises en scène dans les films pornos dont les scénarios indigents m'avaient toujours convaincue de leur évidente fausseté [1], pouvaient avoir une part de vérité).

J'étais déjà aux fourneaux en train de préparer des courgettes farcies à la feta quand Léa et Émilie sont revenues de la fac (même si je les soupçonnais d'avoir certainement traîné dans l'un ou l'autre café, vu l'heure tardive de leur rentrée). Elles vinrent me saluer dans la cuisine, Léa me faisant la bise en me lançant un léger « Salut, Pa' ». Émilie fut plus hésitante, bien qu'elle me connaissait suffisamment, et elle hésita entre un vague « Bonsoir, M'sieur, 'soir M'dame ». Je lui dis de m'appeler Claude comme elle en avait l'habitude. Un déclic eut l'air de se faire dans son esprit et elle me répondit : « Ah, oui, vous aussi, vous êtes en transition. Comme ma tante, c'est mon oncle maintenant, enfin j'ai deux oncles parce qu'ils sont toujours mariés, hein ! » J'hésitais : « Oui, on peut dire ça, mais ce n'est pas exactement ça. - Ça vous va bien en tout cas, vous êtes beaucoup plus souriant, je trouve. Tu ne penses pas, Léa ? - Ben, c'est surtout parce qu'il a changé de look, de coiffure, et puis de vêtements. Avant, c'était franchement n'importe quoi, question habillement. Comme un vieillard… » Mais comme tous les adolescentes, elles se désintéressèrent rapidement d'un adulte qui leur semblait sans doute aussi étranger qu'un cancrelat ou un scarabée.

Moi-même, je n'étais préoccupée que par ma future rencontre avec Abdou alors même que je devrais patienter un long week-end avant de le revoir. Je me branlai à plusieurs reprises, ne sachant pas trop si je devais me retenir pour avoir une libido gonflée à bloc lors de cette prochaine rencontre. Je mesurai en tout cas les merveilleuses sensations que pouvait procurer cette extraordinaire combinaison d'un clitoris et d'un vagin (sans oublier un anus prêt à s'émouvoir quand j'y enfilais deux ou trois doigts). Combien misérable me paraissait à présent le plaisir masculin, bien que par ailleurs je regrettasse de ne pas avoir cédé à la pratique sodomite en ces temps antérieurs.

taille originale : 21 x 29,7 cm

Le dimanche soir, mon ex-femme vint chercher les enfants qui devaient passer la semaine suivante chez elle. Je les accompagnai jusqu'au pas de la porte, où je leur donnai comme d'habitude un léger baiser sur la joue. Je fis également un petit salut de la main à mon ex-femme qui était restée dans l'auto. Avant de démarrer, elle eut un bref échange avec Léa ou Luc, dont je ne compris pas la teneur. Je les saluai encore que l'auto s'éloignait. Il me fallait à présent entreprendre les démarches pour prendre un congé sans solde pendant au moins un mois : je devais être à l'entière disposition d'Abdou.

Il m'envoya un texto pour que je le rejoigne le lundi à onze heures. Cela me paraissait immensément tard, et, quand j'arrivai chez lui, j'étais déjà pantelante, la culotte trempée. J'étais prête à me jeter dans ses bras et à écarter les cuisses, mais il me fit entrer presque cérémonieusement : je découvris dans le salon affalé au milieu du canapé un Noir rigolard, aux lèvres épaisses, le nez épaté, les dents éclatantes. Il portait une culotte de training blanche avec un liseré doré ainsi qu'une veste bleu sombre avec aux pieds des baskets de marque multicolores et, sur la tête, une drôle de calotte rouge. Il avait une manette de jeu à la main. J'eus l'impression d'une ancienne publicité pour un cacao. Devant lui, une console et une télé panoramique manifestement nouvelles. Abdou fit rapidement les présentations : son copain Boubacar avec qui il faisait des affaires, et avec qui il partageait tout, l'appartement, la voiture, les jeux… tout en fait. D'ailleurs, ils venaient de réaliser une véritable affaire, et ils fêtaient ça, comme je pouvais le voir. Je me retrouvai bientôt assise au milieu du canapé entre eux deux en train de jouer. Abdou me dit qu'ils n'en avaient pas pour longtemps, quelques minutes à peine, et il me conseilla de me détendre en attendant. Mais j'étais venue pour baiser même si, pour l'instant, j'étais pas mal refroidie. Abdou comprit mon malaise et se rapprocha de moi en me répétant de me relaxer. Il me glissa à l'oreille que j'étais mignonne à croquer et qu'il allait me déguster comme je le méritais. Le compliment était stupide mais me fit sourire.

Je fis semblant de m'intéresser au jeu à l'écran mais je ne cessais de jeter des coups d'œil à l'entre-jambes d'Abdou ainsi qu'à celui de Boubacar en espérant y découvrir les marques d'une érection. Mais tout cela paraissait en mode pause. Après quelques minutes, je posai ma main gauche en haut de la cuisse d'Abdou et la droite sur celle de Boubacar. J'avais compris qu'il faudrait les convaincre ensemble de renoncer à ce jeu trop captivant afin de passer aux choses sérieuses. Boubacar ne manifesta en tout cas aucune surprise même quand il sentit ma main se poser sur sa bite à travers le fin tissu de son training. Je dus tâtonner un peu plus pour trouver le gland d'Abdou dont le pantalon était plus épais. Mais la chose était bien là et, après quelques pincements, elle commença à sortir la tête hors de sa tanière. L'animal de l'autre côté manifestait les mêmes signes d'éveil. Je les sentais durcir et grandir sous mes mains de plus en plus insistantes, tout en éprouvant à nouveau la délicieuse sensation de ma chatte en train de mouiller. Ces deux salauds allaient bientôt oublier leur nouvel achat (prétendu) et s'occuper comme il se devait de leur invitée.

Soudain, Boubacar profitant d'un moment de pause dans le jeu souleva son bassin et descendit prestement son pantalon et son slip à mi-cuisses. Sa bite était dans l'état où je la souhaitais, plus large me semble-t-il que celle d'Abdou, pas plus grande, mais bien dressée et avec un gland d'un noir profond. Un bel engin dont la vue exerça sur moi une immédiate attraction à tel point que je sentis mon libre arbitre s'évanouir. Premier sorti, premier servi. Je me penchai vers ce superbe engin que je pris aussitôt en bouche sans même le pourlécher ou le taquiner de la pointe de la langue. La chose méritait d'être grandement célébrée sans fioritures ni afféteries. Rien n'était d'ailleurs plus agréable ni plus excitant que d'essayer d'avaler entièrement cet animal qui se dressait pour moi et exigeait que je poursuive de façon vigoureuse l'action entreprise. Mais ce faisant, je relâchais mon effort manuel du côté d'Abdou, et je l'entendis murmurer « Ah, putain… » sans préciser s'il parlait de moi précisément ou de la situation dans son ensemble. En tout cas, il reluqua la chose pendant un bon moment, ayant complètement renoncé à ce jeu vidéo pourtant si captivant. Je devinai bientôt qu'il se mettait debout et faisait tomber à son tour son pantalon sur ses chevilles. La position changea, et je me retrouvai à genoux entre ces deux mâles qui exigèrent à tour de rôle que je pratique des fellations profondes et passionnées à leur engin qu'ils n'hésitaient pas à enfoncer jusqu'au fond de ma gorge. Je léchai, je suçai, j'avalai, à gauche à droite, sans oublier les couilles dodues, bavant, reprenant à peine mon souffle, caressant le manche de l'un pendant que je pompais l'autre, recevant sur mon visage extasié les caresses humides de leur bite luisante.

Puis Abdou, voulant sans doute réaffirmer qu'il était mon maître premier, se retourna et se pencha en avant en écartant les fesses des deux mains, et il m'ordonna de lui lécher le cul. Non seulement je m'exécutai aussitôt mais j'enfonçai immédiatement ma langue dans le trou étroit et légèrement salé. Il insista : « Vas y à fond ! Je veux sentir toute ta langue dans mon cul ! » Je m'y collai désespérément pour lui prouver la passion inconditionnelle qui était la mienne, tout en ne pouvant me retenir de me caresser la chatte et d'y enfoncer profondément mes doigts. Personne n'avait pensé à fermer les rideaux du salon, et j'espérais secrètement qu'aux alentours, un adolescent puceau ou une vieillarde lubrique mais délaissée profitent du spectacle et admirent la parfaite salope que j'étais.

L'on décida pour des raisons de confort de passer à la chambre où j'adoptai ma position désormais favorite, à poil à quatre pattes, le cul bien levé. Boubacar se positionna devant mon visage pour que je poursuive la grande œuvre entamée, et Abdou s'agenouilla derrière pour ouvrir un nouveau chantier et me baiser à son aise. Il n'eut pas besoin de frotter longtemps son gland contre les lèvres de ma chatte pour que celle-ci s'ouvre largement et le laisse entrer dans la place. J'étais complètement trempée, et je ne pus retenir un gémissement d'intense satisfaction quand je sentis son membre virilement dressé s'enfoncer en moi, même si, au même moment ma bouche était occupée à donner satisfaction à celui de Boubacar tout aussi fièrement dressé. Quels beaux salauds ! Et que c'était beau de me faire ainsi baiser par ces deux nègres magnifiques !

Et ils savaient y faire ! Bientôt, Boubacar se glissa entièrement en-dessous de moi, et je m'installai confortablement sur sa bite qu'il avait recouverte à l'instant d'un préservatif. Je savais que mon libre arbitre avait disparu et que mon destin devait s'accomplir selon une volonté supérieure. Je sentis en effet le gland d'Abdou qui se glissait entre mes fesses et commençait à s'appuyer contre l'entrée étroite, l'autre étant déjà largement occupée par celle de Boubacar. Une force impérieuse m'obligea à murmurer : « Oui, encule-moi. Fous-la-moi dans le cul ! » Quelle volupté éprouve-t-on dans ces grossièretés habilement choisies ! L'action fut heureusement moins rapide et moins évidente que mon injonction, car le passage était effectivement serré et difficile. Je devinai qu'Abdou avait largement lubrifié son engin qui pénétra doucement dans mon cul, et je sentis mon trou qui s'ouvrait degré par degré devant son avancée inexorable. Je me rappelai la révélation du président Schreber que je corrigeai mentalement : « Qu'il était beau d'être une femme subissant une double pénétration ! » Je fus effectivement bien baisée et bien enculée pendant un long moment. Je ne sais si j'atteignis réellement l'orgasme même si le plaisir fut d'une intensité que je n'imaginais pas.

Après que les deux athlètes eurent consommé leur effort, on se retrouva allongé côte-à-côte sur le lit. Mais lorsqu'Abdou commença à retirer le préservatif sur sa bite en relâchement progressif, une intuition me poussa à reprendre un ascendant moral sur mes partenaires : il fallait que je leur prouve que mon audace était au moins égale à la leur. Je lui dis de me laisser faire et j'enlevai délicatement le préservatif en faisant attention à ne pas en répandre le précieux contenu. Je le levai cérémonieusement devant mon visage et en fis couler la semence dans ma bouche. Et j'avalai aussitôt le foutre visqueux mais savoureux. Tous deux ne purent s'empêcher de rire devant mon geste effronté. Boubacar me proposa de faire de même avec le préservatif qui pendouillait à présent au bout de sa queue, mais je refusai car c'est avec Abdou que je voulais marquer mon territoire.

Mais il était loin d'être mon obligé. Alors que j'aurais volontiers passé tous les jours et toutes les nuits suivantes entre ses bras, sa bite dressée contre mon ventre et prête à me fourrer ou à m'enculer selon son envie du moment, il prétexta des affaires en cours pour me renvoyer chez moi et me donner seulement rendez-vous le surlendemain, puis à nouveau le surlendemain et cela pendant les deux semaines qui suivirent. Néanmoins, je fus une femme comblée. Je servais la bite d'Abdou, mais aussi celle de Boubacar quand il était là, avec volupté. Raides et exigeantes, elles se plaisaient à me faire mettre à genoux pour les lécher, les sucer, les avaler, à un rythme de plus en plus soutenu avant qu'elles ne plongent à tour de rôle dans ma chatte et dans mon cul. Bien entendu, l'extase était véritablement atteinte quand j'étais doublement pénétrée pendant de longues minutes, malgré la difficulté de la position largement sous-estimée dans la pornographie habituelle : la coordination des mouvements était essentielle pour que je ressente le va-et-vient profond dans mes entrailles. J'appréciais également que leurs bites, en particulier celle qui était dans mon cul, se retirent un bref instant pour replonger bientôt sans ménagement jusqu'aux couilles dans mes trous béants.

Ils aimaient cependant beaucoup la variété et changeaient facilement de position, passant à plusieurs reprises de ma bouche à ma chatte ou à mon cul, me faisant mettre aussi bien à quatre pattes qu'à genoux ou encore sur le dos pour leur permettre de me pénétrer à leur guise. Plus généralement, ils me faisaient faire n'importe quoi, leur lécher le cul, recevoir leur foutre sur leur visage ou dans ma bouche ouverte, les branler fermement tout en avalant leurs grosses couilles noires, les prendre par deux orifices en même temps, la chatte et la bouche, le cul et la bouche, le cul et la chatte bien sûr… Ils n'avaient même pas besoin de m'ordonner quoi que ce soit : un geste simple et tranquille suffisait pour que je m'agenouille et leur suce la bite ou que je me mette à quatre pattes et qu'ils m'enculent à tour de rôle (mais toujours avec préservatif). Abdou, lorsque j'étais seule avec lui, n'hésitait pas à utiliser des godes qu'il enfonçait profondément en moi, ou bien à s'asseoir sur mon visage pour que je lui lèche longuement le trou du cul, ou encore à me demander de lui tenir la bite pendant qu'il pissait devant moi, le jet puissant s'écoulant devant mes yeux fascinés. À plusieurs reprises, il m'attacha les mains derrière le dos avec des menottes, me fixa un bâillon sur la bouche, et m'encula longuement à quatre pattes en me tenant fermement par les cheveux. Il me répétait : « Tu es ma chienne obéissante, hein ! Tu es une salope qui aime que je la lui mette dans le cul, tu es mon esclave soumise et je te baise quand j'en ai envie, comme j'en ai envie ! Hein ! Hein !» Et je marmonnais tant bien que mal mon absolue soumission. J'étais effectivement son esclave follement amoureuse de lui.

taille originale : 29,7 x 21 cm

Deux ou trois semaines se passèrent ainsi, dans une extase que seules connaissent sans doute les saintes et les nymphomanes. Mes nuits cependant étaient agitées de cauchemars angoissants où je me retrouvais dans mon état antérieur, muni d'une affreuse bite, capable seulement de médiocres orgasmes. Dans un de ces rêves, je me retrouvais nu au milieu d'un groupe de femmes qui composaient un jury pour une espèce de concours de beauté, et je n'entendais que des rires ironiques lorsqu'elles m'ordonnaient de me masturber devant elles. Je m'apercevais en outre que, si tout mon corps semblait avoir été peint de noir avec un bouchon brûlé, ma bite elle était restée désespérément blanche et rose. À mon réveil, je m'empressais à chaque fois de glisser la main entre mes cuisses pour vérifier que mon clitoris était bien là et que ma chatte était toujours aussi disposée à mouiller et à s'embraser.

Ce matin-là, j'avais une nouvelle fois rendez vous avec Abdou, et, dès que je sonnai (il refusait obstinément de me donner un double des clés de son appartement), il m'entraîna vers le salon où se trouvait déjà Boubacar. Je remarquai que deux petites caméras avaient été disposées sur des pieds métalliques. Bientôt installé dans le divan, Abdou m'expliqua qu'il avait un petit neveu qui était très timide et qui était encore vierge (même si ce n'est pas le mot qu'il employa). Il fallait l'aider, disait-il, l'encourager, le prendre en mains, lui montrer comment faire,… Après, c'est sûr, ça irait tout seul, ça le libérerait, il se débrouillerait, mais Abdou comptait sur moi pour l'affranchir et le déniaiser. L'affaire me parut douteuse, mais c'était l'occasion de prendre de l'ascendant sur Abdou : j'étais d'accord mais j'exigeais qu'il passe la journée avec moi, plutôt que de me renvoyer directement chez moi après une ou deux heures de bonne baise. Et puis je voulais aller au restaurant avec lui, j'étais même disposée à payer s'il le souhaitait. Il accepta en souriant, tout en me précisant qu'on déciderait après la rencontre avec son neveu.

Il lui passa immédiatement un coup de fil, et la sonnette retentit à peine cinq minutes plus tard. Mais, si je m'attendais à rencontrer un jeune homme de quinze ou seize ans à peine, fluet et timide, je me retrouvai face à une espèce de basketteur de deux mètres, aux énormes paluches et aux biceps proéminents sans oublier les pectoraux qui ressortaient sous sa fine blouse ! Et il avait certainement plus de vingt ans. Mais comme tous les Noirs, il était magnifique, avec une peau parfaite, un sourire éclatant, de grands yeux prêts à me dévorer. Je crus qu'on allait tous les deux passer dans la chambre, mais Abdou me dit de rester là, et il ajouta qu'il allait d'ailleurs filmer la scène avec Boubacar pour que le « petit neveu », prénommé Adama, garde un souvenir de la chose. J'étais éberluée, mais cela ne sembla pas étonner le moins du monde Adama qui commença à se déshabiller en retirant d'abord son pantalon. Dès que sa bite fut exhibée, il la branla rapidement en me faisant découvrir un engin surdimensionné de plus de vingt centimètres de hauteur et d'un diamètre de… je ne savais pas : en tout cas, ma main n'en ferait pas le tour. Je compris à ce moment le sens de la manœuvre : il n'était évidemment pas question de dépucelage, et ce magnifique engin avait déjà certainement beaucoup servi, s'attirant les faveurs de bouches avides, de chattes en émoi et de culs affolés. Et les deux cameramen, qui ne pratiquaient pas le cinéma d'auteur, avaient bien l'intention de monnayer au plus offrant les vidéos de mes exploits.

Mais la situation, loin de me déplaire, me parut particulièrement estimable et singulièrement excitante : bien loin de l'existence médiocre d'un employé de bureau ou d'un représentant de commerce aussi méprisé qu'un cancrelat, j'allais devenir le remarquable objet du désir de milliers sinon de millions de branleurs (et de branleuses !) dont j'apprécierais bientôt les « J'aime » enthousiastes sous ma vidéo (ou mes vidéos). Je me mis immédiatement à l'œuvre, m'agenouillant devant Adama pour avaler son formidable engin. Mais j'avais surestimé mes capacités. Ma bouche d'adolescente était bien incapable d'avaler entièrement l'arrogance de cette chose malgré l'envie qui m'affolait le bas-ventre. Le gland m'obligea déjà à ouvrir la mâchoire au maximum, et mes lèvres ne purent guère aller bien au-delà de la cicatrice du prépuce (Adama était circoncis comme Abdou et Boubacar). Je m'appliquai cependant immédiatement à libérer ce jeune homme de la terrible tension qui gonflait son engin : je m'attendais à une formidable explosion de foutre et à un jaillissement exceptionnel de jouissance, mais il me fallut d'abord consentir à ouvrir les différentes voies possibles à ses exigences multiples et impérieuses (sinon impériales). Sans trop s'attarder sur les détails, je peux dire que je goûtai à toutes les positions possibles - au-dessus, en dessous et bien sûr à quatre pattes -, et que je fus baisée et enculée longuement et à de multiples reprises. Le trou de mon cul fut long à livrer la place à cette bite surdimensionnée mais, devant son empressement, il finit par céder à toutes ses avances. Enfin, j'eus droit à une éjaculation faciale que j'espérais plus abondante, mais Abdou et Boubacar, que la scène avait manifestement réjoui, vinrent compléter à tour de rôle cette belle ouvrage. Moi-même, j'admirai les photos qu'ils prirent de mon visage recouvert progressivement de longs jets de foutre épais.

Plus tard, quand l'on se retrouva tous deux seuls, Abdou me dit en souriant que j'étais une vraie putain, aussi chaude que douée, ce qui dans sa bouche était un évident compliment qui me réjouit particulièrement. J'étais fière d'être une femme indépendante, libre de son corps et de son esprit, maître de ses gestes comme de son destin, capable de réaliser tous ses désirs et toutes ses envies. Chaque jour je me répétais : « On ne naît pas femme, on le devient ! » et je plaignais ces hommes blancs dont la fragilité et la toxique masculinité m'apparaissaient avec une évidence nouvelle. Que leur destin me semblait à présent triste et misérable! Jamais ils ne connaîtraient la jouissance supérieure d'être une femme baisée par de noirs pénis.

Mais je n'imaginais pas qu'Abdou avait l'intention de me transformer en véritable putain et de me prostituer. Il m'expliqua naturellement la chose, en me faisant part de ses problèmes d'argent, de l'humiliation de devoir solliciter des aides sociales ou des salaires médiocres pour des boulots de merde, de la gêne et de l'incertitude constantes dans lesquelles il vivait à plus de quarante ans. Je compatis sincèrement. Après tout, j'étais grassement payé depuis des années pour des tâches soi-disant spécialisées, demandant de hautes compétences, mais qui au fond étaient vides de sens : jamais je n'avais vraiment fait quelque chose de réel - construire une maison, écrire un livre, servir dans un restaurant… -, me contentant d'aligner des chiffres, de rédiger des rapports qui n'étaient jamais lus, de participer à des réunions sans objectif ni intérêt… L'idée d'Abdou m'enthousiasma : cette fois, j'allais faire quelque chose de véritablement utile, satisfaire un besoin qui n'était pas rencontré, gagner de l'argent à la sueur de ma chatte ou de mon cul. Et puis il me semblait que toute femme devait faire au moins une fois l'expérience de vendre son corps, du travail sexuel comme on disait dorénavant. (Tous les hommes aussi d'ailleurs, mais ils ont sans doute moins à offrir.)

Mais cela impliquait des compétences que je n'avais certainement pas acquises à la fac. Je ne savais ni où rencontrer des clients, ni comment traiter avec eux, ni quel prix leur demander. Heureusement, Abdou était expert en la matière, et il commença par me poser quelques questions comme celle du prix de la passe : je répondis naïvement cinquante ou cent euros (mais je l'aurais bien faite pour un seul billet de vingt !), ce qui déclencha un grand rire. Avec mes airs de gamine, on pouvait facilement me faire passer pour mineure, carrément vierge, oui, et, pour cela, il y a des mecs, des vieux blancs pleins de pognon qui sont prêts à dépenser mille ou deux mille euros ! Cinq cents est un minimum ! À partir de cinquante ans, quand bobonne préfère s'occuper des enfants que de tailler une pipe à son gonze, les bourges sont prêts à tout pour donner satisfaction à leur petite quéquette ! Un mois ou deux mois de salaire (avec l'ancienneté, ça monte !), sans hésiter, pour autant qu'ils aient la certitude que la fille sera obéissante et prête à satisfaire leurs petits caprices ! Ces porcs vont raquer jusqu'à leurs dernières économies pour qu'une gamine soulève devant eux sa jupette à carreaux et leur dévoile une fente étroite et bien épilée. Abdou s'échauffait de plus en plus en parlant de ces vieux mâles blancs qui jouissaient sans vergogne de leurs privilèges et surtout de leur pognon pour obtenir tout ce dont ils avaient envie. Moi-même, j'eus un peu honte en me souvenant de ma vie antérieure où j'avais envisagé secrètement et sans oser passer à l'acte de recourir aux services d'une supposée fille d'escorte dont le visage, les formes et le prix s'affichaient sur le grand réseau étoilé. Oui, Abdou avait raison, je devais expier pour mes anciens privilèges, pour mes pensées coupables, et offrir tous mes orifices corporels et toute ma sollicitude à ceux qui en avaient envie pour autant qu'ils puissent en acquitter le prix (à Abdou). Il était temps que le nègre méprisé ait sa revanche, et il était juste qu'elle passe par ma totale sujétion à sa volonté inflexible.

Abdou se chargea de tous les aspects pratiques de la procédure après avoir pris de moi quelques photos avec une énorme sucette au bord des lèvres. En effet, il n'était pas question selon lui de me faire travailler « au bas de l'immeuble », et la commande, comme c'est le cas pour toute entreprise moderne, devait se passer de façon électronique, et le paiement se faire en cryptomonnaie. En outre, cela lui permettait de veiller à la qualité de la marchandise et d'éviter tout remboursement indu à un client insatisfait des prestations fournies. L'annonce rencontra un vis succès et les « J'aime » s'accumulèrent en-dessous de ma photo. Les vieux blancs hétérosexuels se révélèrent cependant des négociateurs pointilleux, discutant du prix, évaluant les prestations, demandant des garanties et des références. Après tout, c'est eux qui avaient inventé le capitalisme.

Néanmoins, la valeur de mes actions atteignit bientôt un sommet boursier, et un premier acquéreur se présenta pour cueillir supposément le fruit charnu et humide de sa spéculation. Abdou me donna moult conseils. Il louerait deux chambres d'hôtel adjacentes, la première pour moi et le client, la seconde où il se tiendrait avec Boubacar. Je devrais garder mon téléphone allumé et à portée de main en cas de problème ; lui-même conserverait la seconde clé électronique pour me venir éventuellement en aide. La passe serait donc prépayée. Et toute prestation supplémentaire devait être facturée et acquittée par voie électronique (mais sans facture) via mon téléphone. Et l'usage du préservatif était impératif même pour une fellation. Et il fallait faire attention à la police : il se pourrait que j'aie affaire à un flic infiltré. Mais comment le reconnaîtrais-je ? La seule figure qui me venait à l'esprit était celle de Humphrey Bogart avec son chapeau mou et sa cigarette aux lèvres. Abou sourit : je voyais vraiment des vieux films du temps de mes grands-parents ! « Non, les flics vont prendre leur temps, parce qu'ils ne peuvent pas en principe goûter à la marchandise, ils vont inspecter sommairement les lieux, faire mine de s'intéresser à qui tu es, commencer à discuter pour essayer de soutirer des informations sur ta petite personne, parler du prix qui a été payé… Non, un type normal, il est au bord de l'explosion, il ne s'est plus branlé depuis trois jours, il ne voit rien si ce n'est ton décolleté, il veut immédiatement se foutre à poil, exhiber sa bite et te la faire sucer… »

L'affaire m'apparut moins facile que prévue, et c'est avec une légère anxiété que je me rendis à l'hôtel pour le premier rendez-vous sous la surveillance discrète mais rassurante d'Abdou. Je me retrouvai dans la chambre d'où j'envoyai le message convenu au micheton. Abdou m'avait bien répété que tout client devait être considéré avec un mépris total, comme un porc, un violeur d'enfants, un être abject, un exploiteur du peuple, l'agent inconscient de l'oppression systémique, patriarcale et néocoloniale… J'acquiesçais bien sûr à toutes ces affirmations savantes qui m'encourageaient à participer activement à son entreprise militante. Et je m'attendais à voir apparaître une espèce de monstre, plus ou moins effrayant, et je fus presque déçue en découvrant un bonhomme quelconque, banal et insignifiant. La seule réflexion qui me vint est qu'il était moche. Il n'y avait pas d'autre qualificatif. Il devait avoir quarante ans environ, était de taille moyenne avec des lunettes, des vêtements qu'on dirait achetés dans un supermarché, un ventre qu'on devinait déjà bien gras sous la veste.

Il voulut rapidement passer à l'acte, me demanda de me déshabiller, se déshabilla encore plus vite que moi. Son corps était tout blanc et s'affaissait autour des hanches avec une peau pleine d'imperfections sur les épaules en particulier. J'attendais une bandaison chevaline, mais non, sa queue était toute molle, toute recroquevillée… Il me caressa nerveusement, saisissant le sein droit comme s'il s'agissait d'une vieille chaussette pendue à une corde à linge. Il transpirait, se touchait la nouille qui ressemblait de plus en plus à un spaghetti trop cuit. Quelle déception ! Je l'encourageais pourtant, je lui dis que j'avais envie de lui, que j'étais prête à lui sucer la bite, que j'attendais sa queue avec impatience dans ma chatte, que j'étais entièrement à lui… Il murmura timidement : « Mais tu fais ça pour l'argent… » Je parvins à surmonter mon énervement et lui répondis mielleusement que j'aimais ça, que j'avais terriblement envie de me faire monter comme une jument, mais il se rétracta encore plus. Après quelques minutes à peine, il se mit soudainement debout et se rhabilla en quatrième vitesse. Il geignait comme un animal blessé : « Non, je ne peux pas, je ne peux pas… » J'essayai de le retenir, mais il était totalement confus, enfilant maladroitement sa veste et ses derniers vêtements. Il saisit finalement son portefeuille et en sortit deux billets de cinquante euros qu'il me tendit maladroitement ou plutôt qu'il lâcha dans ma direction. : « Je suis désolé, je m'excuse, tenez, voilà un dédommagement », et il s'enfuit. Foutue fragilité blanche, pensais-je. J'appelai bientôt Abdou qui me crut en difficulté, mais je ne pus que lui décrire en quelques mots cette pantalonnade. Il parut contrarié mais déclara que l'important, c'était d'avoir le fric. Boubacar approuva, mais je ne pouvais m'empêcher d'être déçue par ce qui aurait dû être une expérience exceptionnelle. Mais les premières fois sont souvent décevantes comme le confirment à l'envi les témoignages recueillis par les magazines féminins…

J'étais pas mal refroidie, mais, après quelques jours, je me sentis disposée à tenter à nouveau l'expérience. Cette fois, c'est un vieux décrépit qui apparut : il devait avoir au moins soixante ans et prétendait s'appelait Mike. Je n'en crus pas un mot. Assez volubile, il engagea rapidement la conversation et raconta qu'il travaillait dans le cinéma. J'ai d'abord pensé qu'il était réalisateur ou producteur (ou du moins qu'il prétendait l'être), mais c'était seulement un exploitant de salle. Un cinéma d'art et essai, précisa-t-il comme si cela ajoutait la moindre valeur à son statut. L'on passa bientôt aux choses sérieuses, mais lui aussi se révéla impuissant. La malchance me poursuivait ! Mais il ne sembla pas se décourager, et, couché au milieu du lit, il m'ordonna à plusieurs reprises : « Suce, salope, suce-moi la bite ! » Le petit jeu devait durer au moins une demi-heure sans que le résultat ne dépasse une bandaison mollassonne. Finalement, il se leva et m'entraîna dans la salle de bains où, m'annonça-t-il, il voulait me pisser dessus. Il voulut même se soulager dans ma bouche et que j'avalasse sa miction, mais la chose me répugnait et je refusai. J'entamai néanmoins une rude négociation sur le prix de sa première demande comme me l'avait bien recommandé Abdou. À genoux dans la douche, mon visage, mes cheveux, mon corps entier dégoulinèrent bientôt de pisse. Le salaud avait dû boire au moins quatre ou cinq bières ! Il exigea, dès qu'il eut terminé, que je lui suce la bite, ce qui déclencha cette fois une érection d'une plus grande ampleur. Puis, il voulut qu'on intervertisse les positions et que ce soit moi qui, à mon tour, lui pisse dans la bouche. Cette fois, je renonçai à demander une compensation financière. Dès qu'il commença à recevoir et à avaler le précieux liquide, je constatai que sa bandaison atteignait son amplitude maximale (qui restait cependant très inférieure à celle d'Abdou ou de Boubacar). La machine s'emballa d'ailleurs rapidement, et le voilà qui exigeait que je me mette à quatre pattes sur le sol humide de la salle de bains, et qui annonçait avec une fierté retrouvée qu'il allait m'enculer comme je le méritais. Si la bête s'était enfin réveillée, il fallait cependant qu'elle sorte couverte, ou plus exactement qu'elle rentre dans mon cul bien protégée par une capote. Heureusement, malgré cette exigence, l'animal ne faiblit pas et s'introduisit sans tarder entre mes fesses. J'ai alors entendu le propriétaire de la chose grogner derrière moi : « Tu la sens ma grosse bite, hein ! Tu la veux dans le cul, salope ! » Il répétait les mêmes injures qu'Abdou, mais je devinais que, dans sa bouche, c'étaient seulement des expressions ordurières, méprisantes, mauvaises et méchantes. Il n'y avait chez ce type que de la colère et du ressentiment à l'égard des femmes, de toutes les femmes, de sa femme très certainement. Et c'est toute cette fureur qu'il entendait bien décharger dans mon cul qu'il défonçait sans grand ménagement. Non, dans la bouche d'Abdou ou de Boubacar, ces mêmes mots sonnaient justes, sonnaient vrais, parce que j'étais effectivement leur salope consentante, leur chienne obéissante, leur putain dévouée.

L'expérience au final était peu enrichissante (sauf d'un point de vue strictement financier), et je me réjouis de voir ce type partir. De la fragilité blanche, j'étais passée au ressentiment masculiniste. J'envoyai aussitôt un message à Abdou, et j'entendis la porte de la chambre voisine s'ouvrir, mais il ne me rejoignit pas. Je reçus seulement une courte réponse m'enjoignant de rester en place. Je compris qu'il suivait le type, sans doute avec Boubacar. Quelques minutes plus tard, je constatai à travers la fenêtre qu'ils étaient effectivement tous les deux sur ses talons. Je me dis qu'après tout, il le méritait puisqu'il était persuadé que j'étais mineure et même vierge (ce qui était beaucoup moins vraisemblable). Un quart d'heure après, Abdou m'enjoignait de déguerpir. De retour chez lui, on fit le bilan de l'opération, même si mes compagnons étaient réticents à admettre qu'ils avaient dû recourir à une argumentation appuyée pour obtenir la coopération pleine et entière de ce pauvre type. Une carte de crédit, des chèques repas et des chèques dits écologiques complétaient heureusement le prix de mes prestations.

La mécanique était lancée. Une semaine plus tard, un nouveau rendez-vous était pris dans un autre hôtel sous un autre pseudonyme. Tout cela ne perturbait pas trop ma vie de famille même si les enfants avaient compris que je n'allais plus au bureau et se demandaient ce que je faisais de mes journées. L'essentiel pour eux était sans doute que je continue à leur faire à manger de préférence à leur convenance, à remplir le frigo de manière pratiquement miraculeuse et à alimenter leurs comptes bancaires d'adolescents. Léa remarqua seulement : « Tu as l'air de meilleure humeur ces temps-ci. » Et c'était sans doute vrai tant les rencontres avec Abdou et souvent Boubacar étaient vives et stimulantes pour le corps comme pour l'esprit.

Cette fois, le type était présentable. C'était un quadragénaire légèrement grisonnant, élancé, élégamment habillé, ressemblant un peu à un acteur hollywoodien marchand de café. En d'autres circonstances, il n'aurait même pas dû me payer pour que je satisfasse tous ses besoins sexuels et émotionnels. J'espérais déjà secrètement qu'il exige de moi des choses infâmes mais tellement excitantes à pratiquer. En outre, il était affable et s'enquit immédiatement de mon nom, de mes occupations, des mes amies éventuelles, de ma résidence… Il voulait également savoir s'il y avait longtemps que j'exerçais mon activité favorite. Il m'avoua qu'il était journaliste et qu'il aimerait en connaître plus sur ma personne, sur mon âge, sur mon passé. J'étais presque flattée même si j'attendais avec impatience que lui aussi me dévoile les attributs de sa personnalité intime. Il avait défait sa cravate et entrouvert le sommet de sa chemise, mais la bosse que je devinais dans son pantalon n'avait pas encore manifesté toute sa potentialité. Il me demanda alors de me coucher sur le ventre au milieu du lit, et je crus qu'il allait en profiter pour soulever ma jupe et découvrir mon postérieur. Au lieu de cela, il me saisit par les poignets qu'il croisa derrière mon dos et qu'il attacha aussitôt avec des menottes. Je voulus crier mais il se plaqua sur moi et m'interdit de parler en me collant sa main sur ma bouche. Je compris mon erreur. Il était de la police. Il avertit ses collègues par téléphone. La chambre d'Abdou et de Boubacar fut envahie. Nous étions tous les trois arrêtés, embarqués mais immédiatement séparés.

taille originale : 21 x 29,7 cm

Ce furent de très longs interrogatoires au cours desquels des policières, des psychologues, des expertes psychiatres, des assistantes sociales, des infirmières se succédèrent pour s'occuper de ma pauvre personne. Dès le début, l'on me plaignit, considérant que j'étais la victime d'un réseau organisé de proxénètes abusant de ma faiblesse due à mon jeune âge et à ma naïveté certaine. L'âge posait cependant problème, car les seuls papiers en ma possession indiquaient que j'étais un individu de quarante-sept ans de sexe masculin, ce que je confirmai mais qui ne fut pas cru. Plusieurs enquêteurs se rendirent à mon domicile où mes enfants furent interrogés à leur tour (malgré leur minorité). Ils me reconnurent sur les photos qu'on leur présenta, expliquant que j'avais effectivement changé d'apparence ces derniers temps. Mais Luc et Léa étaient bien persuadés que j'étais leur père. Mon ex-femme fut plus hésitante mais elle ne voulait pas mettre en doute la parole de ses enfants.

Le magistrat instructeur fit appel à de nombreux experts. Il voulait en particulier que des spécialistes du système osseux lui confirment mon âge, car il espérait visiblement que je sois mineure, ce qui permettrait d'alourdir gravement les charges pesant sur Abdou et Boubacar. Les journaux allaient certainement titrer sur un réseau de traite de blanches dans des mains bien sombres, même si c'était une pure invention. D'autres experts devaient vérifier si j'étais sous l'emprise de drogues ou de stupéfiants. Et finalement des analyses génétiques déterminer mon identité exacte.

Les résultats furent surprenants, même pour moi. Malgré la mort de mon père, ces analyses révélèrent que j'étais bien la fille de mes deux parents. Une comparaison avec des traces ADN que j'avais laissées sur mon rasoir avant ma métamorphose conclut que je ne pouvais être que la sœur de leur fils disparu. Des analyses complémentaires avec l'ADN de mes enfants déterminèrent de façon surprenante, du moins pour moi, que je n'étais pas leur père (ni avant ni après ma métamorphose). Mon ex-femme avait nécessairement conçu Luc et Léa avec d'autres hommes (qui étaient pour l'un et l'autre différents !). Cette révélation m'affecta profondément même si j'estimais qu'ils resteraient toujours mes enfants.

Finalement, les experts décidèrent que je devais avoir environ dix-sept ans et demi avec une marge d'erreur de six mois. Comme telle, je devais être protégée et placée dans une famille d'accueil, à la rigueur chez ma mère même si celle-ci était réticente à son âge d'accueillir une jeune fille inconnue (elle ne pouvait s'empêcher de penser que tout cela était de la faute de mon père décédé qui avait été toujours imprévoyant et qui devait avoir engrossé l'une ou l'autre voisine ou collègue, car ma mère était certaine de n'avoir jamais mis au monde une petite fille !).

Magistrates et policières espéraient me faire témoigner contre Abdou et Boubacar, ce à quoi je me refusai obstinément. Par mesure de rétorsion, la juge de la jeunesse décida que je devais suivre une thérapie d'au moins six mois pour éviter que je ne retombe sous la coupe de personnages malfaisants, vu la faiblesse morale et la fragilité psychologique dont je faisais preuve manifestement. Deux fois par semaine, je dus me rendre auprès d'une psychiatre à laquelle j'étais supposée raconter ce qui m'était arrivé. Elle s'intéressait essentiellement à mes relations avec Abdou et Boubacar, que j'essayais d'innocenter au mieux. Pour moi, il était évident que j'avais seule décidé de faire l'amour (j'évitais tous les termes vulgaires) avec eux deux et qu'aucune contrainte n'avait été exercée à mon égard, ni pour entretenir des relations sexuelles régulières ni même pour me prostituer. Elle me donnait l'impression de me comprendre, prenant de nombreuses notes sans faire de commentaires, relançant seulement mon monologue par quelques questions. Après une dizaine de séances, je lui demandai si la thérapie devait encore se prolonger et si elle remettrait bientôt son rapport à la juge d'instruction. J'espérais que mes dires innocenteraient mes deux acolytes, mais elle commença par me répondre que je devais prendre conscience que j'étais une victime qui avait été gravement manipulée par des criminels. Je me rebiffai mais elle continua en évoquant la guerre du Viêtnam et le stress post-traumatique ainsi que le syndrome de Stockholm. Elle m'affirmait que j'avais été mentalement assujettie à un pervers narcissique (sinon deux) qui m'avait plongé dans un état de sidération en particulier lors de nos rencontres sexuelles. Seul cet état pouvait expliquer qu'une jeune fille aussi naïve que moi ait pu se soumettre à des situations aussi dégradantes et commettre des actes aussi avilissants. Pour elle, mon changement de personnalité était typique d'un stress post-traumatique avec ce sentiment d'étrangeté, la perte de mémoire, des modifications profondes des habitudes comportementales et une agressivité réactive, selon elle, à une angoisse profonde : l'impossibilité pour moi d'expliquer ce qu'elle appelait ma transition était la preuve d'une dissociation psychique sous l'effet d'un trauma refoulé. J'avais été, affirmait-elle encore, littéralement happée dans un trou noir dont je n'avais même plus conscience. Et seul un être aussi malfaisant et manipulateur qu'Abdou avait pu provoquer un tel trauma. J'eus beau me récrier, expliquer que la chronologie des faits ne correspondait pas du tout à son interprétation, elle refusa de m'écouter en prétendant que, comme pour le président Schreber, j'avais réagi par une occlusion libidinale à la peur de la castration mais que ce qui avait été ainsi éjecté hors de la conscience était revenu de l'extérieur comme une hallucination me faisant croire que j'avais réellement changé de sexe. Bien entendu, mon cas était particulièrement intéressant puisque l'hallucination avait finalement conduit à un véritable changement de sexe, ce qui ferait certainement l'objet d'une communication mémorable à un prochain congrès de psychanalyse. J'étais consternée.

Malheureusement, la presse s'empara également de l'affaire et traîna Abdou et Boubacar dans la boue de leurs caniveaux. Des polémiques absurdes agitèrent les éditorialistes à propos d'une pandémie de toxicité masculine et de l'exploitation de la force de travail sexuelle des femmes. Les hyènes de l'extrême droite n'hésitèrent pas à dénoncer un complot judéo-islamiste, à prophétiser un petit remplacement annonciateur du grand tremblement ou encore à vilipender la soumission féministe à la nouvelle négritude. Dans une telle situation, il m'était impossible de faire entendre ma voix, surtout que mon témoignage au procès eut lieu à huis clos sous prétexte que j'étais mineure au moment des faits et qu'il risquait de nuire gravement à ma réputation ! En outre, la juge refusa pratiquement de m'entendre, travestissant à sa guise mes propos, reformulant chacune de mes paroles en accusation à l'égard de mes deux acolytes et répétant constamment que j'étais sous leur emprise mentale. Une romancière vieillissante titra même une tribune journalistique : « Emprise diabolique, forcément diabolique ! » Je pus à peine esquisser un sourire navré aux deux accusés.

Finalement, quelques mois après le procès, je fus déclarée majeure et émancipée de toute tutelle. Mais il n'était pas question de reprendre mon ancien travail, la direction ayant notamment estimé que mes « mésaventures bien qu'involontaires » selon son expression risquaient de nuire à la réputation de l'entreprise. Je constatai cependant, avec une certaine satisfaction, que les vidéos qu'Abou avait mises en ligne de ma longue séance de baise avec Adama rencontraient un vif succès. Heureusement les investigations policières n'avaient pas été assez approfondies, et personne n'avait ordonné le retrait de ces vidéos mettant en scène une supposée mineure (quant à Adama, on sait quoi en penser !). Les revenus générés arrivaient bien sur le compte d'Abdou mais s'amenuisaient au fil du temps (et étaient en outre saisis pour payer les amendes dues). Mais il me semblait que c'était là une intéressante opportunité : devenir une étoile pornographique aussi brillante qu'un anus fraîchement sodomisé.

Mais la leçon avait été comprise. Il n'était plus question que je sois l'esclave même consentante de mâles primitifs, et je devins à mon tour une maîtresse exigeante à laquelle devaient se soumettre des éphèbes complaisants. Ceux-ci apprirent à se mettre à genoux, à sucer le gode solidement fixé à mon bas-ventre, à se mettre en position adéquate pour se faire enculer et à me supplier de les prendre plus profondément encore. Bientôt, outre une cameraman, je requis la présence d'une complice qui pouvait se charger d'occuper le second orifice disponible et parfaire la sujétion du jouvenceau. Nous nous assurions cependant que seule leur apparence était juvénile et qu'ils avaient la majorité requise, afin d'éviter de tristes mésaventures judiciaires. En ces temps de mélange des genres, les candidats furent nombreux à se proposer pour subir les plus infâmes outrages pour autant qu'ils soient assurés d'une gloire électroniquement certifiée. L'essentiel des bénéfices financiers me revenaient.

J'avais par ailleurs retrouvé mes enfants, et nous partîmes tous trois en vacances à la campagne. Confortablement installée au volant de l'auto inondée d'un chaud soleil, je m'animais en évoquant les perspectives d'avenir qui n'étaient pas si mauvaises malgré l'emprisonnement d'Abdou et de Boubacar. Ainsi, en dépit des corvées et des tourments qui avaient fait pâlir mes joues, je m'étais épanouie et étais devenue, aux yeux de mes enfants (même adoptifs), un beau brin de fille. Et comme pour confirmer nos rêves nouveaux et nos bonnes intentions, lorsque nous arrivâmes à destination, je sortis la première pour étirer mon jeune corps.


1. « Le porno, ce n'est pas la vraie vie ! », nous prévient heureusement Madmoizelle.
Mais, avec Le Temps, « Les jeunes distinguent porno et réalité ».

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