Les travaux reproduits ici sont parfois anciens, parfois récents et ne sont pas présentés dans leur ordre chronologique. Le but de ce blog n'est pas seulement de les présenter (ou de les exhiber) mais aussi de les modifier en fonction de cet objet médiatique qu'est le blog. L'exposition modifie l'objet artistique lui-même, en particulier par le processus de la numérisation qui permet de transformer à volonté les caractéristiques de l'image.
dimanche 19 octobre 2025
samedi 4 octobre 2025
Les contours corporels
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| La traversée des genres Taille originale : 42 x 29,7 cm |
« Si le corps est une synecdoque pour le système social en tant que tel, ou un lieu où convergent des systèmes ouverts, alors tout ce qui est perméable sans être régulé devient un lieu de pollution et de danger. Puisque le sexe anal et oral entre hommes instaure clairement certaines formes de perméabilités corporelles non admises par l’ordre hégémonique, l’homosexualité masculine constituerait un lieu de danger et de pollution avant que le sida n’entre dans la culture et indépendamment de lui. De la même manière, le statut “pollué” des lesbiennes, indépendamment de leur moindre chance de contracter le virus, fait ressortir les dangers de leurs échanges corporels. De manière significative, être “hors” de l’ordre hégémonique ne signifie pas être “dans” un état de nature, sale et désordonné. Paradoxalement, dans l’économie homophobe de la signification, l’homosexualité n’est le plus souvent ni civilisée ni naturelle.
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| « Une frontière variable, une surface perméable » |
La construction de contours corporels stables dépend de points fixes de perméabilité et d’imperméabilité corporelles. Les pratiques sexuelles qui, dans des contextes tant homosexuels qu’hétérosexuels, ouvrent des surfaces et des orifices à la signification érotique ou en ferment d’autres, réinscrivent les frontières du corps le long de nouvelles lignes culturelles. Le sexe anal entre hommes en est un exemple, comme le remembrement du corps dans Le Corps lesbien de Wittig. Douglas fait allusion “à un type de pollution sexuelle qui traduit le désir de conserver le corps (physique et social) intact”, suggérant que “le” corps est une idée naturalisée, découlant elle-même des tabous qui rendent ce corps fini en vertu de ses frontières stables. De plus, les rites de passage gouvernant les différents orifices corporels présupposent une construction hétérosexuelle d’échanges, de positions et de possibilités érotiques genrées. Lorsque de tels échanges sont déréglés, les frontières déterminant précisément ce qu’est un corps s’en trouvent déstabilisées. En réalité, l’analyse critique retraçant les pratiques régulatrices par lesquelles les contours corporels sont construits constitue précisément la généalogie du “corps” dans sa finitude, ce qui donnerait un tour encore plus radical à la théorie de Foucault. »
jeudi 2 octobre 2025
La proximité du membre de l'inconnu
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| Tre studi della testa di una donna e uno studio della mano |
« Dans la première année de leur liaison, Tereza criait pendant l’amour, et ce cri, comme je l’ai dit, cherchait à aveugler et assourdir les sens. Ensuite, elle criait moins, mais son âme était toujours aveuglée par l’amour et ne voyait rien. Quand elle avait couché avec l’ingénieur, l’absence d’amour avait enfin rendu la vue à son âme. Elle était retournée au sauna et elle était de nouveau devant le miroir. Elle se regardait et revoyait en pensée la scène d’amour chez l’ingénieur. Ce qu’elle se rappelait, ce n’était pas l’amant. À vrai dire, elle n’aurait même pas pu le décrire, peut-être n’avait-elle même pas remarqué de quoi il avait l’air tout nu.
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| Après l'incendie |
Ce dont elle se souvenait (et ce qu’elle regardait maintenant avec excitation devant le miroir) c’était de son propre corps ; sa toison et la tache ronde juste au-dessus. Cette tache, qui n’avait été jusqu’ici pour elle qu’un simple défaut cutané, s’était gravée dans sa mémoire. Elle voulait la voir et la revoir dans l’incroyable proximité du membre de l’inconnu.
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| Taille originale : carton 29,7 x 21 cm sur une feuille 29,7 x 40 cm & 21 x 29,7 cm |
Je ne peux que le souligner encore une fois : elle n’avait pas envie de voir le sexe de l’inconnu. Elle voulait voir, à proximité de ce sexe, son propre pubis.
Elle ne désirait pas le corps de l’autre. Elle désirait son propre corps, soudain révélé, d’autant plus excitant qu’il était plus proche et plus étranger.
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| Taille originale : 2 fois 21 x 29,7 cm |
Elle regarde son corps couvert des fines gouttelettes de la douche et songe que l’ingénieur va passer au bar d’un jour à l’autre. Elle a envie qu’il vienne, qu’il l’invite ! Elle en a immensément envie ! »
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| Tableau invisible |
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