samedi 5 mars 2022

400 messages ou 40 000 ans

Vue générale du tunnel Matuvu
Période mésoapocalyptique (40 000 ans avant l’ère de la Sagesse)

 

Vue gauche du tunnel :
deux phallus archaïques

 

Vue centrale du tunnel :
phallus et vulve primitifs

 

Vue droite du tunnel :
vulves et coït (exceptionnellement représenté)

 

Il ne faut pas confondre dans les réalisations du paléolithique l’art pariétal qui s’exerce dans les cavernes — des lieux reculés, obscurs, difficiles d’accès, sans doute secrets — et l’art rupestre que l’on trouve sur des parois extérieures (éventuellement protégées par un surplomb rocheux) visibles par toutes et tous, intégrés au paysage environnant et que l’on parcourt de façon libre (alors que la grotte impose un cheminement plus ou moins contraint). L’art pariétal s’est épanoui (si l’on tient compte des cavernes aujourd’hui découvertes) il y a environ 40 000 ans et est fortement localisé essentiellement en Europe, notamment dans la région franco-cantabrique L’art rupestre se retrouve quant à lui sur tous les continents.

Par ailleurs, il ne faut pas négliger l’art mobilier de l’époque préhistorique qui regroupe des dizaines de milliers d’objets (actuellement retrouvés) facilement transportables, objets utilitaires plus ou moins décorés ou objets sans fonction pratique apparente comme les célèbres Vénus paléolithiques.

« Si l’art pariétal est strictement localisé dans l'espace, il est inégalement réparti dans le temps. Les grottes ornées attribuées aux périodes antémagdaléniennes (de l'Aurignacien au Solutréen) sont beaucoup plus rares que les grottes magdaléniennes. Quelles que soient les raisons qui ont motivé l'appropriation des milieux souterrains, il est évident que porter un geste artistique dans des grottes profondes constitue un acte original, presque anormal ou contre-nature, dont la résonance symbolique a pu être puissante. À l'opposé des objets, qui sont ancrés dans un quotidien prosaïque où les activités techniques semblent dominantes, l'univers des grottes constitue le terrain de l’ailleurs et de toutes les expériences sensibles. Dans les méandres de la vie nocturne souterraine, secrète et mystérieuse, agissent des forces qui transcendent les individus. Les grottes sont des univers clos aux dimensions multiples, naturellement architecturés, parfois inhospitaliers, souvent d'accès malaisé, toujours éloignés du temps des hommes et la plupart du temps plongés dans une obscurité totale. Ces milieux extrêmes ont vraisemblablement exercé sur ceux qui s'y sont aventurés une grande fascination et ont nourri leur imaginaire.
On peut supposer que les grottes revêtaient des qualités et des propriétés spécifiques dans lesquelles des histoires ou des messages pouvaient prendre corps et se transmettre durablement. Mais il n'est pas naturel de vivre sous terre, sauf à penser que l'expérience souterraine était vécue comme une nécessité fondamentale, la condition par laquelle était confiée à l'éternité, au silence et à l'intimité de la pierre la mémoire des hommes. Si l'environnement de ces hommes a radicalement changé depuis la fin du Paléolithique et si les objets qu'ils ont fabriqués, dont les œuvres d'art, ne nous sont parvenus pour la plupart que sous forme de fragments peu loquaces, les grottes profondes ont conservé une excellente mémoire du passé. Les dessins, les peintures, les gravures et les modelages, qui traduisent les pensées et les croyances les plus profondes, les rêves et la vision du monde de leurs créateurs, ont défié le temps et ses conséquences destructrices. Comme l'écrit Denis Vialou, “les Paléolithiques ont donné à leurs œuvres la durée qui porte la création de génération en génération”. Mais en avaient-ils conscience ? »
Ci-dessous,
Phallus, vulves et coït
Relevés du tunnel de Matuvu
faits par l'auteur
La signification de ces peintures reste mystérieuse.
 
Phallus monté

Phallus courbe

Phallus ruisselant

Vulve ouverte

Vulve mouillée

Coït banal

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