mercredi 23 mars 2022

Sens additionnel…

Le pouvoir performatif de l'insulte
Papiers collés à regarder de près
« Par opposition à la sémantique, qui s’occupe du sens des phrases identifié à leur contenu représentatif, la pragmatique étudie leur utilisation par les sujets parlants ; telle est du moins la façon dont, traditionnellement, on distingue ces deux disciplines. Selon Charles Morris, inventeur de la distinction, la syntaxe, la sémantique et la pragmatique ont pour objet respectivement la relation des signes entre eux, la relation des signes à ce qu'ils représentent, et la relation des signes à leurs utilisateurs. Lors d'une énonciation, une phrase est adressée, par un locuteur, à un auditeur, et elle se rapporte à un état de choses : la pragmatique s'intéresse à ce qui a lieu sur l'axe locuteur-auditeur, c'est-à-dire à l'échange de paroles comme activité intersubjective, comme pratique sociale ; elle étudie ce qu'on fait avec les mots, alors que la sémantique étudie ce qu'ils signifient, ce dont on parle en les employant.
À vrai dire, Morris n’entendait pas, à l’origine, localiser le sens d’un signe dans sa relation à l’objet qu’il représente : la relation du signe à l'objet n'était, dans sa conception initiale, qu'une dimension du sens, une autre dimension du sens étant constituée par la relation du signe à ses utilisateurs. On pouvait ainsi distinguer le sens sémantique et le sens pragmatique : un énoncé non seulement représente un certain état de choses, mais de plus il exprime les pensées et les sentiments du locuteur, et il suscite ou évoque chez l'auditeur des sentiments ; cette partie du sens d'un signe qui a trait aux interlocuteurs — ce que le signe “exprime” ou ce qu'il “évoque” — est son sens pragmatique, distinct de son contenu représentatif, ou sens sémantique.
Le sens d'une phrase est son sens sémantique, c'est-à-dire l'état de choses qu'elle représente, et l'énonciation de cette phrase par une certaine personne dans un certain contexte véhicule un sens additionnel qui varie selon les situations d'énonciation et ne saurait être attribué à la phrase elle-même. »
Taille originale : 21 x 29,7 cm
Body Art
« Une pornstar a déclaré qu’il ne fallait pas lui demander de participer à des scènes d’inceste, de viol ou d’enlèvement. Cela m’a offusquée, et je le suis toujours ! Voilà de quoi il s’agit exactement : Il n’y a rien de mal aux scènes d’inceste, de viol ou d’enlèvement. Il n’y a rien de fondamentalement mauvais avec ce genre de fantasme.
Nous sommes dans le domaine de la fantaisie, de l’imaginaire. C’est ce que nous faisons dans notre travail pornographique. Bien sûr, si ce genre de scènes de non-consentement vous met mal à l’aise, vous n’avez pas besoin de les filmer, ni de les regarder. Mais ne faites pas porter la honte à celles et ceux d’entre nous qui y participent.
J’aime tourner des scènes de viol. J’aime ce genre de jeu de rôle. La star en question a laissé entendre que ce genre de scène ne pouvait pas être tourné de manière éthique, qu’il y a quelque chose de fondamentalement mauvais en elle. C’est tout simplement faux. Une scène de viol peut être tournée aussi éthiquement qu’une scène romantique. Une scène d’enlèvement peut être tournée aussi éthiquement qu’un beau solo. Ou pas.
 »

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