Qui tu touches, aussitôt délire |
« Il est bien des merveilles en ce monde, il n’en est pas de plus grande que l’homme.
Il est l’être qui sait traverser la mer grise, à l’heure оù soufflent le vent du Sud et ses orages, et qui va son chemin au milieu des abîmes que lui ouvrent les flots soulevés. Il est l’être qui tourmente la déesse auguste entre toutes, la Terre, la Terre éternelle et infatigable, avec ses charrues qui vont chaque année la sillonnant sans répit, celui qui la fait labourer par les produits de ses cavales.
Les oiseaux étourdis, il les enserre et il les prend, tout comme le gibier des champs et les poissons peuplant les mers, dans les mailles de ses filets, l’homme à l’esprit ingénieux. Par ses engins il se rend maître de l’animal sauvage qui va courant les monts, et, le moment venu, il mettra sous le joug et le cheval à l’épaisse crinière et l’infatigable taureau des montagnes.
Parole, pensée vite comme le vent, aspirations d’où naissent les cités, tout cela, il se l’est enseigné à lui-même, aussi bien qu’il a su, en se faisant un gîte, se dérober aux traits du gel ou de la pluie, cruels à ceux qui n’ont d’autre toit que le ciel.
Bien armé contre tout, il ne se voit désarmé contre rien de ce que lui peut offrir l’avenir. Contre la mort seule, il n’aura jamais de charme permettant de lui échapper, bien qu’il ait déjà su contre les maladies les plus opiniâtres imaginer plus d’un remède.
Mais, ainsi maître d’un savoir dont les ingénieuses ressources dépassent toute espérance, il peut prendre ensuite la route du mal tout comme du bien.
Qu’il fasse donc dans ce savoir une part aux lois de sa ville et à la justice des dieux, à laquelle il a juré foi !
Il montera alors très haut dans sa cité, tandis qu’il s’exclut de cette cité le jour où il laisse le crime le contaminer par bravade.
Ah ! qu’il n’ait plus de part alors à mon foyer ni parmi mes amis, si c’est là comme il se comporte ! »
Par quoi le retient-elle ? Taille originale : 3 fois 29,7 x 21 cm |
« Amour, invincible Amour, tu es tout ensemble celui qui s’abat sur nos bêtes et celui qui veille, toujours à l’affût, sur le frais visage de nos jeunes filles.
Tu vogues au-dessus des flots, aussi bien que par les campagnes où gîtent les bêtes sauvages.
Et, parmi les dieux eux-mêmes ou les hommes éphémères, pas un être ne se montre capable de t’échapper. Qui tu touches aussitôt délire.
Tu entraînes les bons sur les routes du mal, pour leur ruine.
Qui triomphe donc ici ? Clairement, c’est le Désir, le Désir né des regards de la vierge promise au lit de son époux, le Désir, dont la place est aux côtés des grandes lois, pami les maîtres de ce monde. La divine Aphrodite, invincible, se joue de tous. »
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