Les hommes sans tête Taille originale : 19,5 x 42 & 21 x 29,7 cm |
« Trois ans auparavant, j’avais découpé dans Gente Libre une photographie où le sexe d’un homme, dont on ne voyait que le bassin, s’enfonçait à moitié, et pour ainsi dire calmement, dans celui d’une femme d’environ vingt-cinq ans, aux longs cheveux châtains et bouclés. Toutes les photographies de ce magazine destiné aux “couples libéraux” tournaient plus ou moins autour du même thème : pourquoi ce cliché me charmait tant ? Appuyée sur les genoux et les avant-bras, la jeune femme tournait son visage vers l’objectif comme si elle était surprise par cette intromission inattendue, survenue au moment où elle pensait tout à fait à autre chose, par exemple à nettoyer son carrelage ; elle semblait d'ailleurs plutôt agréablement surprise, son regard trahissait une satisfaction benoîte et impersonnelle, comme si c’étaient ses muqueuses qui réagissaient à ce contact imprévu, plutôt que son esprit. En lui-même, son sexe paraissait souple et doux, de bonnes dimensions, confortable, il était en tout cas agréablement ouvert et donnait l’impression de pouvoir s’ouvrir facilement, à la demande. Cette hospitalité aimable, sans tragédie, à la bonne franquette en quelque sorte, était à présent tout ce que je demandais au monde, je m’en rendais compte semaine après semaine en regardant cette photographie ; je me rendais compte aussi que je ne parviendrais plus jamais à l’obtenir. »
« Ce ne sont pas des tableaux qu’il montre, mais le plaisir qu’il a eu à les faire.[…] L’art de la peinture résulte d’un art du toucher inséparable de l’art de la caresse. » |
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