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Three Studies of Cumshots |
« Écrire là-dessus, ai-je pensé, comment puis-je écrire là-dessus ? Cunnilingus. Soixante-neuf. Descendre à la cave. Broute-minou. Tous les mots que je connaissais concernant cet acte résonnaient dans ma tête. Je me rappelais une discussion passionnée, il y a un peu plus d’un an de cela, avec ma copine lorsque j’avais glissé le long de son ventre doux de façon à enfouir mon visage entre ses cuisses.
“Donne-toi, lui avais-je murmuré, mais j’avais glapi lorsqu’elle m’avait remonté par les cheveux.
— Je déteste ça, avait-elle sifflé. C’est ce qu’ils croient qu’on fait.” Son ils était perçant et méprisant, évoquant chaque homme qui s’était branlé en pensant à des images de gouines léchant goulûment des clitos durcis. Blessée et frustrée, j’avais rétorqué que je n’étais pas un homme et que je désirais le faire. C’était devenu une vraie question, débattue dans notre groupe de conscience. Le tribadisme, le sexe buccal, le doigter. Nulle n’admettait utiliser des godemichés, ou vouloir être attachée, être pénétrée, dire des trucs cochons — tous ces trucs de mecs. Le sexe était important, sérieux, c’était un terrain de lutte. Ma copine voulait que l’on pratique le tribadisme, que l’on se regarde bien dans les yeux et jouisse simultanément. Égalitaire, de sexe féminin, féministe, révolutionnaire. Étaient-ce des euphémismes ? Des euphémismes pour dire Je ne peux pas jouir comme ça.
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Différence et répétition « Un concept de la répétition implique une répétition qui n’est pas seulement celle d’une même chose ou d’un même élément. Les choses ou les éléments supposent une répétition plus profonde, rythmique. L’art n’est-il pas à la recherche de cette répétition paradoxale, mais aussi la pensée (Kierkegaard, Nietzsche, Péguy) ? » Taille originale : 3 fois 21 x 29,7 cm |
J’ai repensé à toute la pornographie que j’avais lue. Un langage de mâle. La baise. J’aimais le sexe bucco-génital comme un don de soi, après avoir baisé énergiquement, après avoir joui et l’avoir fait jouir. Après ça, titiller un clito si gonflé que mon toucher est presque déchirant, écouter ses gémissements et ses pleurs au-dessus de moi, ou réaliser cet acte d’abandon alors que son poing s’emmêle dans mes cheveux, me tenant douloureusement, me demandant de continuer à travailler cette chose, tous les muscles de mon corps tendus jusqu’à ce que ma nuque et mon dos me fassent mal et que je puisse à peine continuer, la suivant dans tous ses instants, dans toutes ses demandes avides, jouissant moi-même au moment où elle jouit, libérée du tourment, orgasmant sur le supplice et sa réalisation.
Je ne pouvais pas écrire ça ! »
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Rappel écologique |
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