Double bind? Taille originale : 29,7 x 21 cm |
« En écho aux châtiments physiques, les agressions iconoclastes [en Europe occidentale au XVIe siècle] témoignèrent d’une attention croissante prêtée à la forme de l’iconoclasme. Le Landsmuseum de Trèves abrite une statue de Vénus ou de Diane qui, accrochée à des chaînes, fut livrée au fil des siècles aux jets de pierre des pèlerins, afin d’être transformée de cette manière en un torse. L’agression iconoclaste se déroulait ici sous la forme d’un éloquent processus de déformation. En témoigne par exemple une Vierge à l’enfant mutilée par des Hussites nous venant du Hradčany, le château de Prague, mutilée comme s’il s’était agi de mettre à nu le vide se dissimulant sous le visage. Des agressions menées contre des sculptures qui, après avoir été détruites, devaient être enterrées devant la collégiale protestante Saint-Vincent de Berne, témoignent elles aussi d’une réflexion consciente sur la forme de l’acte iconoclaste. Dans la mesure où ces sculptures se voyaient infliger des types de châtiments couramment utilisés, il fut élaboré un code de l’iconoclasme édictant des principes de mutilation traitant les images comme de criminels. Le portrait d’une abbesse de la cathédrale de Münster, dont le visage est littéralement recouvert de traces de coups, est l’un des témoignages les plus saisissants de cette pratique. »
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