« Contrairement au curieux, le véritable amateur aime la peinture sans aucune exclusive, il aime toute la peinture, et s’il lui arrive d’aimer tel peintre en particulier, parce qu’il excelle dans telle partie de la peinture, ce n’est jamais au détriment d’un autre qui excellerait dans d’autres parties :
“Toutes les manières doivent se présenter à lui par les plus beaux côtés, il ne doit affecter aucun genre ni aucun goût, il doit être l’ami solide de la peinture et des peintres en général et en particulier. Car toute peinture, c’est-à-dire, ce qui peut en mériter le nom, doit être bonne pour lui. Il n’y en a point qui n’ait une partie favorable dont il ne puisse profiter, ainsi qu’il n’y ait point d’homme, en tant que peintre, dont il ne puisse tirer des conseils et des lumières pour former, nourrir et augmenter son goût, la base, le fonds et la seule ressource du véritable amateur.”
Caylus examine ensuite les moyens que l’amateur doit mettre en usage pour perfectionner un goût qu’il doit, dit-il, “d’autant moins négliger qu’il est la seule partie de l’art sur laquelle il ait un droit décidé, et à laquelle il puisse absolument prétendre.” Ces moyens sont principalement au nombre de deux. Le premier est celui de la comparaison. C’est en comparant les ouvrages que l’on apprend à mieux voir, à distinguer ce qui est bon de ce qui est mauvais.
Le second moyen préconisé par Caylus pour perfectionner ce goût est que l’amateur s’initie à la pratique des arts, à “la nécessité, que je crois presque indispensable à l’amateur, de copier en tout genre, de dessiner et de peindre de même d’après la nature, enfin de pratiquer toutes les opérations de ce bel art. Toute imparfaite que puisse être son étude, il apprend par elle à lire, il médite ce qu’il veut écrire”. »
Taille originale : 24 x 32 cm |
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