dimanche 21 juillet 2013

Un abîme de sensualité et de tourments

Taille originale des dessins : 21 x 29,7
Volet gauche Volet droit
« Le geste jaillissant qui frappe ou qui maudit ou qui implore a tant d’élan, il vient de l’intérieur du drame avec une telle rigueur, qu’il emporte avec lui le drame même dont, par l’esprit, on fait le tour. On dirait que le peintre exprime, du côté visible des formes, toutes les surfaces invisibles que les lignes de force font converger vers la main, le bras, la jambe, le torse ou la face en action. Comme un athlète submergé par la marée montante d’une matière organique confuse où l’éclair de l’intelligence seule saisirait des différences et pousserait des directions, l’artiste l’embrassait d’un coup, dans son ensemble, et la tordait avec une telle puissance qu’elle apparaissait soudain formulée, caractérisée, organisée par tous ses côtés à la fois.
Tant de force ne peut jaillir que d'un abîme de sensualité et de tourments. »
Mise à jour avant démolition finale…

 

samedi 20 juillet 2013

Réécriture littéraire

dessin pornographique érotique strapon sodomie
Taille originale : 27 x 36
« Elle imagina cette fois de me perforer avec un de ces meubles de religieuses que la décence ne permet pas de nommer et qui était d’une grosseur démesurée ; il fallut se prêter à tout.
Et cette infâme me plaçant sur un canapé dans l’attitude propice à ses exécrables projets, essaie de se satisfaire avec moi de cette façon criminelle et perverse qui ne nous fait ressembler au sexe que nous ne possédons pas, qu’en dégradant celui que nous avons ; mais, ou l’instrument de cette impudique est trop fortement proportionné, ou la Nature se révolte en moi au seul soupçon de ces plaisirs : elle ne peut vaincre les obstacles ; à peine présente-t-elle l’instrument qu’il est aussitôt repoussé… Elle écarte, elle presse, elle déchire, tous ses efforts sont superflus ; la fureur de cette monstresse se porte sur l’autel où ne peuvent atteindre ses vœux, elle le frappe, elle le pince, elle le mord ; de nouvelles épreuves naissent au sein de ces brutalités ; les chairs ramollies se prêtent, le sentier s’entrouvre, le bélier pénètre. Je n'avais de ma vie tant souffert.
Le matin, se trouvant un peu rafraîchie, elle voulut essayer d’un autre supplice, elle me fit voir une machine encore bien plus grosse : celle-ci était creuse et garnie d’un piston lançant l’eau avec une incroyable roideur par une ouverture qui donnait au jet plus de trois pouces de circonférence ; cet énorme instrument en avait lui-même neuf de tour sur douze de long. Elle le fit remplir d’eau très chaude et voulut me l’enfoncer par-derrière ; effrayé d’un pareil projet, je me jette à ses genoux pour lui demander grâce, mais elle est dans une de ces maudites situations où la pitié ne s’entend plus, où les passions bien plus éloquentes mettent à sa place, en l’étouffant, une cruauté souvent bien dangereuse. Elle me menace de toute sa colère, si je ne me prête pas ; il faut obéir. La perfide machine pénétra des deux tiers, et le déchirement qu’elle m’occasionna joint à l’extrême chaleur dont elle est, sont prêts à m’ôter l’usage de mes sens ; pendant ce temps, ma supérieure ne cesse d’invectiver les parties qu’elle moleste ; après un quart d’heure de ce frottement qui me lacère, elle lâche le piston qui fait jaillir l’eau brûlante au plus profond de mes entrailles. Je m’évanouis, elle s’extasiait… Elle était dans un délire au moins égal à ma douleur. »