taille originale : 24 x 32 cm |
« Les cris de protestation qu’élevaient à cette époque de nombreux artistes contre la photographie avaient, bien souvent, un motif tout à fait intéressé. La plaque, en un temps étonnamment court, avait conquis le domaine du portrait. Sa concurrence, imbattable par le graveur et le miniaturiste, devenait également dangereuse pour le peintre portraitiste. Et cela à une époque où la mode du portrait s’introduisait dans tous les milieux bourgeois. La commande des portraits formait la base principale des bénéfices du peintre. Aux expositions annuelles, la proportion de portraits grandissant d'une année à l’autre, par rapport aux paysages et aux natures mortes, révélait la tendance de l’époque.
À mesure que le portrait se multipliait, ses dimensions se rapetissaient; il ne devait plus orner la vaste galerie des ancêtres, mais bien trouver place sur les murs des appartements bourgeois. Mais le bourgeois était économe et, de plus en plus, il se contentait de la photographie qui, entre autres avantages, avait celui d’une grande exactitude. Pour quelques francs de supplément, d’ingénieux opérateurs coloriaient l’épreuve de roses et de bleus irrésistibles et tout à fait naturels. L’artiste, qui vivait du portrait, voyait de jour en jour diminuer ses commandes; le grand coupable était la photographie, et il n’est pas étonnant que la plupart de ces artistes, notamment ceux d'un talent moyen, aient voué une hostilité profonde à cette mode qui ne cessait de gagner du terrain. »
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