|
Cadre ancien dimensions : hauteur : 4 190 mm ; largeur : 2 830 mm |
|
Cadre moderne (Taille originale : 42 x 29,7 cm( |
Traduction nouvelle :
« Sur sa lyre l’aède préludait avec art à son chant : celui des amours d’Arès et d’Aphrodite au beau diadème, et comment pour la première fois ces deux-là baisèrent en secret dans la demeure d’Héphaistos ; il l’avait séduite par maints présents et par son engin bien érigé, et c’est ainsi qu’il déshonora la couche du puissant Héphaistos en la fourrant jusqu’aux couilles. Mais bientôt Hélios vint tout révéler à ce dernier ; car il les avait vus tous deux bien baiser jusqu’à l’orgasme. Dès qu’Héphaistos eut entendu ce récit qui le mit en rage, il s’en alla dans sa forge, ruminant sa vengeance. Il disposa son énorme enclume et fabriqua au marteau des liens infrangibles, inextricables, afin d’y retenir fixés cette salope et ce salopiaud. Puis quand il eut, dans sa colère contre Arès, fabriqué ce piège, il se rendit dans la chambre, où se trouvait son plumard puant le foutre et la cyprine ; autour de tous les montants du lit, il déploya son attirail de bondage ; une grande partie pendait d’en haut, du plafond ; c’était comme une fine toile d’araignée, que personne ne pouvait apercevoir, pas même l’un des dieux bienheureux, tant le piège était bien fabriqué. Quand il eut entouré de ce piège toute sa couche, il feignit de partir pour Lemnos à l’acropole bien construite, la terre qu’il préfèrait de beaucoup à toutes les autres.
Et Arès aux rênes d’or avait l’œil bien ouvert pour guetter Héphaistos, et il le vit s’éloigner, lui le glorieux artisan et le sinistre cocu. Il partit donc pour la demeure du très noble et très imbécile Héphaistos, avec l’impatient désir de s’unir à la salope au beau diadème (enfoui entre ses cuisses). Elle, qui venait de quitter son père, le fils de Cronos à la force invincible, s’était assise en arrivant. Entré dans la maison, l’amant la caressa de la main jusqu’à la faire mouiller, prit la parole et la salua de ces mots : “Viens ici, chérie, dans ce plumard ; baisons avec volupté et sans retenue ; Héphaistos n’est plus dans l’Olympe ; il vient, je crois, de partir pour Lemnos, chez les Sintiens au parler sauvage.”
Ainsi disait-il, et la déesse sentit monter le désir de s’accoupler bestialement avec lui. Tous deux allèrent donc au lit et s’enfilèrent à de multiples reprises et de multiples façons ; mais autour d’eux était déployé le réseau de cordes, artificieux ouvrage de l’ingénieux Héphaistos. Soudainement, ils se retrouvèrent coincés, ne pouvant plus remuer ni soulever leurs membres. Ils comprirent immédiatement qu’il ne leur restait plus aucun moyen de s’échapper. Et près d’eux arriva l’illustre cocu boîteux ; il était revenu sur ses pas avant d’arriver à l’île de Lemnos ; car Hélios faisait le guet et lui avait tout raconté. Il revint donc à sa demeure, le cœur affligé. Il s’arrêta au seuil de la chambre, et une sauvage colère le saisit. Il poussa un cri terrible et appela tous les dieux : “Zeus, notre père, et vous autres, dieux bienheureux et éternels, venez ici voir une chose risible et monstrueuse : parce que je suis boiteux, la fille de Zeus, Aphrodite, me couvre toujours de ridicule ; elle aime Arès, le destructeur, parce qu’il est beau, qu’il a les jambes droites, tandis que, moi, je suis infirme. Mais la faute en est à mes seuls parents, qui auraient mieux fait de ne pas me donner naissance. Venez voir comment ces deux-là sont allés baiser et forniquer dans mon propre lit, et j’enrage devant ce spectacle pornographique ! Mais je crois qu’à présent, ils ne souhaitent plus rester ainsi enlacés, avec sa bite enfoncée au plus profond de sa chatte, aussi excités soient-ils. Bientôt, ils ne voudront plus baiser ensemble ; mais mon piège, mon réseau les tiendra prisonniers, jusqu’à ce que le père de cette chienne m’ait exactement rendu tous les présents que je lui ai donnés pour sa salope de fille ; car elle peut être belle, c’est quand même une magnifique putain !”
Il éructa tout cela alors que les dieux s’assemblaient sur le seuil de bronze. Alors vint Poséidon porteur de la terre, et le très utile Hermès, et le puissant Apollon, qui écarte le malheur. Les déesses restaient chacune chez soi, par décence (on en doute…). Les dieux, dispensateurs des biens, s’arrêtèrent dans l’antichambre, et un rire inextinguible s’éleva parmi les Bienheureux, à la vue du piège de l’artificieux Héphaistos. Ils se disaient entre eux, chacun regardant son voisin : “Non ! Les mauvaises actions ne profitent pas ! Le plus lent attrape le plus prompt ; voici qu’aujourd’hui Héphaistos, ce gros lourdaud, a pris le plus rapide des dieux qui habitent l’Olympe, lui, le boiteux cocu, grâce à ses artifices ; aussi le coupable doit-il payer le prix de l’adultère.” Ainsi parlaient-ils en riant entre eux.
Le puissant Apollon, fils de Zeus, dit en aparté à Hermès : “Et toi, fils de Zeus, messager, dispensateur de biens, ne voudrais-tu pas, dusses-tu être pris au piège par de forts liens, baiser passionnément Aphrodite aux joyaux d’or et à la chatte enflammée ?” Le messager rayonnant et en érection à cette seule idée lui répondit : “Puissé-je avoir cette jouissance, puissant Apollon dont les traits portent au loin. Que des liens triples, sans fin, m’enserrent, et que vous me voyiez ainsi prisonnier, vous, tous les dieux et toutes les déesses, mais que je baise cette salope d’Aphrodite au cul en feu !” Et il éjacula sur ces paroles. »
N.d.E. : Cet épisode est considéré comme une interpolation licencieuse et vulgaire, ne faisant pas partie du texte original, et était considéré déjà comme tel à l’époque antique.
Son interprétation la plus vraisemblable est que la véritable passion érotique est réservée aux plus parfaits des dieux, Arès et Aphrodite, et que la grande majorité des humains sont, comme Héphaistos, les témoins jaloux et ridicules de telles amours.